À l'approche de nouvelles élections fédérales pour le Québec en mai 2011, il est fructueux de réfléchir aux avantages et aux limites que possède une forte députation du Bloc à la Chambre des communes.
Je commence par un rêve éveillé, donc un rêve téléguidé: le Québec n'envoie plus de députés à la Chambre des communes et les québécois ne paient plus ni taxes, ni impôts au gouvernement d'Ottawa dans les formes actuellement en vigueur et les paiements de péréquation: finis. Cette comédie ou cet esclavage est terminé. Les québécois ont dit "non merci" au Canada, possédant leur propre personnalité nationale reconnue dans le monde.
Je considère que ce rêve est excellent et je veux qu'il se réalise en toute amitié et en saine démocratie. Ce rêve est impérieux (depuis longtemps) et est un objectif souhaitable. Grosse question: comment y parvenir? Cette question est prioritaire et des milliers et des centaines de milliers de québécois se la posent, disons depuis 1950.
La présence des députés du Bloc québécois à la Chambre des communes démontrent plusieurs accomplissements positifs pour le Québec et pour le Canada. Voici une liste restreinte:
- les députés du Bloc sont l'aile internationale du Québec, comme le ministère des relations extérieures. Il est très important de maintenir d'excellentes relations avec un des principaux partenaires économiques et financiers du Québec qu'est le Canada.
- Avant la présence du Bloc québécois à Ottawa, plusieurs canadiens posaient la fameuse question: «What does Québec want?» On dirait qu'on entend moins cette question. Les canadiens-anglais se mettent moins la tête dans le sable depuis que le Bloc remplit une fonction parlementaire crédible. Il y a comme la démonstration d'une maturité nationale en provenance du Québec.
- Le Bloc québécois, en étant dévoué à 100% pour le Québec, empêche d'autres honorables membres de la Chambre des communes de parler au nom des québécois de façon hypocrite et fausse. La vérité sur le Québec est comme protégée et validée par nos députés du Bloc.
- Un monsieur Rheault a écrit sur vigile.net, je cite: «Mais il y a plus. En refusant d’exercer leur poids politique dans la gestion des affaires de l’État, les Québécois contribuent, bien malgré eux, à changer la face du Canada.» Depuis belle lurette, les députés et ministres québécois dans les conseils des ministres fédéraux exercent très peu d'influence, sauf pour tenir le Québec tranquille et permettre aux canadiens-anglais, via les financiers de Toronto, de mener le Canada selon leurs priorités. Et les priorités canadiennes sont à 97% différentes des priorités du Québec. Nommons récemment la priorité albertaine du développement des sables bitumineux, et la priorité ontarienne de sauver l'industrie de l'automobile à l'aide de 10 milliards$ fournis par le gouvernement central d'Ottawa.
- À l'appui de sa thèse de l'influence du Québec sur le Canada, Monsieur Rheault cite le rôle joué par P.E. Trudeau dans l'insertion de la Charte des droits dans la loi constitutionnelle de 1982. Piètre exemple parce que PET a tout fait pour étouffer les aspirations légitimes du Québec à l'indépendance. PET a été aimé du Canada parce qu'il a sauvé le Canada et étouffé le Québec. On repassera pour identifier en PET un bienfaiteur du Québec alors qu'il a été un ennemi.
Je crois que Monsieur Rheault serait bien embêté de citer quelques noms de québécois qui ont bien défendu les intérêts du Québec à Ottawa. N'oublions pas de nommer l'excellent joueur de golf en Jean Chrétien qui a laissé un vibrant héritage avec le dossier des commandites et des tricheries orchestrées durant le référendum de octobre 1995. Vraiment, un honnête député du parti libéral! Aussi, comment ne pas nommer le suave Paul Martin dont les bateaux battaient pavillon de complaisance pour éviter son entreprise de payer ses impôts au Canada. À Québec, il y a l'aguichant John James Charest et son bonus annuel non déclaré de 75 000$ en provenance de ses amis du parti durant des années.
Je conclus ainsi: que les québécois continuent d'envoyer à Ottawa une forte députation du Bloc québécois et que le Canada élise un gouvernement libéral minoritaire. Et à Québec, qu'on retrouve la voie de l'honnêteté dans l'administration du bien public en cessant de donner nos ressources naturelles. Et le Québec sera plus en mesure de payer ses employés "épuisés" dans nos réseaux de la santé et de l'éducation.