La sagesse

S'il n'y avait pas de crise dans les faits, il y a bel et bien eu une «crise de perceptions» dont MM. Bouchard et Taylor ne minimisent aucunement l'importance.

Commission BT - le rapport «Fonder l’avenir - Le temps de la conciliation»



Depuis le début des travaux de la commission de consultation sur les accommodements raisonnables, on a souvent qualifié les coprésidents de «sages». Le rapport qu'ont rédigé Gérard Bouchard et Charles Taylor confirme que ce qualificatif était parfaitement mérité. En plus d'être bien écrit et fondé sur une étude minutieuse du problème, le document publié hier est empreint de modération, de nuances et d'appels aux plus nobles sentiments des Québécois de toutes origines.

Le document est si riche qu'il serait vain de prétendre lui rendre justice ici. Chacun y trouvera matière à réflexion. Chaque Québécois intéressé par ces questions, peu importe son point de vue, gagnerait à le lire (une version abrégée est disponible en ligne à www.accommodements.qc.ca).
Pour notre part, nous en retenons quelques idées fortes:
Il n'y a pas de crise des accommodements raisonnables. Sur le terrain, dans les écoles, les hôpitaux et autres établissements publics, les demandes d'ajustements de nature religieuse sont relativement peu nombreuses et se règlent généralement par la négociation entre les parties concernées. Il n'est pas vrai que les minorités religieuses refusent tout compromis; il n'est pas vrai non plus que le secteur public cède à toutes les demandes d'accommodement.
La Commission a étudié de près une vingtaine des affaires les plus médiatisées. Elle a découvert que dans les trois quarts des cas, les événements ont été gonflés et déformés par les médias et par la rumeur. De sorte que, par exemple, la fameuse visite d'un groupe de musulmans à la cabane à sucre s'est en réalité déroulée sans anicroche. «C'était un non-événement», a résumé Gérard Bouchard.
S'il n'y avait pas de crise dans les faits, il y a bel et bien eu une «crise de perceptions» dont MM. Bouchard et Taylor ne minimisent aucunement l'importance.
Si la vigilance s'imposera toujours, l'identité québécoise et la culture de langue française ne sont pas menacées par l'immigration. Cette question fait l'objet des passages les plus puissants rédigés par les commissaires. Par exemple: «En quoi l'héritage canadien-français se trouverait-il ici menacé, compte tenu de l'importance de l'effectif démographique et du vaste réseau institutionnel qui le soutiennent, en plus des protections qu'offre la loi 101? (...) S'abandonner à ce genre d'inquiétude, ce serait créer les conditions favorables à l'émergence de nouvelles solitudes, au repli de chacun et à l'appauvrissement de tous.»
Le rapport Bouchard-Taylor invite les Québécois à sortir du climat de méfiance et de récriminations qui a prévalu au cours des deux dernières années: «Notre société étant suffisamment divisée à l'heure présente, nous devons nous employer à réduire les fractures et les tensions plutôt qu'à les accentuer. Le temps est aux compromis, à la négociation d'équilibres.»
Enfin, les commissaires déplorent l'attitude des médias et des leaders de divers milieux qui ont alimenté les craintes des Québécois d'origine canadienne-française. «Les leaders politiques et sociaux auraient pu en faire davantage dès le départ pour ramener les choses à leurs véritables dimensions», écrivent-ils. «Nous sommes peut-être venus prêts d'un dérapage, a souligné M. Bouchard en conférence de presse. Tous les Québécois devraient en tirer une leçon. Notre rapport est un plaidoyer en faveur de l'équilibre, du bon sens, de la modération et des compromis.»
Souhaitons que tous ceux qui sont interpellés par ce plaidoyer, en particulier les élus, sauront être à la hauteur de la sagesse dont ont fait preuve Gérard Bouchard et Charles Taylor.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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