Jocelyne Richer - Le parti-pris pour l'unité canadienne affiché par le président français Nicolas Sarkozy vendredi donne des ailes au gouvernement fédéraliste de Jean Charest.
De là à conclure que la question nationale au Québec est réglée, il n'y a qu'un pas, que la ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay a franchi samedi.«Les discours des souverainistes, ce sont des discours dépassés. Il faut regarder l'avenir autrement», a-t-elle déclaré en point de presse, en matinée, en marge du Sommet de la Francophonie.
La veille, devant les journalistes puis lors d'une allocution à l'Assemblée nationale, le président Sarkozy a vanté les louanges du fédéralisme, et affirmé qu'il fallait éviter les divisions, particulièrement en ces temps économiques difficiles.
Il a semblé ainsi faire une brèche à la politique française traditionnelle de «non-ingérence, non-indifférence» quant à l'avenir du Québec, une position qui a été fort bien accueillie, tant à Québec qu'à Ottawa.
«Dans un contexte économique difficile, l'avenir nous appartient», conclut Mme Gagnon-Tremblay, en parlant des fédéralistes du Québec.
«La page est tournée», a-t-elle ajouté, évaluant que le combat pour la souveraineté, «c'est terminé».
Présent également au Sommet, le lieutenant québécois du premier ministre Stephen Harper, le ministre Lawrence Cannon, n'était pas mécontent, lui non plus, du discours tenu par M. Sarkozy.
Il conclut de ses déclarations de vendredi à Québec «qu'il vaut mieux coudre que de découdre, dans cette période d'instabilité économique sur le plan mondial».
«Il vaut mieux rassembler», selon le président français, a ajouté M. Cannon, qui dit avoir apprécié le fait que M. Sarkozy «est un gars direct», qui refuse «la langue de bois».
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La ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay.
Photo: J. Emilio Flores, collaboration spéciale
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