Le 12 janvier dernier, les médias nationaux nous ont alertés sur une agression impliquant une élève de l’école Pauline Johnson, de Toronto, Khawlah Noman, 11 ans, qui s’est dite « terrifiée et désorientée » suite à une attaque aux ciseaux par un homme, dans la vingtaine, qui aurait découpé son hijab, par arrière, alors qu’elle se rendait à l’école avec son petit frère.
La petite fille avait interpellé son agresseur, avec aplomb, lors d’un point de presse tenu le matin même, où elle s’était dite « apeurée, terrifiée ».
Bien que la police de Toronto ait affirmé que « cet incident ne fait pas l’objet d’une enquête en tant que crime haineux », il est vite devenu « une affaire d’État » par l’ampleur que lui a donnée le premier ministre Justin Trudeau.
Dans les heures qui ont suivi, il s’est empressé d’affirmer, sur son compte Twitter, que Khawlah Noman « a lâchement été attaquée ce matin à Toronto (et que) les attaques de ce genre ne peuvent pas être tolérées ».
Le même jour, il a dénoncé ce « crime haineux » lors d’une conférence de presse à l’issue de la rencontre de son cabinet, à London, Ontario.
De prime abord, on ne peut que se réjouir de constater que nos dirigeants sont prompts à réagir pour rassurer les musulmans du Canada, d’autant plus qu’il s’agit d’une petite fille sans défense.
Or, il s’avère qu’après examen et interrogation de plusieurs témoins, le Service de police de Toronto a conclu, le 15 janvier dernier, que l’accusation était sans fondement et que « les enquêteurs ont déterminé que l’agression n’avait pas eu lieu ».
Loin d’admettre qu’il avait été vite sur la gâchette avant même de connaître les résultats de l’enquête, le premier ministre Trudeau s’est justifié en se cachant derrière le spectre de l’islamophobie.
Ce qui est en cause ici, ce n’est pas le mensonge de la petite fille. Elle a inventé une histoire d’agression de toutes pièces et, quelles que soient ses motivations, elle aurait besoin d’une aide psychologique pour la soutenir.
Les islamistes ont imposé leur agenda
Ce qui est en cause ici c’est cette tendance maladive de nos politiciens, à Québec comme à Ottawa et ailleurs au Canada, à associer systématiquement tout événement touchant des citoyens musulmans à de l’islamophobie.
Faut-il s’étonner que le Conseil national des musulmans canadiens (CAIR-Canada, auparavant), un organisme de Toronto, aille jusqu’à profiter du drame de l’attentat de Québec pour réclamer du même premier ministre Justin Trudeau d’immortaliser ce tragique événement du 29 janvier en une Journée nationale contre l’islamophobie ?
Pourquoi définir les Canadiens arabo-musulmans à travers « une appartenance unique », celle de leur religion, alors que l’islam n’est qu’une composante de leur identité, et pas toute leur identité ?
Qui a intérêt à les singulariser selon leur référentiel religieux et les réduire à leur plus petit dénominateur commun, alors qu’ils portent en eux la diversité du monde de par leurs origines géographiques, raciales, ethniques, nationales, cultuelles et linguistiques ?
Oui, les Canadiens arabo-musulmans sont l’objet de racisme et de xénophobie, mais pourquoi les placer sous le régime de l’islamophobie alors que nous avons des instruments juridiques qui font l’envie du monde en matière de défense des droits des minorités ?
C’est quoi le chapitre qui manque à notre Charte canadienne des droits et libertés pour les protéger adéquatement contre la discrimination, au même titre que les autres Canadiens ? Faut-il se résoudre à implanter la charia au Canada pour les satisfaire ?