Les prix des barils de pétrole brut cotés à New York et à Londres ont plongé mardi à la clôture en raison d’inquiétudes sur un excès d’offre sur le marché mondial, prolongeant leur série noire.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a fini à 65,47 $US sur l’Intercontinental Exchange de Londres, en baisse de 4,65 $US par rapport à la clôture de lundi, sa sixième chute de suite. Le Brent évolue à son plus bas niveau depuis mars dernier. Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de « light sweet crude » (WTI) pour le contrat de décembre a cédé 4,24 $US, à 55,69 $US, sa plus forte chute en une séance depuis septembre 2015. Il clôture à l’occasion à son plus bas niveau depuis novembre 2017 et cumule douze séances d’affilée de baisse, du jamais vu depuis la création du contrat à terme sur le WTI en 1983.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) s’est inquiétée mardi d’une offre excédentaire de brut sur le marché, avec une demande plus faible que prévu. La croissance de la demande mondiale cette année est ainsi désormais attendue à 1,50 million de barils par jour (mbj) par rapport à 2017, une révision à la baisse de 40 000 barils par jour par rapport au mois dernier.
« Ces éléments de l’OPEP ont représenté la cerise sur le gâteau pour les investisseurs » déjà inquiets, a observé John Kilduff d’Again Capital. « On glisse progressivement vers un excès en matière d’offre », a admis le spécialiste.
L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont en effet augmenté leur production en octobre, sous la pression des États-Unis, pour faire face à un retour des sanctions américaines contre l’Iran début novembre. Et les producteurs américains continuent parallèlement à pomper de plus en plus d’or noir, la production atteignant dans le pays un niveau record. Or Téhéran a bénéficié depuis de dérogations temporaires pour continuer à exporter son pétrole vers huit pays, augmentant de fait le brut en circulation.
Du côté de la demande, la Chine, affectée par un ralentissement économique, et les pays du Moyen-Orient ont vu leurs besoins ralentir, d’après les chiffres de l’OPEP.