Si Radio-Canada est souverainiste, Le Québécois est fédéraliste !
Pierre-Luc Bégin, Dir. Éditions du Québécois
Patrick Bourgeois, Dir. Journal Le Québécois
Le Québécois lundi 29 mai 2006
Si Radio-Canada est souverainiste, Le Québécois est fédéraliste ! Il n’y a évidemment rien de bien surprenant à entendre le président du Conseil d’administration de Radio-Canada, Guy Fournier, admettre que la télévision d’État canadienne n’est pas objective lorsqu’il est question d’unité « nationale ». On le savait déjà tous, il n’y a donc pas de quoi fouetter un chat, nous direz-vous. Mais ceci étant sans prendre toute la mesure des propos formulés par le célèbre auteur de téléromans qui sont cette fois d’un surréalisme spectaculaire. Il faut assurément se demander comment ce dernier a pu affirmer sans pouffer de rire au point de s’en faire éclater la rate que le déséquilibre dans le traitement de l’information chez Radio-Canada se ferait… au profit des séparatistes !?! Une telle analyse est absolument renversante.
Guy Fournier, celui-là même qui présidait le comité du 100e anniversaire de la Gendarmerie royale du Canada en 1970 alors que ce même corps policier écrouait les Gaston Miron, Gérald Godin et Pauline Julien, lui, ce grand ami de Pierre Elliott Trudeau, nous prend vraiment pour des valises. Il faut réellement avoir un front de bœuf pour prétendre que Radio-Canada est devenue au fil des ans un outil de propagande au service des péquistes, des bloquistes et des séparatistes…C’est aussi ridicule de prétendre une telle chose que ce ne le serait de dire que Le Québécois se laisse parfois charmer par les « thèses » fédéralistes …
Évidemment, le monsieur n’avance absolument rien pour étayer ses dires, contrairement au Québécois qui, lui, a fourni maints arguments lorsque les médias de masse du Québec furent dénoncés avec la publication de Nos ennemis, les médias ou du Manifeste lucide pour la fin de l’hégémonie fédéraliste sur l’information. Pas même un seul exemple n’est avancé par M. Fournier pour prouver que ce qu’il dit n’est pas seulement de la pure invention destinée à redorer le blason d’une télévision d’État qui a, il y a quelques années de cela, signé un pacte secret avec le groupe de presse fédéraliste qu’est Gesca, entente dont nous ne pouvons toujours pas connaître les détails puisque la très transparente société canadienne n’est pas soumise à la loi d’accès à l’information. Jamais M. Fournier n’a tenté de remettre en perspective le fait, par exemple, que le journaliste radio-canadien, Michel Morin, ait torpillé la campagne électorale du PQ en 2003 et qu’il a été depuis tabletté parce que plus montrable en tant que journaliste. Jamais il n’a avancé le moindre argument à l’effet que François Parenteau ou Normand Lester n’aient pas été congédiés par Radio-Canada pour leurs opinions politiques pro-indépendantistes. Et pas plus, surtout, qu’il n’a tenté de démontrer, à l’aide d’un seul cas, en quoi le service des nouvelles de la SRC aurait pu léser le camp fédéraliste au profit des indépendantistes ces dernières années. Le moins que l’on puisse dire, c’est que M. Fournier est avare de détails lorsqu’il y va de ses accusations qu’il veut les plus percutantes…
Même Sylvain Lafrance, le vice-président des services français chez Radio-Canada, ne s’est pas laissé berner par le discours fallacieux de son bon patron. Lui, M. Lafrance, sait que la meilleure stratégie consiste à dire que Radio-Canada est d’une parfaite objectivité lorsque vient le temps d’aborder la question nationale, même si tel n’est pas le cas. M. Lafrance et ses comparses ont compris depuis belle lurette qu’il leur faut éviter plus que tout de favoriser l’émergence de débats concernant la neutralité autoproclamée de Radio-Canada. Alors pourquoi est-ce que M. Fournier s’est aujourd’hui permis de faire fi de la stratégie de ses prédécesseurs en se faisant l'émule de Trudeau qui pestait que la SRC était devenue un « nid de séparatistes » ?
