L’éléphant accouche d’un œuf de mouche

La saga des transferts en santé

Tribune libre

Un autre chapitre de l’interminable saga sur les transferts en santé aux provinces et aux territoires vient de s’écrire. Le gouvernement fédéral propose d’augmenter sa part de transferts en santé aux provinces et territoires de 5 %, pour un total de 196,1 milliards de dollars étalé sur dix ans.

Toutefois, ce montant comprend une somme de 46,8 milliards en argent neuf sur dix ans, le reste étant constitué de sommes déjà engagées antérieurement. Selon la proportionnalité populationnelle, le Québec touchera environ 10 milliards toujours sur 10 ans du 46.8 milliards, soit 1 milliard par année. Or, l’enveloppe budgétaire accordée au MSSS dans l’ensemble du budget annuel du Québec représente quelque 45 milliards. En termes clairs, la participation du fédéral pour les transferts en santé au Québec est de 1 milliard d’argent neuf pour des dépenses de 45 milliards. Toutefois, la « bonne nouvelle », c’est que ces montants ne sont associés à aucune condition.

Par ailleurs, un autre montant de 25 milliards sur dix ans est assigné à des ententes bilatérales avec une province, ces ententes étant toutefois soumises à des conditions. Enfin, pour en finir avec les chiffres, alors que les provinces et territoires demandaient de faire passer de 22% à 35% la part du fédéral dans les soins de santé, la nouvelle offre maintient tout juste une participation de 22%.

Mais quel argumentaire a pu guider le gouvernement fédéral pour en arriver à un tel résultat? À ce sujet, je suis d’avis que le gouvernement fédéral, en concédant de ne pas imposer de conditions aux transferts en santé a, par un effet boomerang, coupé sur les sommes accordées aux provinces et territoires sur lesquelles il n’aurait eu aucun contrôle.

Aux yeux de François Legault, c’est une offre nettement insuffisante pour répondre aux besoins en soins de santé au Québec. Du côté de Doug Ford, « C’est un point de départ (… ) Je vois le verre à moitié plein. On va avoir beaucoup de questions en lien avec cette offre ». Quant à la question de savoir si l’offre de Justin Trudeau est figée dans le roc, j’ai l’impression qu’elle ne bougera pas beaucoup...si elle bouge!


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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