La monarchie belge ébranlée

Chronique de José Fontaine

L'usine de Ford à Genk dans la province de Limbourg en Flandre fermera ses portes d'ici 2014 d'où une perte de 4000 emplois. Bien que plus dispersées, les pertes d'emploi en Wallonie s'annoncent aussi en Wallonie dans la sidérurgie et se chiffrent en centaines d'emplois voire plus.
C'est la conséquence de la crise. D'où vient cette crise? De la désorganisation du système financier mondial et de l'incapacité de l'Europe à y faire face. Comme les pertes d'emploi ont lieu tant en Flandre qu'en Wallonie, certains estiment qu'une Belgique plus unie pourrait mieux résister. A ce «plus de Belgique», s'ajoute un «plus d'Europe» alors que la politique monétaire de l'Europe est entré dans une impasse grave, menaçant la démocratie puisque l'on veut de fait retirer aux Parlements nationaux de contrôler le budget de leur Etat. Mais cela s'étend dans un pays comme le nôtre aux budgets des Etats régionaux également.
Un mouvement encore embryonnaire s'est mis en place et réclame une consultation populaire tant pour la Belgique en son ensemble que pour la Wallonie, la Flandre et Bruxelles. Certains se moqueront de ce que des Wallons se mobilisent pour défendre la souveraineté wallonne. Sans voir que si on se mobilise en ce sens c'est que la «grande» Europe s'en prend à tous les Etats peu importe leur taille, alors que son bilan à elle est catastrophique. On a trompé le citoyen européen en lui faisant valoir que le dépassement des nations et de leur souveraineté devait s'effectuer pour que l'Europe atteigne la taille adéquate au monde d'aujourd'hui. Non seulement l'Europe en soi est devenue impuissante, mais elle a réussi à déstabiliser les souverainetés nationales au nom d'une idéologie néolibérale qui reproche à l'Europe non d'abord sa division en Etats distincts, mais surtout la générosité de leur solidarité sociale.
La souveraineté en Belgique
En Belgique c'est le roi qui, au plus haut niveau exprime la souveraineté nationale. La réflexion politique en cette matière impose à l'intelligence une sorte de double contrainte : il faut à la fois admettre que le roi n'est qu'un décor et dans le même temps acquiescer à l'idée de son importance. L'importance du roi semble en effet ne se manifester que dans le décorum qui accompagne ses prestations publiques (visites officielles, discours, cérémonies comme lorsqu'il reçoit les prestations de serment). Du fait que, publiquement, on ne voit agir le roi que de cette façon, on songe parfois à lui comme à un président de IIIe République française dont de Gaulle disait qu'il «inaugurait les chrysanthèmes».
Or est paru mardi passé un ouvrage important du journaliste Frédéric Deborsu intitulé Question royale(s). Journaliste à la RTBF, l'auteur a été vivement critiqué par plusieurs de ses collègues de la même chaîne de télévision et de radio, de même que par un grande majorité de ses collègues tant wallons que flamands de la presse écrite. Avant de revenir sur cela, il faut d'abord redire ce qu'est la monarchie belge. Lors de leur visite à Liège, le lendemain du jour où l'on a appris le contenu du livre le Prince héritier Philippe et son épouse Mathilde avaient en tout cas le visage ravagé.

