Le Canada doit se protéger de l’État islamique, selon Mulroney

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Quelques flèches bien placées à Harper






L’ancien premier ministre Brian Mulroney appuie la stratégie du gouvernement Harper d’augmenter ses investissements dans l’armée, car il croit que l’État islamique est un «ennemi rare» pour le Canada.




Rencontré cette semaine à Montréal pour discuter d’un prix qu’il recevra de l’Afrique du Sud, M. Mulroney s’est avoué inquiet par la multiplication des actes terroristes à l’échelle planétaire.




«Il [l’État islamique] est un ennemi rare pour le Canada. Plusieurs ont vu dernièrement ce pilote jordanien être brûlé vif. Ça prend quelqu’un sans âme pour poser un geste comme celui-là. Ils peuvent faire ça ici également. Il faut être vigilant et se préparer», affirme l’ex-politicien qui a été très actif sur le plan international dans les années 1980.




Question de responsabilité




Quant au renforcement du budget militaire et aux multiples investissements pour contrer l’État islamique en Syrie et en Irak, Brian Mulroney affirme qu’il est important que le gouvernement maintienne le cap dans «cette lutte féroce» contre le terrorisme.




«S’il n’y avait pas ces problèmes en Syrie, toute cette violence, on aurait de l’argent pour faire autre chose. Mais il faut protéger les citoyens [...] Un gouvernement qui délaisserait cette responsabilité serait renvoyé immédiatement par la population», lance-t-il.




«Les terroristes posent des gestes imprévisibles. Ils ont une mentalité complètement différente de la nôtre. Ça leur donne un avantage sur nous.»




Un rôle important




Même s’il a troqué le 24, Sussex depuis deux décennies pour de luxueux bureaux d’avocats au centre-ville de Montréal, l’ancien premier ministre ne s’empêche pas de commenter le travail de ses successeurs.




Sur le plan des stratégies du gouvernement fédéral, il insiste sur l’importance du rôle que doit jouer le Canada à l’étranger.




«Depuis mon époque, les temps ont changé. Le pays continue d’exercer un certain leadership à l’international. Mais le Canada est un grand pays démocratique. Il faut véhiculer nos valeurs au service des pays les plus démunis qui ont besoin de notre aide», dit-il.




«Il n’est pas suffisant de laisser cela aux superpuissances. Nous ne sommes pas un pays dénué de moyens.»




Gouvernement minoritaire?




L’ancien conservateur se promet bien de suivre de près les prochaines élections fédérales. Son verdict: un gouvernement conservateur minoritaire sera élu.




«Mais je persiste à dire que Thomas Mulcair [du NPD] est le meilleur chef de l’opposition qu’a connu le Canada. Et Justin Trudeau promet. Il faudra surveiller les débats télévisés de près. Tout peut arriver. Ce sera, à mon avis, une campagne extraordinaire.»




Mandela, «un grand ami»






Brian Mulroney sera bientôt décoré par l’Afrique du Sud pour son implication dans la libération de Nelson Mandela. Il se rappelle encore avec émotion le coup de fil que celui-ci lui a passé au 24, Sussex quelques jours après sa libération.




«Mandela était enfin libéré et je suivais cela à la télévision avec mon fils Nicolas, lorsque la téléphoniste m’a avisé que Nelson Mandela demandait à me parler», se remémore M. Mulroney.




«Je pensais que c’était une blague d’un de mes amis de Baie-Comeau. Mais c’était bien lui. Il voulait me remercier pour l’implication du Canada dans sa libération.»




Première visite au Canada




Le politicien sud-africain a d’ailleurs effectué sa première visite officielle au Canada, après sa libération de prison.




«C’était extrêmement émouvant. Nous sommes devenus amis. J’ai continué à le voir jusqu’à sa mort. Nous allions le visiter à Capetown, ma femme et moi», raconte Brian Mulroney.




Ce dernier affirme qu’il avait fait de la libération de Nelson Mandela une «priorité» de son gouvernement lorsqu’il a été élu en 1984.




«J’ai dû me battre avec mes homologues des États-Unis et du Royaume-Uni qui ne croyaient pas en l’efficacité de sanctions contre l’Apartheid. À l’époque, ça a provoqué des remous. Mais je me suis battu jusqu’au bout.»




«Il fallait réagir. Je trouvais que le précédent gouvernement avait eu la patte molle dans ce dossier. Pendant ce temps, Mandela pourrissait en prison. Je savais que si les grands pays industrialisés ne réagissaient pas, il ne se passerait rien.»




C’est le 27 avril prochain que Brian Mulroney se verra décerner la distinction de l’Ordre des compagnons d’O.R. Tambo en Afrique du Sud, dans la catégorie Or. Cet honneur lui sera remis par le président sud-africain Jacob Zuma, à Prétoria.





 




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