En Suède, un pays qui peut se comparer facilement au Québec en ce qui a trait à la population, 32 morts par 10 000 habitants ont été causées par le coronavirus comparativement à 37 au Québec. Et pourtant, les Suédois, hormis les mesures d’hygiène sanitaire et la distanciation sociale, continuent de vivre une vie normale, sauf les personnes âgées de 70 ans et plus qui ont été placées en isolement par mesure de protection.
Fait intéressant, une des particularités de la gestion de la crise par la Suède tient dans son caractère totalement dépolitisé. Dans ce pays, les questions sanitaires sont uniquement du ressort des scientifiques de l’État dont le pouvoir de décision prévaut sur celui des élus. Le gouvernement, tout comme les partis d’opposition, se plient à cette gouvernance d’experts scientifiques, tout en garant leurs guéguerres oiseuses dans le placard.
Partant de ce constat, je rejoins la préoccupation du chef parlementaire du PQ, Pascal Bérubé, lors du retour des députés à l’Assemblée nationale, absents depuis près de deux mois, à savoir où se trace la ligne entre la stratégie de la CAQ et la position de la Direction de la santé publique. La cohabitation entre la santé publique et le politique est-elle une bonne stratégie pour lutter contre une urgence sanitaire? N’aurait-il pas été préférable d’adopter un processus de décision similaire à la Suède?
À mon point de vue, la santé publique relève de facto de l’expertise du directeur national de la santé publique, lequel devrait agir comme maître d’œuvre de la gestion de crise. À cet effet, Anders Tegnell, épidémiologiste en chef du gouvernement suédois et architecte de la stratégie du non-confinement, estime que 40 % de la population sera immunisée d’ici la fin du mois de mai contre la COVID-19 dans la seule ville de Stockholm… Un constat qui mérite tout au moins une réflexion approfondie sur les effets collatéraux d’une gestion de crise en « symbiose » basée sur le confinement!
À la défense d’un enseignement traditionnel
La prolongation du confinement dans les écoles secondaires du Québec jusqu’en septembre 2020 a pavé la voie à l’enseignement à distance. Bien qu’il soit trop tôt pour évaluer les retombées d’un tel type d’enseignement, et surtout compte tenu que certaines voies s’élèvent en faveur de la continuité de l’enseignement à distance pour la rentrée de septembre, je me suis senti obligé d’apporter certains commentaires qui, je l’espère, sauront mettre en valeur les lettres de noblesse de l’enseignement traditionnel en demeurant le plus objectif possible.
À prime abord, pour avoir œuvré au secondaire pendant trente-deux ans, je suis convaincu que les périodes de préadolescence et d’adolescence sont caractérisées, entre autres, par un besoin naturel de contacts humains, autant entre eux qu’avec les membres de l’équipe-école, un besoin qui, il va sans dire, ne peut être satisfait par l’enseignement à distance.
Secundo, et c’est là peut-être la différence fondamentale entre les deux types d’enseignements, les élèves en difficulté d’apprentissage éprouvent un besoin d’attention qui ne peut être satisfait que par la présence attentive d’un enseignant qui, de ce fait, permettra la communication entre eux et leur professeur. Par contre, il m’apparaît évident que les images de l’élève et de l’enseignant sur un écran sont à mille lieux de la possibilité d’établir une saine communication entre eux.
Enfin, devant de telles carences inhérentes à l’enseignement à distance, il ne faudrait pas se surprendre d’assister à une augmentation substantielle du taux de décrochage, particulièrement chez les élèves en difficulté d’apprentissage, s’il fallait que l’enseignement à distance ne s’étende à tous les élèves du secondaire pour la prochaine rentrée scolaire…Attention danger!
Henri Marineau, Québec
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1 commentaire
Henri Marineau Répondre
15 mai 2020Que la cloche appelant les élèves en classe sonne à nouveau! Vivement le rteour du bon vieux professeur dépensant toutes ses énergies un vendredi après-midi à 15 h pour faire comprendre à ses élèves le théorème de Pythagore!