Deborsu avait évoqué la possible homosexualité du Prince et le fait que le lui et sa femme auraient eu leurs quatre enfants à l'aide d'une procréation assistée. Bien entendu ce livre de 300 pages ne parlait pas que de cela, mais c'est cela qu'on n'a pas pardonné à Frédéric Deborsu qui a été également muté au sein de son institution et auquel on a interdit de participer à une émission sur la chaîne concurrente le dimanche 28 prochain.
La face cachée de la monarchie belge
Il y a une face cachée de tout pouvoir monarchique et c'est en tout cas encore - surtout là peut-être - vrai en Belgique : le fait que le roi est entouré d'experts, doté d'une expérience politique qui croît au fur et à mesure que son règne dure (et plus longtemps que la période où les hommes politiques pris individuellement ont du poids), il peut dans les rencontres privées qu'il a avec les hommes publics et dont la règle constitutionnelle veut qu'elles demeurent strictement confidentielles, exercer un pouvoir d'influence d'autant plus considérable que ce pouvoir n'est pas exposé à ce à quoi tout pouvoir en démocratie est très normalement et de manière très justifiée exposé : la Publicité. Le mot ne désigne pas la réclame, mais le fait de faire les choses ouvertement d'où cette phrase inscrite au fronton de l'Hôtel de Verviers «Publicité sauvegarde du peuple». La Publicité concerne la parole du Pouvoir, ce qu'il veut ordonner et qu'il ne peut ordonner qu'en fonction d'arguments auxquels le Pouvoir incite à répondre du fait que le Pouvoir en démocratie doit donner ses raisons (chose inconnue dans l'Ancien Régime qui est au fond une vie publique de statues vivantes mais muettes, un peu comme l'est encore un armée).
Les quelques phrases abstraites que je viens d'écrire, résume l'ouvrage classique d'Habermas paru en français chez Payot en 1978 et intitulé L'Espace public. Le livre dont elles sont tirées est utile, car sauf par la Publicité entendue dans ce sens, je ne vois pas comment on peut définir la démocratie. L'élection ne définit que très imparfaitement la démocratie et on a pu dire d'ailleurs que l'élection était d'une certaine manière peu démocratique, car donnant du pouvoir à certains pour des raisons qu'ils mettent en avant (charisme, diplômes, autorité naturelle, expérience), qui en font les meilleurs, excellence ensuite validée par l'élection. Mais alors la démocratie disent certains penseurs français comme Rousseau, c'est une aristocratie.
Certes non plus basée sur la naissance mais sur l'élection avec l'avantage que cette fois l'aristocratie mise en place l'est avec le consentement de ceux qui doivent lui faire allégeance, ce qui entraînait Churchill ou d'autres penseurs anglo-saxons à dire que la démocratie est le meilleur des systèmes non parce qu'il donnerait la parole au peuple, mais parce qu'il le lui confisquerait de la façon la plus subtile, soit avec son consentement. C'est pour cela que la démocratie n'est pas seulement dans la représentation, mais qu'elle est surtout dans ce qui accompagne l'exercice du pouvoir des élus qui doivent se concerter avec les syndicats, les associations, les mises en cause de la presse, des grands et petits médias, des revues etc. Voire les manifestations dans les rues même éventuellement violentes qui peuvent avoir plus de légitimité en fin de compte que le personnel politique en place s'il est sourd à des problèmes qu'il ne veut pas entendre et s'il viole au fond la Publicité.
Mais les médias qui assurent la Publicité (c'était déjà l'avis d'Habermas en 1959!), en raison de la place qu'ils doivent faire à la publicité/réclame simplifient le reste de leurs pages, comme contaminés par le simplisme du discours de la réclame. Ils se mettent aussi au service d'intérêts privés et somme tout tuent la Publicité.
Comment un roi est puissant
La seule puissance admissible dans une démocratie est celle de la Publicité, du débat, ce qu'Habermas appelle la contrainte «de l'argument meilleur». Certes, le roi débat, mais il ne le fait pas en public. Il le fait en privé. Bagehot a expliqué cela dans The English Constitution, livre vraiment à lire. Bagehot y dit que le roi a trois droits, celui d'être informé, celui de soutenir son ministre et celui de le mettre en garde. C'est ce qui fait qu'un roi qui a de la sagesse ne fait rien d'autre. Il rappelle à son ministre que la responsabilité de la décision lui incombe et qu'il le soutiendra de toute façon. Il peut cependant dire aussi à ce ministre que pour telle ou telle raison une autre décision serait meilleure. Il ne s'opposera pas à ce le ministre va faire. Il le met met en garde. Et poursuit Bagehot, peu importe ce qu'il en est effectivement, ce ministre il ne pourra (The English Constitution, n° 3 The Moanarchy, II) que l'ébranler. Ce pouvoir en réalité très important (bien qu'il soit décrit ici chez Bagehot avec toutes les ressources que la langue anglaise possède pour euphémiser les choses), échappe à toute mise en cause.

