Le soi-disant «establishment» du PQ n’a pas fait preuve de clairvoyance ni du fair-play que nécessitait cette énième course au leadership...
Alors que trois candidats déploraient le manque d’impartialité des instances du parti, le vice-président national, l’ex-bloquiste Paul Crête, accordait, le même jour, son appui à Alexandre Cloutier.
Cela donnait raison à ceux qui voient des jupons dépasser partout. Mais une connerie aussi «transparente» n’est pas naïve.
Sur Twitter, la nouvelle du basculement de Crête a eu un effet bœuf: sept retweets en trois heures...
Raymond Archambault, le président du parti, a baragouiné que tout était casher, mais les faits lui méritaient un bonnet d’âne.
Froissée, Martine Ouellet ne s’est pas gênée pour déplorer le parti pris du parti envers Cloutier, le favori du gars des vues.
La partialité des apparatchiks n’est pas à ranger avec les farces et attrapes: même s’il mène toujours dans les sondages, M. Cloutier avait besoin de ces «appuis» ostentatoires et inélégants des «officiers» du régiment.
Faux couronnement
En fait, le Parti québécois s’est joué un vilain tour. Il a tenté un faux couronnement. Il aurait été préférable de procéder à la nomination de Cloutier en mai, au départ de PKP. Ç’aurait été plus honnête et moins coûteux. Et le neuvième chef serait déjà en piste contre Couillard et Legault.
Mais «l’establishment» a choisi une autre course. C’est une habitude. Depuis Parizeau, au cabaret du pays, ça ne dérougit pas: Bouchard, Landry, Boisclair, Marois, Péladeau, etc., sans parler des intérimaires...
On n’avait pas prévu que les candidats négligés y mettraient tout leur cœur. Martine Ouellet et Jean-François Lisée n’ont pas joué un jeu. Véronique Hivon et Paul Saint-Pierre Plamondon non plus. Le favoritisme grossier est donc décevant.
Mais voilà les apparatchiks déculottés: le sondeur Léger montre que M. Lisée est en progression, que rien n’est perdu pour Mme Ouellet et que l’avance d’Alexandre Cloutier est friable.
L’élu du Royaume s’est donc résolu à participer au plus grand nombre de débats possibles. L’indépendance y sera peut-être discutée...
Indépendance
Au caucus de Gatineau, les péquistes on évité le sujet. Sauf Martine Ouellet, évidemment. Et, à bien y penser, si les péquistes y croient vraiment, c’est derrière elle qu’ils devraient se ranger.
D’ailleurs, à les lire sur les médias sociaux, agressifs et impatients, un prochain référendum sera assurément victorieux. Pourquoi attendre?
Il ne leur manque peut-être qu’une poussée ou un coup de pied bien placé. Et Mme Ouellet est fort capable de les leur donner.
Jean-François Lisée n’envisage un scénario référendaire que dans un second mandat. C’est ce que redoutent le plus les libéraux et les caquistes; la peur évacuée d’une prochaine campagne électorale permettrait la définition d’autres enjeux. Ce à quoi excelle M. Lisée.
Alexandre Cloutier, lui, s’est aligné sur la tradition péquiste d’ambiguïté: à la fois pressé et patient, il dévoilera ses intentions référendaires en avril 2018, six mois avant les élections. Pour l’heure, faute de mieux, il promet un train électrique.
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