À l'image de la candidate libérale Gertrude Bourdon, qui a longtemps hésité à rejoindre la CAQ, on ne compte plus les anciens libéraux devenus candidats caquistes alors que d'anciens caquistes affichent les couleurs libérales. Dans le même temps, une campagne d'affichage syndical affirme que les deux partis sont identiques et le mot-clic « PLCAQ » fait son chemin sur les réseaux sociaux. Mais le PLQ et la CAQ, est-ce vraiment la même chose?
L'image a marqué la précampagne électorale : une moitié de visage de François Legault et une moitié de celui de Philippe Couillard, collés sur le même corps. « Du pareil au même », avançaient les organisations syndicales à l'origine de la campagne d'affichage.
Oui, les points communs entre les deux partis sont nombreux, mais des nuances importantes doivent être apportées.
Des transfuges des deux côtés
Plusieurs passages de libéraux chez l'adversaire caquiste ont fait la manchette ces dernières semaines, mais plusieurs anciens caquistes/adéquistes ont aussi fait le saut du côté libéral ces dernières années.
Pour la CAQ : Marguerite Blais, Nadine Girault, Vincent Caron et Svetlana Solomykina. Pour le PLQ : Dominique Anglade, Pierre Giguère, Gaétan Barrette et Sébastien Proulx (ex ADQ). Photo : Radio-Canada/Photos officielles CAQ/PLQ
Anecdote : la candidate de la CAQ dans la circonscription montréalaise de Sainte-Marie-Saint-Jacques n'a toujours pas changé sa biographie sur Twitter. Elle s'y présente encore comme candidate... libérale.
La page Twitter de la candidate de la CAQ Anna Klisko Photo : Radio-Canada/Twitter
Points communs dans les programmes
Tous les deux fédéralistes, le PLQ et la CAQ sont des partisans de la rigueur dans la gestion des finances de l'État. Quand on analyse leurs propositions électorales, tous les deux soutiennent le projet de Réseau express métropolitain, ils promettent plus de pouvoir et d'autonomie aux régions. Les deux partis proposent de créer des zones d'innovation, appelées grappes d'excellence régionales au PLQ.
Des différences majeures
Toutefois, sur plusieurs enjeux clés, on ne peut pas dire que le « PLCAQ » existe :
- La Coalition avenir Québec souhaite abolir les commissions scolaires, pas le PLQ.
- La CAQ promet un tarif unique dans les garderies, alors que les libéraux ont mis en place la modulation.
- Le PLQ refuse d'interdire les signes religieux des employés de l'État. De son côté, la CAQ souhaite que les fonctionnaires en position d'autorité (juges, policiers, etc.) et les enseignants n'en portent pas.
- La CAQ veut renégocier l'entente sur la rémunération des médecins spécialistes signée par le gouvernement libéral.
En conclusion, il y a de nombreux points communs dans les idées des deux partis et des vases communicants au sein de leurs équipes de candidats. Mais attention, il y a aussi des différences importantes.