Nouvelle crise d’identité chez Lucien Bouchard. Il se dit toujours souverainiste, mais ne veut pas de la souveraineté; il se dit lucide comme Charest et Happer, c’est pourquoi il ne peut suivre la politique du PQ; il est pour les accommodements raisonnables, mais contre le multiculturalisme. Quel drame pour cet homme aux multiples options politiques!
De fait, nous assistons tout simplement à un nouveau changement de casaque. Après avoir été libéral, puis conservateur, puis indépendant, puis bloquiste, puis péquiste, il se rapproche maintenant des libéraux, probablement pour boucler le circuit. Une véritable performance olympique.
Depuis que lucide Bouchard a adopté les idées de l’Institut économique de Montréal, organisme sponsorisé par Power Corporation, il trouve que le nationalisme, qu’il a porté pendant une longue période de sa vie, ne mène nulle part. Il est vrai qu’il retrouve dans ce forum sa tendance à droite qui est sa ligne de pensée la plus continue. Je me souviens du plaisir qu’il avait comme négociateur patronal pour le gouvernement du Québec ainsi que sa détermination à couper dans les conditions de travail de la fonction publique, une fois Premier ministre.
Depuis que comme avocat-conseil il a des clients provenant du monde de la haute finance, il trouve que les accommodements avec les écoles juives ont des vertus de tolérance et d’ouverture d’esprit. Le rapport de son frère, Gérard, lui fournit un beau prétexte pour donner raison aux minorités contre les façons de voir de la majorité. Les notions d’identité collective, d’adhésion à la cité accueillante, de règles de base pour un comportement commun, font place aux velléités des nouveaux arrivés. Il va jusqu’à se couvrir du manteau de René Lévesque pour venir au secours du rapport Taylor-Bouchard. Étonnant qu’il n’ait pas sorti la solution miracle de l’interculturalisme, lui qui a toujours été entre plusieurs factions politiques.
Triste spectacle de la part de cet homme amer que beaucoup de Québécois ont admiré et suivi. Plusieurs sont tentés comme moi de se demander : Qui cé c’gars-la... ».
Gilles Néron
Québec
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3 commentaires
Jean-François-le-Québécois Répondre
17 février 2010@ Gilles Néron:
«...il trouve que le nationalisme, qu’il a porté pendant une longue période de sa vie, ne mène nulle part.»
Ou peut-être serait-ce notre Lucide Bouchard, qui lui, ne va nulle part?
Archives de Vigile Répondre
17 février 2010« Mon ancien patron a raison de noter que le Québec a devant lui un grand nombre de défis:l’éducation,la santé,l’économie,le budget déficitaire, autres choses à faire que d’attendre quelque chose qui ne vient pas vite.
Mon souvenir est qu’il s’occupait naguère de toutes ces questions, tout en espérant réunir dans la foulée les conditions gagnantes de la souveraineté. Il semble aujourd’hui reprocher à ses successeurs de vouloir suivre ses traces.
Je note finalement dans son énumération des défis actuels une omission, qui a dû ravir Jean Charest. Lucien Bouchard, connu pour son intégrité sans faille, n’a pas cru bon de noter que le Québec était aussi confronté au défi de la corruption.
Une dernière remarque. M. Bouchard affirme que le PQ se “radicalise” sur la question identitaire et semble vouloir prendre la place de l’ADQ. Encore une fois, corrigez-moi si je n’ai pas été attentif, mais avait-il déjà dénoncé l’ADQ de Mario Dumont pour sa dérive identitaire ? Je suis curieux, c’est tout. »
par Jean-françois Lisée,L’actualité,17 février 2010
Archives de Vigile Répondre
17 février 2010« Chacun de nous peut réaliser quelque chose d'extraordinaire. Chacun peut arracher quelqu’un à son pessimisme. En 1940, personne ne pouvait imaginer qu'Adolf Hitler ne serait au pouvoir que quelques années. Aussi désespérée qu'elle puisse paraître, une situation n'est jamais sans issue.Tout ce qui peut paraître impensable aujourd'hui est, en fait, possible. » par Rolphe Papillon,fondateur de la radio «Imagine FM » à Corail,Haïti