Après des années de controverses, TransCanada a finalement reçu vendredi matin le permis présidentiel pour la construction du pipeline Keystone XL, qui facilitera l’exportation du pétrole des sables bitumineux. Le gouvernement Trudeau a d’ailleurs salué le feu vert donné à ce troisième projet de pipeline d’exportation approuvé depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux.
C’est un « grand jour » pour l’emploi et l’indépendance énergétique, a affirmé le président Donald Trump, au moment de confirmer en point de presse le feu vert de Washington. « C’est un moment historique pour l’Amérique du Nord », a-t-il ajouté.
Le premier ministre Justin Trudeau a salué la décision de son homologue américain. « Nous sommes heureux de cette annonce en provenance des États-Unis. Nous savons depuis longtemps que le fait de transporter nos ressources jusqu’aux marchés de façon responsable et sécuritaire est important pour les emplois et la croissance économique au Canada. »
« Rien n’est plus essentiel à l’économie américaine que l’accès à une source d’énergie sûre et fiable. Le Canada est cette source. On ne saurait trop insister sur l’importance d’un marché énergétique continental commun », a souligné pour sa part le ministre canadien des Ressources naturelles, Jim Carr.
« Il s’agit d’une étape importante pour le projet Keystone XL », s’est réjoui le président et chef de la direction de TransCanada, Russ Girling, en annonçant par voie de communiqué que l’entreprise a reçu l’approbation attendue du gouvernement américain.
La pétrolière a du même coup fait savoir qu’elle retire la poursuite qu’elle avait déposée contre Washington, après le rejet de Keystone XL par l’ancien président Barack Obama.
Une fois construit, le pipeline Keystone XL, un projet de 15 milliards de dollars, permettra de transporter quotidiennement 830 000 barils de pétrole des sables bitumineux de l’Alberta jusqu’aux raffineries du Texas, soit 292 millions de barils par année.
Un nouveau tronçon de pipeline de près de 2000 km de long devra pour cela être construit entre l’Alberta et le Nebraska, où il sera raccordé à une autre conduite transportant le pétrole vers les raffineries du golfe du Mexique.
Keystone XL est par ailleurs le troisième projet de pipeline d’exportation de pétrole canadien à être approuvé depuis novembre 2016. Le gouvernement Trudeau a déjà approuvé deux autres projets majeurs. Il a ainsi donné le feu vert au projet Trans Mountain, de Kinder Morgan, vers la côte ouest. Il a aussi autorisé le remplacement de la Ligne 3, un pipeline d’Enbridge qui permet d’exporter du pétrole des sables bitumineux vers les États-Unis.
La capacité combinée des pipelines Keystone XL, Trans Mountain et de la nouvelle Ligne 3 permettra d’exporter quotidiennement 2,48 millions de barils de pétrole des sables bitumineux.
Opposition
Même si le gouvernement de Donald Trump appuie sans réserve ce pipeline, il reste plusieurs étapes à franchir avant de faire couler le pétrole canadien vers le sud des États-Unis. TransCanada a d’ailleurs précisé, par voie de communiqué, qu’elle devra négocier pour obtenir plusieurs approbations tout au long du tracé prévu, notamment au Nebraska, au Montana et au Dakota du Sud.
Le Grand Chef Serge Simon, du Conseil Mohawk de Kanesatake
Comme ce fut le cas pour le pipeline Dakota Access, la pétrolière devra également faire face à la contestation des autochtones. Les 120 Premières Nations signataires du « Traité autochtone contre l’expansion des sables bitumineux » ont promis jeudi en soirée de lutter contre Keystone XL « afin de s’assurer que le projet ne verra pas le jour ».
Le grand chef Serge Simon, du Conseil mohawk de Kanesatake, a du même coup critiqué le premier ministre Justin Trudeau, qui appuie lui aussi le pipeline Keystone XL. « Le gouvernement Trudeau ne devrait pas être en train d’appuyer cette tentative de Trump et TransCanada d’outrepasser l’opposition féroce contre ce projet, laquelle opposition avait fini par convaincre le président Obama de refuser le projet. »
Les groupes environnementaux promettent aussi de lutter contre la construction de Keystone XL. « Ce pipeline ne verra pas le jour, selon le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin. Malgré cette approbation, Keystone XL et les institutions financières qui choisissent de l’appuyer seront confrontées à une opposition généralisée au Canada et aux États-Unis, ce qui fera en sorte que ce pipeline ne sera pas construit. »
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