Guy Fournier s’y est risqué tout simplement pour lancer un avertissement aux professionnels de l’information qu’il a sous son commandement. Nul besoin d’être devin pour anticiper que le Québec et le Canada seront replongés dans une crise existentielle dans les années à venir. M. Fournier s’est à l’évidence laissé convaincre que le temps était venu de servir une menace à ceux qui façonnent l’information à la SRC, de façon à ce que les indépendantistes qui y travaillent (il y en a, c’est l’évidence même) ou les journalistes honnêtes qui tendent à l’objectivité ne soient tentés de produire des enquêtes qui pourraient menacer la pérennité du Canada. En soutenant comme Guy Fournier l’a fait que la télévision d’État doit favoriser l’unité canadienne, tous auront compris que de pousser dans le sens contraire consisterait à se placer dans une position plus que fâcheuse qui pourrait fort bien déboucher sur le congédiement de tout journaliste rétif ! Ce qui démontre bien que Pierre Falardeau a raison lorsqu’il dit que les consignes radio-canadiennes n’ont nul besoin d’être remises personnellement à chacun des journalistes pour que le système tourne rondement et pour que tout le monde comprenne ce qu’on attend d’eux !
En souhaitant que Radio-Canada devienne aussi fédéraliste que ne peut l’être le parti libéral du Canada, Guy Fournier ne pouvait qu’être fort bien appuyé par ses collègues administrateurs de Radio-Canada. Dans sa dernière édition, Le Québécois a en effet démontré que le conseil d’administration de la SRC était un véritable nid à fédéralistes (plusieurs se sont même impliqués dans le défunt conseil pour l’unité canadienne), fédéralistes qui n’ont jamais hésité un seul instant à financer plus que généreusement les formations politiques attachées au Canada coast to coast. Des exemples…L’administrateur Kuldip Rai Sahi a versé un peu moins de 90 000 $ à la caisse électorale de Paul Martin, tout comme Nezhat Khosrowshahi qui a donné au moins 400 000 $ aux libéraux de la Colombie-Britannique ces dernières années. Certains autres administrateurs de la SRC préfèrent utiliser les institutions fédérales pour imposer l’unité canadienne. C’est entre autres le cas de Peter Herrndorf qui « achètent », via sa fondation Hnatyshyn, des artistes québécois qui se sont investis dans le développement de l’identité canadienne et la promotion de la cohésion nationale. Il est imité en cela par Trina McQueen qui, en plus d’administrer Radio-Canada, œuvre au sein de la fondation Historica, une boîte financée par le fédéral et destinée à réécrire l’histoire canadienne, de façon à gommer les conflits qui contribuent à envenimer les relations entre Québécois et Canadians. Et cela étant sans considérer toute l’influence qu’a la famille Desmarais sur le conseil d’administration de la société d’État.
Cela ne vous suffit pas? Consultez le dernier numéro du Québécois qui porte sur le conseil d’administration de la SRC et expose des révélations étonnantes sur ses membres… À lire aussi les textes ci-joints de Claude Jasmin et René Boulanger, chroniqueurs au Québécois. Tous comprendront ainsi que, comme l'indique aujourd’hui Guy Fournier, les artisans de la SRC ont intérêt à marcher droit lorsqu'il est question d'unité canadienne!...
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QUI DONC CONSEILLE, ORIENTE CBC-RADIO-CANADA ?
Claude Jasmin
Le Québécois lundi 29 mai 2006
À la CBC-SRC, au-dessus des directeurs —et autres chefs de service— se trouvent les vrais patrons que sont les administrateurs de la radio-télédiffusion publique. Comme moi, vous imaginiez-vous y voir des créateurs de grande puissance ? Des artistes féconds, des « capables » de penser le présent et l’avenir du monde des « infos et divertissements ». Nenni !
Ce Conseil (C.A.) est fait de très curieux personnages. Via l’ex-ministre Liza Frulla, on y a mis un « président » pour faire écran, fallait au moins « un » bonhomme connaisseur du métier. Guy Fournier est donc le seul à connaître « pas mal » le métier.
Les autres ? À Québec, un jeune journaliste, Patrick Bourgeois, a eu la patience —pour son Québécois— de fouiller le passé (les C.V.) des vrais chefs de CBC-SRC. D’abord parlons de M. Rai Sahi ! C’est un brasseur d’affaires valant 2 milliards de piastres, chargé de compagnies diverses et qui loue à la CBC-SRC de ses locaux, rue Queen ! Conflit d’intérêts ? M. Sahi sort dans le corridor au moment où se traitent ces locations ! Fournisseur à la caisse des Libéraux, on peut gager qu’il a su prendre le vent-Harper et vite !
