Robert Dutrisac - Québec -- Le gouvernement a procédé, hier, à la nomination pour le moins étonnante du démographe Marc Termote à titre de président du Comité de suivi de la situation linguistique à l'Office québécois de la langue française (OQLF).
Rappelons que l'OQLF et sa présidente France Boucher avaient été critiqués parce que l'organisme avait tardé à publier l'étude de Marc Termote qui concluait que, vers 2021 et sans doute avant, ceux qui parlent français à la maison seront devenus minoritaires sur l'île de Montréal.
Le premier surpris de cette nomination, c'est Marc Termote lui-même, qui a appris la nouvelle par un journaliste. Il y a deux mois et demi, il avait discuté avec Mme Boucher de la possibilité de diriger le Comité de suivi, avait fixé ses conditions d'ordre scientifique et n'en avait plus entendu parler. «J'ai été aussi surpris que vous», a fait savoir Marc Termote lorsque Le Devoir l'a joint au téléphone hier en soirée. «Ils ont accepté toutes mes conditions. C'est une occasion de mettre de l'ordre dans le Comité de suivi», a-t-il dit.
Cette instance agit comme un comité scientifique chargé de coordonner et d'évaluer les études entreprises ou commandées par l'OQLF. L'organisme doit nommer les autres membres du Comité sous peu et les candidats étaient irréprochables sur le plan scientifique, estime M. Termote.
À la suite de la présentation du rapport quinquennal de l'OQLF au début de mars 2008, des chercheurs dont Marc Termote, Charles Castonguay et Simon Langlois, l'ancien président du Comité de suivi qui avait démissionné et que M. Termote se trouve à remplacer, ont créé l'Institut de recherche sur le français en Amérique (IRFA), un organisme indépendant censé contrer la «culture du silence» qui règne à l'OQLF. M. Termote a indiqué, hier, qu'il continuera de faire partie de l'IRFA et qu'il a fait de cette participation une des conditions de son embauche.
En apprenant la nouvelle par Le Devoir hier, le mathématicien Charles Castonguay n'a pas caché sa surprise. Il estime que le Comité de suivi pourra désormais commander les études qui manquent pour mieux connaître la situation linguistique au Québec, notamment une étude sur la langue commune, celle que deux personnes choisissent de parler quand elles ne sont pas de la même langue maternelle, et une autre sur le statut du français en Outaouais.
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