Personne n'est en mesure de mesurer le poids de ce pouvoir ni de le contrôler en réalité. Pour Bagehot, ce pouvoir ne peut s'exercer que si les ministres du roi et l'ensemble des responsables qu'il rencontre se taisent sur ces entretiens. Certains n'y verront que du feu et c'est le cas de mes compatriotes, donc de moi-même aussi. Mais on est parfois sidéré des effets que ce pouvoir peut avoir. Ainsi par exemple bien que l'émeute du pays wallon en juillet 1950 ait forcé le roi Léopold III à se retirer et à abdiquer en faveur de son fils, il est resté en réalité au pouvoir, ce qu'un journaliste peu suspect de sentiments antimonarchistes a expliqué un jour à travers l'anecdote du cendrier.
Le roi avait été chassé à cause de son attitude pendant l'invasion allemande de mai 1940 durant laquelle il refusa d'écouter ses ministres et décida de capituler alors que se menait la bataille la plus vaillante (sanglante), que l'armée belge ait menée et auquel mon père âgé de 24 ans participait. On éleva un monument à la gloire du patriotisme et de la combativité d'un roi qui dès avant cette bataille avait décidé de capituler, refusant d'écouter ses ministres qui lui demandait de ne pas le faire.
Ainsi était édifié un monument au roi chassé en juillet 1950 pour les mêmes raisons au nom desquelles était inauguré (en son honneur cette fois! quatre ans plus tard!) un monument. Son fils, Baudouin, prononçant à l'occasion un discours approuvant en long et en large son attitude de la guerre! face à un gouvernement composé des partis (les libéraux et les socialistes), qui avaient poussé Léopold III à l'abdication justement pour cette attitude!
Assez lâchement, ce gouvernement ne réagit pas, mais les socialistes wallons de la base en furent ulcérés et c'est l'une des causes du deuxième soulèvement wallon en 1960, une défaite au demeurant. On n'est ici que dans le symbolique, peut-être (encore que c'est grave le symbolique!). Mais il y a plus. C'est très clairement le même entourage de Lépopold III qui fit pression sur Baudouin I pour l'amener à faire assassiner le Premier ministre congolais Patrice Lumumba en janvier 1961. La responsabilité du roi a été établie par une Commission parlementaire et on sait aussi que l'intervention du roi a été déterminante en 1990 pour l'envoi de plusieurs bataillons de parachutistes au Rwanda en 1990.
Le livre de Deborsu
Ce qui m'a peut-être le plus frappé dans le livre de F.Deborsu que j'ai lu en prenant force notes, c'est ce qu'il écrit à la page 187 du roi actuel, Albert II, citant un ami du roi Bernard de Traux : «Dès qu'il a quelqu'un devant lui, la personne se sent importante, quel que soit son niveau.» D'où l'énorme influence du roi. Renforcée encore (c'est réexpliqué souvent par Deborsu), par un protocole qui interdit par exemple que l'on serre la main du roi ou qu'on lui pose des questions le premier. Ce n'est pas secondaire dans la mesure où dans notre tradition de droit romain, les formes sont très importantes et peuvent amener par exemple à casser un jugement. Or en ce qu'il a de formel le protocole au Palais royal engage une vision du monde et des rapports sociaux où - aristocratie oblige - quelle que soit votre personnalité, vous êtes assignés à un rang inférieur. Ce qui me frappe aussi, c'est que dans ce livre, F.Deborsu rappelle que son frère (également journaliste), en 2009, lors du 50e anniversaire du mariage du roi, à l'occasion duquel celui-ci recevait en septembre 2009, dans le Parc de Laeken, a pu violer ce protocole.
Le 20 juillet de cette année, Albert II avait fustigé le matérialisme à la veille de la fête nationale belge. Mais cela avait été suivi de l'annonce de l'achat d'un yacht de 5 millions d'€ par le roi alors que son patrimoine (qui fait l'objet de controverses), avait été également estimé cette année à 15 millions d'€. Comment avait-il pu faire cette dépense? Bien que maîtrisé immédiatement par le service d'ordre suite à ces questions posées face caméra, le journaliste très culotté évidemment (jusqu'à franchir certaines bornes?), avait mis en difficulté la monarchie dans un domaine où elle ne désire certes pas l'être, surtout de cette manière (pp. 235-238).
