Le gouvernement Trudeau souhaite mieux outiller les policiers pour lutter contre les groupes identitaires et d'extrême droite du Québec, une mouvance qu'il juge en croissance.
Le Centre d'expertise et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation (CEFIR), situé à Longueuil, recevra 300 000 $ sur trois ans pour mener à bien des recherches et développer des outils de formation destinés aux policiers et aux cégeps.
C'est le ministère fédéral de la Sécurité publique et de la Protection civile qui réalise cet investissement dans le Centre hébergé par le Cégep Édouard-Montpetit.
La députée libérale de Longueuil-Charles-LeMoyne, Sherry Romanado, a expliqué que le gouvernement souhaitait « mieux comprendre les comportements et les motivations qui alimentent le mouvement d'extrême droite actuel au Québec », dans le but de « contrer cette idéologie dangereuse et assurer la sécurité de nos collectivités ».
Le Service de police de l'agglomération de Longueuil sera partenaire du projet, ainsi que le Cégep de Saint-Hyacinthe et le Collège militaire de Saint-Jean.
« Le projet vise à tracer un portrait de la mouvance d'extrême droite au Québec, explique le CEFIR, à mieux comprendre les déterminants qui influencent l'adhésion à ces groupes et à outiller les acteurs de notre communauté pour conduire celle-ci vers une meilleure résilience. »
Le centre créera aussi des baladodiffusions pour mieux informer les jeunes susceptibles d'être influencés par les groupes d'extrême droite.
La normalisation des discours d'extrême droite doit être, au même titre que tous les discours extrémistes, limitée grâce à la pédagogie sociale et numérique.
En mars, le ministère de la Sécurité publique a investi 360 000 $ pour que l'Institut universitaire de technologie de l'Ontario mène une enquête sur ces groupes au Canada.
Québec devrait aussi investir, juge Catherine Fournier
La députée indépendante de Marie-Victorin, Catherine Fournier, regrette que le gouvernement du Québec n'ait jamais financé directement le CEFIR depuis sa création, en 2016.
Il m’apparaît illogique que l’un des deux seuls centres de prévention de la radicalisation au Québec n’ait reçu aucune somme de l’État québécois jusqu’à présent.
« Actuellement, une somme de 23 millions de dollars est inscrite au budget du Québec et répartie sur les cinq prochaines années pour que le ministère de la Sécurité publique finance des mesures de prévention de la criminalité et de la radicalisation », rappelle Catherine Fournier.