Le Monde remplit-il encore convenablement sa mission d’information dès lors que le nom de Trump est évoqué ? Non, selon notre chroniqueur, qui estime que l’information du journal français de référence est complètement déséquilibrée quand il est question d’écrire sur l’actuel Président américain.
Une presse libre est investie de quatre missions. Informer, en rapportant les faits objectivement, sans rien en cacher, ni hypertrophier ou minimiser certains plutôt que d’autres. Commenter ces faits, ce qui est le rôle des chroniqueurs, qui doivent proposer une interprétation loyale. Diffuser des opinions politiques plurielles, en traitant les partis et leurs responsables de façon égale ou à tout le moins proportionnelle à leur poids électoral. Ouvrir ses colonnes à la société civile et scientifique.
Mais désormais, les médias papier décident – au nom d’une « ligne éditoriale » – ce qu’on doit ou non publier et en quels termes. Les chaînes de télé pratiquent le même type d’arbitraire. Est-ce la mort de l’information républicaine ?
On recherche: « Pluralisme »
L’intrusion de l’idéologie et de l’argent dans le monde des médias nuit au pluralisme. Tous les médias (même publics) sont sommés d’obéir soit aux impératifs de rentabilité – voire de rendement – de leurs propriétaires, soit à des directives politiciennes. Et souvent aux deux en même temps ! S’installe dès lors une censure contre les dissidents et, parallèlement, une promotion de plumes et voix dévouées, grassement payées. Parfois, une chaîne est pratiquement un organe officiel d’un gouvernement ou d’un organisme supranational. Citons Euronews, financée par la Commission européenne avec une mission d’endoctrinement bien visible.
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Le plus dommageable survient quand des avis de scientifiques sont censurés s’ils sont soupçonnés de déplaire aux financiers liés aux médias. Or leur mission sociale est de faire avancer la vérité et l’innovation. Ainsi ont été censurées des tribunes signées par des universitaires reconnus sur l’économie nationale, la mondialisation, le Brexit, l’euro, la finance… Ce phénomène n’est pas nouveau : le Nobel d’économie Maurice Allais n’avait été invité que trois fois à la télé entre son Prix (1988) et son décès (2010), alors que Jacques Attali, aux fluctuantes opinions, l’était des dizaines de fois…
Trumpophobie revendiquée
Selon moi, le journal Le Monde a institutionnalisé une rubrique trumpophobique qui n’a plus guère de rapport avec le journalisme tel que je me suis attaché à le définir ci-dessus! De plus, le journal est volontiers présenté en France comme la « référence », neutre et non partial… Les incidents – dont l’actuel hôte de la Maison Blanche est certes prodigue – y sont présentés de façon tronquée, les faits qui les précédent et le contexte sont occultés et le commentaire l’emporte assez systématiquement sur ces faits. Quant aux nouvelles positives : jamais une ligne. Pourtant elles ne manquent pas.
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Ce qui intéresse avant tout les familles et les travailleurs américains, ce sont les options économiques et les résultats sans précédent qui en résultent. Sur l’économie nationale, 68% des sondés disent qu’elle est très bonne ou très satisfaisante. Et même si 51 % des sondés n’approuvent pas la façon d’agir du président, 75% désapprouvent celle… du Congrès. (NBC News/SurveyMonkey online poll. 4/16 jul. 2019). Une vraie leçon de choses sur les effets positifs de la démondialisation à la Trump, et donc sur les effets négatifs des options multilatéralistes de ses opposants…
Toutefois, ce que les lecteurs du Monde sauront est réduit à d’autres détails présentés de façon négative. Ainsi, sur les 10 derniers jours :
Donald Trump, au nom de l’Amérique blanche ;
Donald Trump et le racisme : une arme politique dangereuse ;
« Retourne dans ton pays » : après les propos de Trump, des Américains racontent des souvenirs douloureux ;
Johnson mise sur son alliance avec Trump pour réussir le Brexit ;
La Chambre des représentants condamne « les commentaires racistes du président Donald Trump » ;
Donald Trump ou la politique de l’outrage permanent ;
« Raids » contre les sans-papiers, attaques contre des élues : Trump remet l’immigration au cœur du débat ;
Les démocrates dénoncent les propos « racistes et xénophobes » de Trump contre des élues ;
Trump est sorti de l’accord sur le nucléaire iranien pour contrarier Obama, selon l’ex-ambassadeur Kim Darroch ;
« Enquête russe » : l’audition au Congrès du procureur Mueller reportée d’une semaine ;
Trump, « royal baby », O.J. Simpson… Quand la presse boycotte (Où l’on apprend que dans son numéro daté du 8 au 21 juillet, le quinzomadaire américain New York Magazine a carrément délibérément fait l’impasse sur Donald Trump. Avant lui, d’autres publications avaient déjà opéré des choix éditoriaux aussi radicaux) ;
Clément Therme : « La crise irano-américaine renforce les “durs” à Téhéran » ;
Le gratin des complotistes du Web reçu par Donald Trump à la Maison Blanche ;
Trump a d’ores et déjà laissé sa marque sur le conflit israélo-palestinien : la fin de l’idée de deux Etats ;
Inquiet pour l’économie américaine, le patron de la Fed prêt à une baisse des taux ;
L’ambassadeur britannique aux Etats-Unis démissionne après ses propos sur Trump
N’en jetez plus ! Le journal français « de référence », ne fait pas franchement dans la nuance. Pourtant, tant sur des bons résultats à mettre à son crédit que sur la stratégie du Président, il y aurait d’autres choses à dire…
L’usager d’une telle presse a peu de chances de comprendre des enjeux importants : Trump entend démondialiser l’économie, empêcher la Chine de ruiner son pays, pacifier l’Europe, mettre l’Otan en sommeil, dénucléariser et démocratiser l’Europe, les Corées, le Moyen-Orient, en finir avec les milices politiques armées, type Pasdaran, et, en Amérique, stabiliser les grandes masses migratoires.
Ces sujets ne sont pas intéressants ? Il y a certes le monde selon Trump, mais aussi Trump selon le Monde !