Fillette voilée dans une pub de GAP.
Femme voilée dans une pub de Home Depot.
Candidate voilée dans Mont-Royal/Outremont pour Québec Solidaire.
Ça y est : le voile islamique est entré dans nos mœurs.
C’est rendu un accessoire de mode comme les autres. Bientôt, on ne le remarquera même plus.
LE CONFORT ET L’INDIFFÉRENCE
Pendant ce temps, à quelques heures d’avion, des femmes courageuses risquent leur vie pour ne pas avoir à le porter.
Imaginez une femme qui croupit en taule, en Iran ou en Arabie saoudite, parce qu’elle refuse de porter le voile.
Que pourrait lui dire son geôlier ?
« Pourquoi tu ne le portes pas ? Partout en Occident le voile est accepté ! Il est même célébré ! Là-bas, ils mettent même la photo d’une fillette voilée dans la vitrine de leurs magasins ! »
Qu’est-ce que cette femme pourrait répondre ? Rien.
Plus on banalise le voile en Occident, plus on abandonne ces femmes à leur sort, et plus on les pousse – comme leurs geôliers – à cesser de se battre et à « aimer » le voile (comme le héros de 1984 qui, fourbu, brisé, à bout de souffle et abandonné de tous, finit à son corps défendant par rentrer dans le rang et par « aimer » Big Brother).
Que les féministes d’ici trouvent le port du voile normal est honteux. Ça en dit long sur la fatigue de l’Occident.
Sur notre complaisance, notre confort et notre indifférence.
LE COMBAT DES COMBATS
Pendant ce temps, nous unissons nos voix pour dénoncer l’homophobie de l’Église catholique.
Et celle de l’Islam, alors ?
Ah !, là, silence complet. On ne dit rien. Car ça serait raciste.
Un homophobe qui vient d’un pays du tiers-monde n’est pas un vrai homophobe, voyez-vous.
Il a un as dans son jeu, un joker, une carte « Passez Go et récoltez 200 $ » qui lui permet d’échapper aux critiques : son ethnicité.
Dans la balance des valeurs gauchistes, le racisme pèse plus lourd que le sexisme ou l’homophobie.
Un pape ou un évêque qui envoie les gais chez le psychiatre est un homophobe fini.
Un imam qui fait la même chose dans une mosquée de Montréal, de Paris ou de Londres est le gardien d’une culture ancestrale. On ne peut le juger, sous prétexte d’être jugés nous-mêmes.
L’antiracisme est devenu LE combat de notre époque.
Tous les autres combats (contre le sexisme, l’homophobie, les théocraties) y sont assujettis.
LA TRAHISON DE LA GAUCHE
Je n’ai rien contre les femmes voilées. J’en ai contre le voile.
Mais parce que je dis ça, parce que je l’écris, je passe pour un raciste.
Alors que les tenants du voile, eux, passent pour des individus ouverts et progressistes.
C’est le monde à l’envers.
Québec Solidaire qui se vante d’avoir une candidate voilée, c’est le monde à l’envers.
Et après ça, on me reprochera d’avoir tourné le dos à la gauche.
Mais c’est la gauche qui a tourné le dos à ses propres valeurs !
Ce n’est pas la gauche qui luttait pour la liberté des femmes ? Pour la séparation de la religion et de la politique ? Contre le patriarcat ?
Que fait-elle, maintenant, à dire tout le contraire ?