Il y a aussi Mme J. Brunet, ex-prof de marketing aux HÉC qui est vice-PDG de « Distraction Formats », compagnie qui « exportait » « Un gars, une fille », qui « importait » le concept d’Ardisson, « Tout le monde… », au Québec. Mme Brunet fut PDG de « Vivavision Inc » où l’ex Chef de cabinet de Boubou, Mario Bertrand siège, elle fut producteure d’émissions-jeunesse dont « Wattatow » à la SRC. Conflit d’intérêts encore ? François Macerola, époux de Suzanne Lévesque, y siège aussi, militant Libéral battu dans Vimont, ex-patron de l’ONF, de Téléfilm, c’est lui qui bloquait le projet du film, louangé à l’unanimité, du patriote Pierre Falardeau : « 15 février 1839 ». Comprenez les racines-sources de ce monde d’administrateurs absolument « neutres » politiquement !
Que je vous présente maintenant Mme Y. Jivraj, la PDG de « Acrodex », firme d’informatique alliée à « Crimsonlogic » qui, elle, est partenaire de « CITIC ». Ce « CITIC » est un très puissant groupe industriel (de Hong Kong) qui fait dans le trafic d’armes. Les Desmarais de Power- La Presse-Gesca, récemment, s’y sont associés ! Le président Fournier, « ostindebeu », n’y voit rien de grave. Se disant l’ami de Pet autant que de Tit-Poil, durant la « Crise d’octobre 1970 », avec menottes aux Miron, Godin et al., Guy Fournier, peinard, « conseillait » sur les Fêtes du 100e anniversaire de la RCMP, police accusée de… « vous savez quoi ». Pas d’état d’âme pour l’arrivisme « mangeur à tous les râteliers », selon Bourgeois.
On continue ? Il y a une Irano-Canadienne du nom de Mme N. Khosrowshahi née Irvani. Proprio, avec son mari, de maintes compagnies, dont « Future Shop » avant la vente à « Best Buy ». Via « Inwest Investments », financiers du Parti Libéral en British Columbia, papa-Irvani fut mêlé à pas moins que l’Irangate. À sa Bank « BCCI » —« une entreprise criminelle », selon le Figaro d’août 1991, papa-Irvani trempait dans : « trafic d’armes, drogue, blanchiment d’argent, prostitution, extorsion de fonds, fraudes et financement de terroristes islamiques ». OK ? Cette dame Irvani-Khosrowshahi, assise aux côtés de tit-Guy Fournier, paravent « frullien », collaborait donc avec ce père étonnant tout emmêlé aux tractations sordides des Reagan et North ! On sait depuis que cette criminelle « BCCI »-Bank avait corrompu jusqu’à la CIA avant le ménage de l’agence.
Un autre « administrateur-radio-canadien » ? Il a nom de B. Christmas et il est Chef de bande. « MEMBERTOU » en Nouvelle-Écosse. Lui aussi, visionnaire culturel n’est-ce pas ?, conseille, oriente les programmations de CBC-SRC. Le budget de « Membertou » est de 70 millions de $. C’est un lobby en relations avec des armuriers puissants, avec « Lockheed Martin », tout-puissant armurier, aussi avec le florissant québécois-canadian « SNC-Lavalin ». Et « Boeing », oh boy !, et « Sodexho » et « Clearwater Fine Foods ». Tous ces industriels-armuriers font un fric fou (depuis le Bush-post-septembre-2001) avec « armes ultra sophistiquées, avions de chasse, hélicoptères de combat, etc. ».
M. Christmas joue aussi sa carte de lobbyiste autochtone avec Boeing en vue du fameux « bouclier », que, tiens !, favorise le conservateur Harper. Chrétien envolé, Martin disparu, c’est business as usual. À lire le magazine « Affaires » d’avril 2003, M. Christmas a eu l’assurance que Georgia-Pacific, compagnie associée à Membertou, serait bonne première sur la liste des « reconstructeurs » de l’Irak démoli.
Ainsi, bien loin du monde des créateurs, tout cet aréopage d’affairistes incultes veille à ce que Radio-Canada (et la CBC) radio-télédiffuse —avec notre argent de contribuables— des émissions publiques instructives, politiquement neutres et, n’est-ce pas ?, enrichissantes culturellement. Merci Patrick Bourgeois pour votre recherche, c’est édifiant. Notre Guy Fournier, honnête homme, va démissionner dans les heures, ou les jours, qui viennent. Quoi « non » ? Le prenez-vous pour un vil matérialiste ?
