La refondation du Bloc québécois se fera autour d’une fondation déjà clairement définie : même si le parti dit que « tout est sur la table », la mission première de la formation ne changera pas avec ce chantier, a-t-on réaffirmé lundi.
« Tout est ouvert », a réitéré le chef intérimaire du parti, Mario Beaulieu, en lançant lundi matin le chantier de refondation du Bloc québécois. Vraiment ? M. Beaulieu a rapidement précisé qu’il y a des limites à la remise en question souhaitée. « L’ADN du Bloc est la défense des intérêts du Québec comme nation et, naturellement, la promotion de l’indépendance », a soutenu le député.
« On a des convictions, a-t-il expliqué. Notre raison d’être, c’est l’indépendance du Québec. On est le seul parti qui défend sans compromis les consensus de l’Assemblée nationale. […] On a présenté un projet de loi pour que le Québec puisse être exclu du multiculturalisme. En terme d’économie, sur les paradis fiscaux ou sur l’environnement, on a toujours eu des positions très fermes et progressistes. »
Mais à quoi sert le processus actuel si le parti se définit dès le départ comme étant souverainiste, environnementaliste, progressiste, anti-multiculturalisme, etc..? À cela, M. Beaulieu répond qu’il dit « où le Bloc en est présentement. Mais tout le monde peut aller sur le site Internet pour amener des propositions, sur l’environnement, la culture, l’économie. On ne peut pas prévoir tout ce qui va être amené. »
Changer de nom ?
Au programme du chantier, il y a une réflexion sur la pertinence de changer le nom du parti, la possibilité de revoir les priorités politiques et le mode de fonctionnement de la formation, etc..
Quelque 18 000 militants sont appelés à y participer — les autres peuvent acheter une « carte de refondation » qui coûte 5 $. M. Beaulieu a lancé lundi matin un appel pour que tous les souverainistes y participent, peu importe qu’ils aient voté Parti québécois ou Québec solidaire lors des élections provinciales.
C’est le Forum jeunesse du Bloc québécois qui avait lancé l’idée de ce chantier dans la foulée des déchirements vécus au parti autour du leadership de Martine Ouellet. Les sept députés (sur dix) qui avaient claqué la porte en février sont rentrés au bercail bloquiste en septembre.