(Baie-Comeau) Si Bernard Landry n'avait qu'un seul message à adresser à ceux et à celles qui incarnent la quête de la souveraineté au Québec, c'est celui-ci: soyez clairs. Il estime aussi que les leaders devraient dire les vraies affaires, pour reprendre le slogan du Parti libéral lors de la dernière campagne québécoise.
Ce n'est pas sans raison que l'ex-chef du Parti québécois (PQ) utilise le mot indépendance plutôt que le mot souveraineté, dans son entretien avec Le Soleil. Il rejoint ainsi la vision du nouveau chef du Bloc québécois, Mario Beaulieu, qui opte pour l'offensive plutôt que l'attentisme en matière de diffusion du message indépendantiste.
«Indépendance est le terme international pour parler de la liberté des peuples, ce n'est pas souveraineté. Et le référendum en Écosse, ce n'est pas sur la souveraineté, c'est sur l'indépendance. Le Parti québécois doit donc être clair et net dans son message», lance M. Landry, qui dit avoir donné l'exemple quand il était dans l'arène politique. «J'ai toujours dit clairement que l'indépendance du Québec était notre destin. D'ailleurs, je n'employais pratiquement pas le mot souveraineté», enchaîne-t-il.
Nouvelles raisons
L'ancien premier ministre du Québec croit aussi que les raisons qui ont amené les fondateurs du PQ à vouloir l'indépendance sont toujours valides et que d'autres se sont greffés au fil des ans. Aux valeurs de dignité, d'identité et de préservation de la langue promues par René Lévesque se sont ajoutées la perte de poids démographique du Québec au sein de la fédération canadienne et la mondialisation.
«Je suis persuadé que nous avons plus de raisons de faire l'indépendance du Québec aujourd'hui que René Lévesque lui-même en avait. On a toutes les raisons de Lévesque et on en a de nouvelles, qu'il faut mettre de l'avant, clairement, en parlant au peuple les yeux dans les yeux», soutient Bernard Landry.
À la lumière de ses déclarations, on peut donc croire que dans la course à la succession de Pauline Marois comme chef du PQ, M. Landry va appuyer le candidat qui parlera le plus franchement d'indépendance. Mais il est encore très loin d'avoir fait son nid sur cette question.
«[La course à la chefferie], ce n'est pas pressant et, à mon avis, ça se déroule de la bonne manière présentement. Plusieurs disent qu'ils iront peut-être, les jeux ne sont pas faits, la liste n'est pas terminée et, pour l'instant, ça se fait dans un climat intéressant», a-t-il conclu.
Les pensées du professeur Landry sur...
«L'affaire» Bolduc
«Je pense qu'il [le premier ministre Philippe Couillard] aurait dû être plus proactif. Claude Castonguay, le père de l'assurance maladie, a été plus vite et plus sérieux que le gouvernement dans ce dossier.»
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La réduction des crédits d'impôt aux entreprises multimédias
«Le Québec s'est taillé une place de choix dans l'industrie des jeux vidéo. Il a réussi à dominer le monde à ce chapitre et là, on coupe dans les crédits d'impôt alors que la concurrence commence à nous imiter là-dessus. Je pense qu'il s'agit d'une erreur profonde du gouvernement.»
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La pertinence du Bloc québécois
«Indépendamment de l'option, le Bloc est toujours pertinent, pour des raisons démocratiques profondes. Il y a des millions de Québécois qui sont indépendantistes et s'il n'y a pas de bloc, ils ne sont pas capables de voter aux élections fédérales pour quelqu'un qui partage leurs convictions profondes.»
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Le vote à 16 ans pour un référendum sur l'indépendance, tel qu'évoqué mercredi par Bernard Drainville
«Cette question doit être étudiée. Les moeurs ont changé et aujourd'hui, les jeunes sont jeunes moins longtemps qu'avant. Les ados prennent place dans la vie rapidement et complètement. J'ai 10 petits-enfants, je vois comment ça se passe»
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