Le premier ministre, François Legault, croise les doigts afin que le Québec constate une stagnation du nombre de cas de personnes atteintes de la COVID-19 d’ici trois semaines.
« C’est la période dans laquelle on espère voir une stabilisation », a-t-il déclaré mardi. La « pause » imposée à l’activité économique contribuera à y arriver, est-il persuadé.
D’ici là, le nombre de cas de coronavirus croîtra, mettant sous pression le réseau de la santé.
À ce moment-ci, les établissements de santé disposent d’équipements médicaux pour tenir « quelques semaines », a mentionné M. Legault.
Le gouvernement québécois s’affaire à faire le plein de matériel, dont des ventilateurs et des masques, auprès d’entreprises au Québec, en Ontario, en Chine et « partout dans le monde ». Il s’agit de la « priorité des priorités » de son équipe, a-t-il insisté.
Le Québec comptait 1013 personnes déclarées positives mardi, soit 385 de plus que la veille.
Le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, a confirmé la présence de « transmission locale » du nouveau coronavirus au Québec, notamment à Montréal où au moins 300 personnes sont atteintes de la COVID-19. Dans la métropole, le nombre de cas déclarés « progresse rapidement », a indiqué la Direction régionale de santé publique de Montréal, qui a « documenté plusieurs grappes familiales et chaînes de transmission ».
Le premier ministre a dit comprendre la « frustration » de Québécois confinés à leur domicile, ignorant ce que l’avenir leur réserve. « C’est temporaire. Puis, plus on va agir avec force, plus vite on va pouvoir sortir de la situation », a-t-il affirmé. Pour diminuer le stress, il a invité les Québécois à, dans la mesure du possible, se dégourdir et à prendre « un verre de vin ». Plus sérieusement, il a promis de prêter main-forte aux travailleurs qui ont perdu leur gagne-pain, jusqu’à la réception de leurs premières prestations d’assurance-emploi, prévue le 6 avril prochain.
Par ailleurs, aux parents ayant un enfant en garde partagée, M. Legault a suggéré, sourire en coin : « Le parent qui est le plus sévère, c’est peut-être celui qui devrait garder les enfants. Il faut que, idéalement, l’enfant reste avec le même parent », a-t-il ajouté, semant la consternation dans le milieu juridique.
Le professeur de droit Alain Roy a été choqué par l’« information douteuse » véhiculée par le chef du gouvernement. Il l’invite à « réajuster le tir pour prévenir le plus rapidement possible les différends parentaux ».