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Comprendre
René Boulanger
Le Québécois lundi 29 mai 2006
On se croirait dans une série télé de Fabienne Larouche. Sauf qu’ici le pouvoir occulte agit au grand jour. Tous les fils que l’on tire remontent au conglomérat Power Corporation qui depuis 15 ans vend ses actifs industriels au Québec pour les reconvertir en capital de placement international, principalement en partenariat avec la compagnie chinoise Citic qui a démultiplié son capital de départ grâce entre autres au commerce des armes. La banque BCCI associée à Citic et impliquée dans un trafic d’armes encore plus illicite se retrouve sur notre toile d’araignée par le biais de Nezhat Khosrowshahi, une multimillionnaire, propriétaire de plusieurs compagnies qui obtiennent des contrats de la Défense Nationale et qui se retrouve sur le CA de Radio-Canada. Nezhat est la fille de Rahim Mottaghi Irvani qui dirigeait en Iran la filiale de la BCCI peu après sa fondation. Très proche des services secrets américains, Irvani a financé l’élection de George Bush, père et a participé à de nombreuses opérations bancaires en collaboration avec l’ancien président de la CIA, Richard Helms.
Comme quoi Paul Martin a toujours la main heureuse lorsqu’il fait des nominations. Patrick Bourgeois, dans son dossier, nous fait le portrait de cette jolie famille impliquée dans le trafic d’influence et le banditisme planétaire. Mais ce qui nous intéresse, c’est le présent. Même en supposant que Nezhat Irvani n’est pas comme son père, (même si elle a administré plusieurs de ses compagnies), il faut se demander comment la filière Iranienne se retrouve dans le plus proche cercle du pouvoir libéral, liée au clan Martin, on devrait maintenant dire liée au réseau Armement?
Si on exclut le petit gratin et Guy Fournier, placés là pour faire artistes, on se rend compte que tout le C.A. de Radio-Canada est bien intéressant à étudier pour voir comment fonctionne la racaille des milieux de l’armement.
Si on remonte la filière Irvani, on retrouve la Citic associée à la crapuleuse banque BCCI et à Paul Desmarais qui a mis au monde Paul Martin en lui refilant la compagnie maritime Canada Steamship Line (CSL). La CSL a fait de bonnes affaires avec la Citic et même avec la BCCI qui avait elle-même sa propre flotte de navires pour son trafic illicite.
Il faut croire que les liens étaient solides puisque Paul martin nomme la fille d’Irvani au C.A de Radio-Canada. Voilà, une belle boucle de bouclée. Mais combien de questions surgissent maintenant! Combien de créatures de la CIA gravitent autour de Paul Martin maintenant?
Et maintenant, tous ces représentants de l’armement, comment sont-ils devenus si amis avec les hauts dirigeants du Parti Libéral? Comment expliquer que le président de Radio-Canada, Robert Rabinovich, soit associé si étroitement au groupe Claridge qui possède en Israël des entreprises de matériel militaire de haute technologie?
Hasard encore que Bernd Christmas, l’Amérindien de service sur le C.A soit en même temps un lobbyiste pour Lockheed Martin, l’un des principaux fournisseurs de l’armée Américaine.
Étonnant, toute cette brochette de combinards qui soudain se retrouvent à diriger la télé de Bobino. On savait, surtout depuis le scandale des commandites, que les Libéraux étaient une sorte de club détrousseurs de fonds publics, mais là ce qu’on voit, c’est qu’autour de Paul Martin et Jean Chrétien, c’est un pouvoir planétaire qui s’incruste dans nos vies. Un pouvoir puissant appuyé par des réseaux étatiques clandestins et qui forme une confrérie solidement liée. Le lien, ce sont les armes et le trafic maritime clandestin. Et ce que Radio-Canada vient faire là-dedans, c’est produire une vitrine de ce pouvoir où gonflés d’orgueil, les nouveaux oligarques, arrogants jusqu’à la bêtise, se dévoilent enfin, se croyant invincibles!
Dites-moi donc, à quand une enquête policière, sur les activités de Power Corporation et de Canada Steamship Line? Ah, oui, j’oubliais que le gouvernement canadien fait avorter de telles enquêtes. (voir article de Patrick Bourgeois sur la Citic.)
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