Dans son essai paru chez Boréal, La souveraineté en héritage, le sociologue, professeur et ancien sous-ministre responsable de la langue française dans le gouvernement Marois, Jacques Beauchemin, se montre catégorique : « Les carottes sont cuites. Si on ne fait pas la souveraineté maintenant, on ne la fera pas du tout. La fenêtre qui s’est ouverte avec la Révolution tranquille est en train de se refermer », tout en qualifiant Pierre Karl Péladeau d’ « homme de la dernière chance ». « Si on est incapables de faire la souveraineté avec le PQ dirigé par Pierre Karl Péladeau, je ne vois pas comment on pourra la faire. »
Un constat alarmiste? Je ne crois pas. Étant moi-même un Québécois qui a vécu avec enthousiasme l’effervescence suscitée par les bouleversements de le Révolution tranquille, force m’est de constater que le climat politique actuel ne prête pas à une mobilisation significative autour de l’option indépendantiste du Québec. À preuve ce témoignage du professeur Beauchemin au sujet de ses étudiants à l’UQAM : « La plupart disent qu’ils sont souverainistes… De là à militer et à s’empêcher de dormir pour le pays… Ce n’est pas une question de vie ou de mort pour eux. »
Pourtant, la route semblait toute tracée avec le « Maître chez nous » de Jean Lesage et l’avènement du Parti québécois de René Lévesque. Toutefois, le destin en a décédé autrement, un destin envahi par les tentacules du pouvoir qui ont grugé sournoisement le
« désir de durer », selon les termes de M Beauchemin.
Enfin, je me rallie aux conclusions du sociologue. Il m’apparaît indubitable que PKP a emprunté le chemin de la politique pour faire l’indépendance du Québec sans les tergiversations oiseuses des derniers chefs du PQ…Au Québec de saisir son « moment de vérité. » C’est maintenant ou jamais!
La langue, le fer de lance
Aux yeux de Jaques Beauchemin, la langue représente le fer de lance de la démarche vers l’indépendance du Québec. Et, à ce sujet, il se demande si la majorité francophone se sent encore trop fragile, pas assez sûre d’elle-même, pour accoucher d’un projet de société rassembleur pour les minorités.
Et il va plus loin en ajoutant : « Peut-être qu’on n’a pas absolument besoin de la souveraineté. Certains diront : on vit dans un beau pays, on parle français, c’est quoi le problème finalement… Mais je pense que les Québécois sont faussement réconfortés. Si on dépolitise la question de la langue, si on la dédramatise, on va perdre la bataille. »
J’ajouterais même que les Québécois sont « facilement réconfortables » et d’une docilité avilissante quand il s’agit de défendre leur langue maternelle, particulièrement dans leur soumission aux anglophones qui leur répondent « I don’t speak french » et à qui on leur répond in english…Tout simplement déplorable !
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