Si le NPD désire former le prochain gouvernement canadien, un appui massif du Québec risquerait de lui faire perdre l’Ontario.
Un sondage EKOS du 22 mai accorde les pourcentages suivants aux partis canadiens : 29,6 NPD, 28,1 PC, 26,1 PLC, 7.6 Verts, 5,4 Bloc et 3,3 autres. [1]
Ce même jour, CROP accorde un score avantageux pour le NPD au Québec : 43% NPD, 25% PLC, 15% PC et 13% Bloc Québécois. [2]
Il semblerait que la donne ait changé après l’élection d’un gouvernement NPD en Alberta, le 5 mai dernier et ce, malgré tous les efforts des médias à répéter que ça n’aurait aucun impact sur l’élection fédérale. Mais ils ont tort. Le ROC réfléchit actuellement à l’avenir du Canada; déçus de ce que le Canada est devenu sous Stephen Harper et éternels allergiques, dans l’Ouest, au patronyme Trudeau, le vote des Ontariens pourrait pencher vers le NPD à deux conditions : 1. qu’ils aient le sentiment que le futur gouvernement a de grosses chances d’être néodémocrate et 2. qu’ils constatent que le Québec va voter massivement pour le Bloc.
Or, c’est un secret bien gardé au Canada… Le NPD ne le criera pas sur les toits, mais au fur et à mesure que son pourcentage de votes augmentera dans le ROC, sa présence au Québec se fera de plus en plus discrète. Car reconnaissons-le franchement, une majorité d’anglophones voteront à l’opposé de la population francophone… C’est dans leur nature!
Les députés québécois qui réussiront à se faire élire sous la bannière NPD sont des gens qui valorisent Thomas Mulcair à cause de son passé de ministre libéral et d’avocat d’Alliance-Québec, l’organisme le plus anti-francophone qui ait existé au Québec et qui a tellement contesté la Loi 101 jusqu’en Cour suprême qu’elle n’a presque plus de mordant. Même certains des néodémocrates canadiens de longue date se méfient toujours de Mulcair.
Encore une fois, rappelons que chaque député.e québécois.e d’un parti pancanadien équivaut à subordonner les intérêts du Québec aux décisions du Canada.
Le Bloc Québécois repart donc à la conquête des Québécois.es dans une conjoncture exceptionnelle : en plus de ce qui précède, le Bloc – plutôt discret durant la course au PQ – sonne le signal de départ de sa campagne dans l’effervescence de l’élection au PQ de Pierre-Karl Péladeau et d’une résurgence indépendantiste au Québec.
Alors, comme le veut l’expression populaire : «Attachez vos tuques avec de la broche» car la ferveur indépendantiste a une poussée de croissance vertigineuse. Le lancement de la campagne du Bloc n’a rien perdu pour attendre : ce 24 mai, avec l’investiture de Mario Beaulieu dans «La Pointe de l’Île», un vent d’audace se lève sur le Québec. Les candidats.es tiendront à leur tour des assemblées d’investiture et la machine se mettra en branle.
Ça promet pour les épluchettes de blé d’inde cet été. D’autant plus que cette fois, le Bloc Québécois a bien clarifié qu’il ne sera à Ottawa que le temps d’une victoire du PQ à Québec dans le but avoué de favoriser un partage harmonieux du patrimoine avec le ROC.
En octobre 2015, la population québécoise, devant cette double évidence, sera invitée à se prononcer sur la reprise du contrôle sur sa destinée en décuplant la vague bleue bloquiste qui nettoiera sur son passage de bizarres traces d’«agent orange», de vieilles taches bleues «har-peur-riennes et de sales flaques rouges et visqueuses du scandale des commandites.
Conclusion, une cinquantaine de députés.es du Bloc Québécois partiront vers Ottawa avec un seul mot d’ordre : Le Québec d’abord ! Le Québec, tout le temps ! Plus ils seront nombreux à défendre les intérêts du Québec, plus les bases de l’édifice de l’indépendance du Québec seront solides. Nous sommes capables de cet exploit : inspirons nous de l’Écosse : 56 députés nationalistes sur une possibilité de 59 au parlement de Londres !
1] [http://www.ipolitics.ca/2015/05/22/the-ekos-poll-class-conflict-and-angry-intellectuals-put-mulcair-on-top/
2] [http://www.ledevoir.com/politique/canada/440783/sondage-federal-le-npd-en-forte-avance-dans-les-intentions-de-vote-au-quebec