Le ministre de l’Économie actionnaire d’un fournisseur de Bombardier

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Fitzgibbon en conflit d'intérêt

Le ministre de l’Économie du Québec, qui se dit ouvert à ce que le gouvernement investisse à nouveau dans Bombardier, détient des intérêts financiers dans un important fournisseur de la multinationale québécoise.


Pierre Fitzgibbon possède 8000 actions de l’entreprise Héroux-Devtek, qui valent plus de 105 000$ sur le marché actuellement.


M. Fitzgibbon a été administrateur de Héroux-Devtek pendant huit mois cette année. Sa démission a été annoncée 11 jours après l’élection. L’entreprise vend des pièces, dont des trains d’atterrissage, qui entrent dans la fabrication de plusieurs avions de Bombardier comme le Learjet, le CRJ et le Global.


Au sortir d’une rencontre avec le PDG de Bombardier vendredi dernier, le ministre avançait l’idée d’investir dans un éventuel partenariat avec l’avionneur. Il se montrait ouvert à injecter de l’argent public, comme ce fut le cas dans la C Series, pour sauver le programme des avions commerciaux CRJ fabriqués à Mirabel.


Une fiducie sans droit de regard


Contacté par TVA Nouvelles, le bureau de Pierre Fitzgibbon a indiqué par courriel que les actions en bourse du ministre seraient bientôt déposées dans une fiducie sans droit de regard. De cette façon, a-t-on insisté, le ministre n’aura plus aucun contrôle sur les actions qu’il possède dans Héroux-Devtek et plusieurs autres entreprises.


«Toutes les actions du ministre sont actuellement dans un compte qui est géré par un tiers. M. Fitzgibbon n’est pas informé des transactions effectuées dans le compte, souligne l’attaché de presse Mathieu St-Amand. Les titres dans le compte seront versés dans une fiducie sans droit de regard. Les procédures [...] sont en cours.»


Les dernières déclarations du ministre aux autorités canadiennes en valeurs mobilières révèlent qu’il a aussi obtenu plus de 5000 droits de souscription de Héroux-Devtek. Ces actions différées ont été vendues à la suite de l’élection, a laissé savoir l’attaché du ministre.


Selon le code d’éthique de l’Assemblée nationale, Pierre Fitzgibbon et ses collègues ministres ont un mois devant eux pour se départir de leurs actions en bourse ou pour les transporter dans une fiducie sans droit de regard.


Le commissaire à l’éthique procède d’ailleurs actuellement à des vérifications sur les intérêts des députés et ministres élus lors de l’élection du 1er octobre dernier.