Le mérite du livre est aussi de nous donner en quelque sorte le verbatim (pp. 144-166), d'une autre émission où lui-même cette fois avait pu, sans contestation, montrer que le troisième fils du roi s'était rendu coupable de violences graves envers des femmes devenues momentanément ses maîtresses. Au coeur de ces images (revues récemment en août), la caméra avait pu saisir le geste du même Prince payant des glaces à des amis et à l'équipe de télé, puis récupérant le billet qu'il avait tendu à la marchande de glace désireuse de ne pas faire payer le prince. Ce dernier détail dérisoire, si l'on veut ponctue d'une manière qui, elle, n'est pas dérisoire, la manière dont l'institution monarchique belge a pu (grâce au secret constitutionnel), cacher des irrégularités dont la somme finit par constituer une fraude tout de même gigantesque sur la réalité sociale et politique d'un pays tout entier qui n'est pas un pays sans poids ni sans rayonnement, avec un rayonnement international et une (pourtant!), forte tradition démocratique.
Venons-en au «pire»
Il faut maintenant en arriver au pire de ce livre. Avant même de parler de l'homosexualité présumée du prince, F.Deborsu, après manifestement une longue enquête notamment auprès des habitants de la région d'origine de Mathilde (pp. 40-55), à l'extrême-sud du pays (en Wallonie ardennaise où l'on dirait qu'aucun journaliste n'a songé aller), pense que le mariage entre Philippe et Mathilde a été un mariage arrangé. Il m'est arrivé, en septembre 1999, l'année où ces fiançailles ont été annoncées de m'écrier lors d'un discours que l'on m'avait demandé de prononcer lors d'une cérémonie importante de la Fête de la Wallonie au cimetière de Belgrade (lieu-dit de Namur), Vive la République! Ce n'est pas quelque chose qui vous laisse en paix dans un pays comme le nôtre. Mais devant certaines réactions, ma colère républicaine avait encore grandi. Les fiançailles de Mathilde et Philippe étaient annoncées peu de jours après. Les images transmises par la télé m'avaient paru d'une grande fausseté. Ces deux êtres ne me semblaient pas du tout de vrais amoureux. Et deux jeunes femmes firent part soit en privé, soit publiquement des mêmes doutes que moi. Il y a en outre tout ce que je viens de dire sur cette institution frauduleuse de la monarchie qui exacerbait alors mes doutes qui n'ont jamais diminué loin de là. D'autant plus que tous ceux que je cite (pas Deborsu mais je reviendrai là dessus), sont des historiens ayant pignon sur rue, des informations évidemment plus que plausibles, fiables et certaines, avérées.
Un mariage arrangé, mais ils le sont tous dans ces familles! En outre, autre chapitre du livre de Deborsu qui n'est pas mis en doute, Philippe a reçu comme son frère une éducation exécrable, ses parents n'ayant pas été à la hauteur et le couple - rien de scandaleux à cela mais les dégâts sont évidents, et les responsabilités admises par tout le monde (c'est le chapitre Pourquoi Albert et Paola ont-ils raté l'éducation de leurs enfants?, pp. 77-120) - ayant longtemps mal marché. Quand le Prince héritier Philippe présente sa fiancée Mathilde à la presse en septembre 1999, il insiste très fort maladroitement (mais est toujours maladroit face aux médias), en disant qu'elle ne lui a pas été présentée. Une journaliste lui demande alors si c'est un mariage d'amour et il répond «On peut dire ça» (p. 55). Pas très convaincant comme réponse.
Les deux amoureux font alors le tour des provinces belges (institutions fort remises en cause par le passage au fédéralisme, mais soit). Heureusement depuis 1994 et un journal namurois courageux L'avenir qui a dit un jour combien il y avait vraiment de gens lors d'une visite royale dans cette ville (dix fois moins que ce que les autres journaux écrivirent en même temps, depuis lors, on fait gaffe), les journaux font attention. Cependant, lors du mariage du prince, la télé a manifestement tout fait pour gonfler le chiffre des badauds au mariage de Mathilde et Philippe le 4 décembre suivant. Mais il n'y avait vraiment personne ni aucun enthousiasme. On a pu enregistrer scrupuleusement la façon dont les différents journalistes ont tenté de gonfler les chiffres, vraiment pathétiquement!
On voit d'ailleurs que sur ce mariage comme sur tout le reste de ces 300 pages, l'auteur, qui est un journaliste d'investigation respecté et qui a une vraie réputation à cet égard, a patiemment interrogé des dizaines et des dizaines de personnes. Une jeune collègue de la presse écrite m'avait dit en 1999 qu'elle avait le sentiment que Philippe était un homosexuel. Je ne l'avais pas écrit cela n'étant pas sûr du tout. Il me semble que même en le sachant, je ne l'aurais pas fait.

