Le bonhomme Sept-Heures

Radio-Canada et Harper

On parle beaucoup ces temps-ci de plein de malheurs, de désastres provoqués, d’injustices et de mensonges éhontés. La politique est devenue d’une veulerie hors du commun, autant sur le plan provincial que fédéral. Et parlant de fédéral, nous savons tous maintenant que Radio-Canada va voir son budget amputé considérablement. C’est la déprime générale et tout le monde monte aux barricades.
Comme on le sait tous, Radio-Canada est le pendant francophone de CBC, Canadian Broadcasting Corporation, une entité canadienne anglophone. Depuis le début de la télévision, Radio-Canada était le critère de la culture francophone au Canada et particulièrement au Québec. Le bon parlé était, comme on disait, radio-canadien. Tout cela a bien changé. À une époque, le canal 10, Télémétropole, était le côté populo, bas de gamme de la télévision, ou du moins était considéré comme tel. Aujourd’hui il est remplacé par TQS qui est devenue, depuis sa vente, une véritable nullité, une insulte à l’intelligence avec ses émissions américaines, vieilles, insignifiantes et mal traduites. Télémétropole, pardon TVA, a repris du poil de la bête et fait la barbe maintenant à Radio-Canada au niveau de l’innovation et même de la langue. Ce n’est pas parfait bien sûr, mais il y a progression. Qu’est devenu Radio-Canada? On passe maintenant n’importe quoi à Radio-Canada, le dernier Bye Bye en est un exemple déplorable.
l faut aussi se souvenir qu’à l’époque du non regretté Jean Chrétien, juste avant le référendum de 1995, Jean Chrétien dis-je, a donné ordre à Radio-Canada de devenir le propagateur de l’unité canadienne. D’ailleurs, si vous vous souvenez bien, RDI est né avant le référendum et a été l’instrument privilégié de propagande du fédéral. Comme R-C, il l’est toujours resté. Depuis ce moment, j’ai cessé de regarder ce diffuseur. J’étais, et je le suis encore, insulté qu’on se serve de mon argent, ce que je paye en taxe au fédéral, pour me faire la promotion du fédéralisme. Ce n’est pas toujours évident. Certaines propagandes sont très subtiles, d’autres moins. Vous vous souvenez des «Minutes du Patrimoine»? Plus récemment, la connivence de Radio-Canada et du journal La Presse est évidente et vient illustrer, appuyer ce que je vous disais précédemment. Les anglophones aussi subissent des coupures sauf que la proportion d’auditeurs anglophones étant plus grande, il serait normal que les coupures soient faites dans les mêmes proportions , ce qui n’est pas le cas, Ils ont un peu plus de coupures mais, par tête de pipe, ils en ont moins.
Je dois vous dire que j’alterne entre deux réactions. Perdre à petit feu cette télévision qui a été un joyau de notre culture me peine mais, par contre, perdre le fait que cet ex-joyau a dégradé et serve à me remplir le crâne de propagande fédérale aurait plutôt le don de me réjouir. Comme toutes les saletés politiques, actuellement, se font sous la «couverte», en cachette, en catimini, en hypocrite, je ne serais pas trop surpris que cette entité soit, elle aussi, vendue au privé. Québécor possède bien TVA et le Journal de Montréal, alors on pourrait bien nous faire croire que le Journal La Presse (Gesca, Power Corporation) pourrait posséder Radio-Canada. Je n’ai pas entendu de rumeur à ce sujet, c’est une idée, qui, en vous écrivant, m’est passé par la tête. Je pense qu’il faut rester vigilant et surveiller ce qui se fait. Si les croque-morts de la « gang » à Charest peuvent vendre Bombardier et Hydro-Québec, Radio-Canada n’est qu’une pinotte en comparaison (pardon une arachide).
En lisant l’excellent article de Marie-André Chouinard dans Le Devoir récemment, titre : [«Manque de personnalité»->18891], j’ai pris conscience qu’aucun journaliste n’évoque cet aspect: la qualité du produit. C’est comme la crise au Québec, aucun journaliste n’a semblé voir dans les actions du gouvernement Charest cette volonté de vendre au privé tous les services sociaux, tous les acquis des Québécois dans le but évident d’offrir aux grands capitalistes le peuple Québécois pieds et poings liés. Comme j’en ai parlé plusieurs fois dans mes textes, c’est le montage financier élaboré par Milton Friedman de l’école de Chicago que Charest applique petit à petit au Québec. Toujours la même façon de procéder: 1- Créer un désastre ou se servir d’un désastre en cours. 2- Pendant que tout le monde est paniqué, vendre au privé tous les acquis les services sociaux (ce qui se fait actuellement) pour renflouer les finances publiques dit-on, 3- Utiliser la main d’œuvre au plus bas salaire possible et contrôler ces masses laborieuses par un système policier musclé ou au pire l’armée. Ça s’en vient lentement. On peut encore se révolter pacifiquement mais si on n’en profite pas maintenant s’en est fait de la démocratie.
Ivan Parent
PS: je suis sûr que certains vont me prendre pour le bonhomme Sept-Heures!

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Pianiste pendant une trentaine d'années, j'ai commencé
à temps partiel d'abord à faire du film industriel, de la vidéo et j'ai
fondé ma compagnie "Les Productions du LOTUS" Les détails seront visibles sur mon site web.
Site web : prolotus.net





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1 commentaire

  • Fernand Lachaine Répondre

    29 mars 2009

    Bonsoir monsieur Parent,
    Je ne pleure pas non plus concernant Radio-Canada. Trudeau et par la suite tous les autres premiers ministres se sont servi de Radio-Canada pour taper sur la tête des Québécois. Avec le temps R-C est devenu le courroi de transmission de la propagande pure et dure des fédéralistes. Je regrette pour le côté individuel des employés qui vont perdre leur job. Mais je n'ai aucune sympathie pour l'organisme. Je suis sûr que nous ne sommes pas les seuls à penser de cette façon.
    Normand Lester dans un de ses bouquins sur le Canada anglais, indiquait grosso modo que lorsquIl le faut, CBC et R-C deviennent les adversaires du Québec.
    Tant qu'à TVA, je les trouve pas mal au niveau des paquerettes,^¸ca vole pas haut, bien qu'elle en a peut-être regagné un peu mais...parfois c'est pas fort, fort.