À l'issue du sommet du G20, qui avait lieu en fin de semaine en Australie, le président Barack Obama a laissé entendre qu'il s'apprête à rejeter le projet d'oléoduc Keystone XL. Comme il l'avait fait vendredi en Birmanie, M. Obama a semblé préparer le terrain à un refus en mettant de l'avant deux arguments. Ni l'un ni l'autre ne tient la route.
«Le projet permettrait aux Canadiens de pomper leur pétrole, de le faire traverser notre territoire jusqu'au golfe du Mexique, où on le vendrait ailleurs que chez nous», a dit le président aux journalistes au cours d'un point de presse tenu à Rangoon.
Ainsi, premier argument: une fois raffiné au Texas, le pétrole bitumineux canadien serait exporté. Sur quoi le président se fonde-t-il pour faire une telle affirmation? Il est vrai que les raffineries du Golfe ont beaucoup augmenté le volume de leurs exportations au cours des dernières années. Cependant, plus de 60% de leur production reste destinée au marché intérieur.
Ces raffineries, équipées pour traiter du pétrole lourd, importent une bonne partie de leur matière première du Venezuela et du Mexique, des sources qui ont commencé à se tarir. Le lourd canadien prend le relais. Quel pays M. Obama préfère-t-il comme fournisseur d'une part significative de l'énergie des États-Unis, le Canada ou le Venezuela?
Second argument, servi à Brisbane hier: «Ce qui sera déterminant dans notre décision, c'est de savoir si ce pipeline contribuera aux émissions de gaz à effet de serre qui causent les changements climatiques.» Or, le président sait déjà que Keystone XL aura un impact minuscule sur les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). L'étude exhaustive réalisée par le département d'État a conclu que, même dans le scénario le plus optimiste du point de vue environnemental, empêcher la construction de l'oléoduc éviterait l'émission de 27 millions de tonnes de GES par année; cela équivaut à un demi de 1% des émissions produites par les énergies fossiles aux États-Unis. Cette estimation suppose que si Keystone XL ne voit pas le jour, tout le pétrole qu'il doit transporter restera enfoui dans le sol albertain. Or, ce n'est pas ce qui arriverait. Selon le département d'État et nombre d'experts, ou bien ce pétrole sera acheminé autrement vers les États-Unis (par train, notamment), ou bien il sera vendu outremer.
Les activités du président des États-Unis au cours de son périple en Asie - entente avec la Chine, annonce d'une contribution de 3 milliards au Fonds vert pour le climat - révèlent qu'il veut faire de la lutte contre les changements climatiques la priorité de la fin de son mandat. C'est une excellente nouvelle pour la planète. Toutefois, bloquer le projet Keystone XL ne devrait pas faire partie de ce plan. Une telle décision n'aurait aucun effet bénéfique pour le climat. Elle rendrait les États-Unis plus dépendants de sources de pétrole peu fiables. Elle ferait du tort à l'économie de leur plus grand partenaire commercial.
Le président sait tout cela. Malheureusement, ces faits ne pèsent pas lourd face à son objectif réel: assurer au Parti démocrate l'appui des écologistes en vue des élections de 2016.
Obama a tort
Obama se tamponne le coquillard de vos opinions, M. Pratte
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
Cliquer ici pour plus d'information
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé