Ils sortent. Malgré les menaces, malgré les risques économiques, malgré les adjurations de presque toute l’élite économique, malgré les appels des leaders européens, malgré les souhaits des Trudeau, Obama et autres. Ils sortent.
La majorité de 51,9% est faible, mais elle est bien réelle. Ne pas la respecter entraînerait une révolution. Pourquoi les Britanniques sortent-ils ? Parce qu’ils ont dit qu’ils préféraient décider eux-mêmes de leur avenir plutôt que de se le faire imposer par d’autres.
Ils seront moins riches ? Tant pis, ils seront chez eux. Personne ne viendra leur dicter les règles de pêche, les règles d’emballage, les règles de toutes sortes. Ils adhéreront à ces règles s’ils le jugent bon et non pas parce qu’ils y sont obligés. Ils décideront eux-mêmes de subir les impacts du refus de coopérer dans certains domaines avec l'Europe ou d'autres pays. Ils décideront eux-mêmes de se plier ou non aux demandes d'autres pays.
C’est une grande leçon que les Britanniques viennent de donner à leur Premier ministre. Ils veulent retrouver leur pleine souveraineté.
Les problèmes d’immigration ont certainement joué un rôle très important dans le vote d’hier. Mais plus que l’immigration, c’est la ghettoïsation progressive de la Grande-Bretagne qui pose problème. Cette ghettoïsation signe l’échec des politiques anglaises de multiculturalisme.
Certains diront que le peuple s’est trompé, qu’il a été émotif. D’autres voudront vite d’un nouveau référendum pour confirmer ou pour infirmer les résultats. À moins de fraude étendue, il n’y a aucune raison démocratique de tenir un nouveau référendum en Grande-Bretagne.
Par-contre, aussi douloureux que cela puisse être pour certains, il faut remettre en cause tous les savants discours qui louangent les avantages d’un grand marché. Ou plus le dire plus justement, l’économie ne peut pas faire avancer l’intégration européenne au mépris des nationalismes. Plus de 2000 ans d’histoire ne peuvent pas être effacés comme par magie par 20 ans de marché commun et de monnaie unique.
Non pas que le projet européen doive mourir. Non pas que l’Union européenne soit un échec complet. Mais le projet n’est pas encore mûr.
En 1992, Bill Clinton avait servi à George Bush un «it’s the economy, stupid». Cette fois-çi, ceux qui sont trop obnubilés par les gains économiques pour comprendre devraient se faire dire : «it's the politic, stupid».
Il est possible que le Brexit marque symboliquement la fin de la domination des discours économiques globalisateurs simplistes. Les gouvernements du monde entier devraient en prendre bonne note. Remarquez à ce propos combien le Brexit va dans le sens de la philosophie politique de Trump ou de Sanders (au-delà de toutes leurs différences !)
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