Le plan Nord de Jean Charest

Plan nord

C'est le dernier dada de Jean Charest. Il a parlé de son fameux plan Nord dans un moment de super enthousiasme et sur un ton qui nous a fait nous demander ce qu'il avait bien pu fumer. Puis le silence. C'était, j'imagine, un autre moyen de détourner l'attention de ce qu'il a fait du plan Sud, celui qui comprend Montréal, Québec et les régions du Québec afin que nous cessions de lui casser les pieds avec les dossiers restés en suspens et dont la réalisation a l'air d'être paralysée par la nonchalance de ce gouvernement depuis 2003.
Il faudrait que les ministres se regardent aller, qu'ils prennent du recul afin de constater l'état des chantiers dans lesquels nous pataugeons depuis des années, sans pratiquement aucun espoir de penser qu'ils vont être réglés bientôt. Peut-être qu'alors ils réagiraient. Comment expliquer qu'ils ne voient pas le délabrement des services qui nous touchent de plein fouet, nous, les citoyens? Ils n'entendent pas la grogne qui meuble notre quotidien alors qu'ils deviennent chaque jour un peu plus sourds et un peu plus muets?
Montréal, elle, étouffe sous la multiplication de ses structures. Il est devenu évident que nous allons crever sous le poids de 19 arrondissements qui se comportent tous comme s'ils étaient rois et maîtres de la ville tout entière. Multiplier les structures, c'est non seulement rendre l'administration plus lente et moins cohérente, mais c'est aussi multiplier la tentation de la corruption. L'odeur qui se dégage de ces multiples structures n'inspire pas confiance en ce moment. Il faudrait une volonté politique véritable pour aller au fond du problème, mais qui aura cette volonté?
Il a fallu qu'un banquier dise à la ministre de l'Éducation qu'il fallait diplômer 80 % de nos étudiants et qu'il fallait contrer le décrochage scolaire, ce que les parents auront tenté de faire valoir en vain depuis des années. La valse-hésitation du ministère entre le privé et le public, la paralysie des enseignants du public devant les ordres et les exigences du fameux ministère, les changements de méthode, la multiplication des embûches, le laisser-aller généralisé et le manque de ressources auront réussi à éteindre la flamme. Doit-on confier à ceux qui l'ont éteinte le soin de la rallumer?
Notre système de santé, dont nous étions pourtant si fiers, est devenu une honte. Les ministres se sont succédé à un rythme fou et chacun a voulu laisser sa marque. Le système est plein de bleus aujourd'hui, portant les cicatrices des coups portés par chaque ministre qui a voulu se faire un nom, et s'il est vrai que les soins sont encore de bonne qualité une fois qu'on est arrivé à y entrer, c'est tout le reste qui décourage. La vétusté des immeubles, la malpropreté évidente, le manque de personnel, l'essoufflement des soins, les heures d'attente, l'impression désagréable de n'être toujours qu'un numéro sur une chaîne de montage. Je ne vous parlerai pas du CHUM qui devient le trophée de ce gouvernement pour incompétence absolue.
Des sommes d'argent importantes vont être distribuées pour réparer nos routes, nos viaducs, nos infrastructures. C'est le plan de relance concocté par le gouvernement pour faire face à la récession. Il faut le dire: il était temps! Nous avions de plus en plus l'allure d'un pays du Tiers-Monde. Il y a longtemps cependant que nous nous demandons pourquoi nos routes sont en si mauvais état comparées à celles du Nord-Est américain où le climat est sensiblement le même que le nôtre.
Il y a longtemps que nous soupçonnons que nos routes sont pavées par des amateurs qui ne mettent pas autant d'asphalte qu'il en faudrait, ou qui ne préparent pas le sol comme il le faudrait. Nous sommes contents de les voir étendre une petite couche d'asphalte qui va coûter une fortune, mais qui va durer un an, pas beaucoup plus. Nos routes, nos viaducs, comme nos compteurs d'eau coûtent beaucoup plus cher qu'ailleurs. Mystère et boule de gomme! Ne faudrait-il pas faire la lumière sur ces métiers avant de donner l'argent une autre fois? M. Charest ne veut pas en entendre parler. Le Nonchalant-en-chef ne veut pas qu'on le dérange.
***
Au fond, la meilleure solution serait que Jean Charest garde ses mains dans ses poches et laisse quelqu'un d'autre prendre le volant. Il n'est pas un chauffeur responsable et il risque de nous enfoncer un peu plus dans le fossé où nous sommes déjà grâce à son indifférence.
Une rumeur veut qu'il ne termine pas son mandat et qu'il attende juste la reprise économique pour pouvoir s'en attribuer le retour avant de faire sa valise. Pleurons en choeur tout de suite car après son départ nous n'aurons plus le temps. C'est tout le Québec qu'il faudra réparer.


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