Il m'a toujours semblé que pour mettre en cause la monarchie, il fallait l'attaquer surs ses vraies carences du point de vue de la démocratie, de la Publicité et de l'authenticité que le philosophe Habermas exige du débat public pour qu'il soit valable. Je n'ai cité dans cette chronique qu'une petite partie de ce qu'il faudrait encore dire et que tous les historiens aujourd'hui admettent (le mépris du roi Albert I pour les patriotes belges par exemple, l'admiration pour le fascisme notamment hitlérien de la famille royale en 1940-1945, l'antisémitisme, certes non complice du judéocide, de Léopold III durant la même période...). Mais j'ai souvent senti aussi que les analyses les plus sûres qui demeurent trop abstraites ne convainquent pas. Pourtant, elles doivent être faites et à mon sens, c'est par là qu'il faudrait commencer. Frédéric Deborsu qui écrit comme il parle à la télé se laisse facilement lire. Je suis persuadé que ce qu'il avance, il ne l'avance pas à la légère.
Il faut dire aussi que lui reprocher de s'en prendre à la vie des Princes n'a aucun intérêt du point de vue de la fonction royale qu'ils auront un jour à remplir, royale et publique, c'est faux. La monarchie vient d'un âge de l'humanité où la distinction privé-public n'existait pas. Et de plus, toute monarchie héréditaire, doit se plier de par la loi publique la plus forte, à savoir la Constitution, à toute une série de prescrits très forts en ce qui concerne ses mariages, sa vie privée en somme. Ce qui se comprennd puisque c'est par le mariage que se transmet dans ce sytème le pouvoir légitime ou légal (devient roi, selon un ordre de succesion réglé, l'individu qui s'inscrit dans «la descendance naturelle et légitime» du premier roi des Belges, c'est inscrit dans la Constitution). En outre, comme on l'a vu avec le mariage de Philippe et Mathilde, les médias aident fortement et constamment à mettre sans cesse en scène la vie privée de cette famille royale et même l'adoration que nous aurions pour ces gens.
Enfin, certains commence t déjà à confirmer ce que F.Deborsu avance dans son livre. Bon...
Alors?
Alors, je ne sais pas si Frédéric Deborsu a eu raison d'aller jusqu'où il est allé. Mais la façon dont la famille royale et les médias nous mentent habituellement et de concert a quelque chose de si provocant pour les femmes et les hommes de bon sens qu'il fallait bien s'attendre un jour à ce que quelqu'un lance un pavé dans la mare de cette triste comédie plus que séculaire et qui a même connu un roi responsable de millions de morts en Afrique, mais dont des tas d'historiens moins honnêtes, continuent à discuter, aujourd'hui encore impudiquement.
Oui, impudiquement. Ce que l'on reproche justement à F.Deborsu. J'ai pitié de Mathilde future reine des Belges, j'ai pitié de Philippe probable futur roi des Belges. Mais je suis en colère contre les dirigeants wallons qui face aux difficultés de la Wallonie voient dans cette vaste farce qu'est la monarchie une sorte d'alliée contre le nationalisme flamand de la NVA (qui elle ne veut plus de monarchie).
Quelle pitié! Quelle tristesse! Quel dégoût! Que l'on arrête le plus vite possible cette comédie de la monarchie belge. Et si les dirigeants wallons croient malin de l'aimer, qu'ils aient la pudeur de cesser de nous dire qu'ils l'admirent et de mêler à cette admiration un peuple comme le peuple wallon, qui comme tous les peuples s'élèvent à cent coudées au-desus de la fausse grandeur des potiches de Laeken! Qui seraient d'ailleurs bien plus heureux s'ils n'avaient pas à se compromettre dans cette vaste blague sordide, grossière, indigne.
Que vienne la République, c'est eux d'abord d'une certaine façon qu'elle sauverait!

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José Fontaine355 articles

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Né le 28/6/46 à Jemappes (Borinage, Wallonie). Docteur en philosophie pour une thèse intitulée "Le mal chez Rousseau et Kant" (Université catholique de Louvain, 1975), Professeur de philosophie et de sociologie (dans l'enseignement supérieur social à Namur et Mirwart) et directeur de la revue TOUDI (fondée en 1986), revue annuelle de 1987 à 1995 (huit numéros parus), puis mensuelle de 1997 à 2004, aujourd'hui trimestrielle (en tout 71 numéros parus). A paru aussi de 1992 à 1996 le mensuel République que j'ai également dirigé et qui a finalement fusionné avec TOUDI en 1997.

Esprit et insoumission ne font qu'un, et dès lors, j'essaye de dire avec Marie dans le "Magnificat", qui veut dire " impatience de la liberté": Mon âme magnifie le Seigneur, car il dépose les Puissants de leur trône. J'essaye...





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