Le chef du NPD, Jagmeet Singh, de religion sikhe, est fragilisé à la tête de son parti pour avoir côtoyé des séparatistes sikhs prônant la création d'un État indépendant en Inde.
Avant de prendre la direction du Nouveau Parti démocratique, M. Singh était l'un des orateurs invités à San Francisco en 2015 à un rassemblement de militants de l'indépendance de la région indienne du Pendjab (nord), terre du sikhisme, selon des médias canadiens.
Sur la tribune trônait une affiche à l'effigie de Jarnail Singh Bhindranwale, dirigeant d'un groupe extrémiste armé, tué dans une fusillade avec les forces indiennes.
Dans son discours, traduit du pendjabi pour le quotidien Globe and Mail, M. Singh accusait l'Inde d'avoir commis un «génocide» contre les Sikhs lors de l'assaut du Temple d'Or d'Amritsar, lieu sacré, en 1984.
M. Singh, 39 ans, a également participé à un autre événement en 2016 organisé par une organisation britannique, la Fédération nationale de la jeunesse sikhe, militant pour la création d'un État indépendant, selon le Globe and Mail et le quotidien National Post.
M. Singh a dit condamner «tous les actes de terrorisme dans le monde. Le terrorisme ne peut jamais être envisagé comme une façon de faire progresser la cause d'un groupe ou d'un autre. Le terrorisme ne mène qu'à la souffrance, à la douleur et à la mort», a-t-il dit dans un communiqué.
En février, M. Singh avait défendu un des quatre ministres canadiens de confession sikhe ayant accompagné le premier ministre Justin Trudeau lors de son voyage en Inde, jugé désastreux.
Le ministre s'était fait prendre en photo avec un Canadien coreligionnaire reconnu coupable d'avoir tenté d'assassiner un représentant indien en visite au Canada en 1986.
Près de 500 000 Canadiens sont de confession sikhe, soit environ 1,4% de la population, selon le recensement de 2016. Mais leur poids électoral est cependant décisif dans plusieurs circonscriptions qui ont donné la victoire aux libéraux de M. Trudeau en 2015.
Aux législatives de 2019, les libéraux devront composer avec M. Singh, populaire dans la diaspora et qui pèse sur le vote dans 25 circonscriptions sur 338 au parlement fédéral.