La dizaine d’entreprises qui dépendent du chemin de fer Montreal, Maine Atlantic (MMA) dans la région de Brome-Missisquoi continuent de recevoir du service, selon le Centre local de développement (CLD), mais la situation est sous étroite surveillance.
« L’approvisionnement est très important et il y a des emplois qui en découlent, mais nos inquiétudes sont davantage portées sur la sécurité des citoyens », a dit Benoit Lévesque, conseiller industriel au Centre local de développement (CLD) Brome-Missisquoi.
« Aux dernières nouvelles, il n’y a aucun problème et le transport est maintenu. Mais on veut éviter toute interruption de service », a-t-il précisé. Si jamais le chemin de fer cessait ses activités, il y aurait un impact réel, mais il est difficile de le quantifier. « Ça dépend de l’industrie et c’est du cas par cas, mais il est clair que le chemin de fer est beaucoup plus économique que le camion. »
Selon le CLD, parmi les autres clients figurent Omya (pierre à chaux), à Saint-Armand, et Gelpac (emballages, sacs, etc.), à Farnham. Il a été impossible de joindre le responsable de MMA pour les ventes et le marketing au Québec.
Trajet alternatif et impact économique
Chez Graymont, dont l’usine de Bedford produit de la chaux vive destinée à un autre établissement de la compagnie au Nouveau-Brunswick, une réévaluation de la situation avec MMA est en cours, selon Claudia Houde, surintendante de production.
Compte tenu de la crise, six wagons de chaux vive qui devaient partir de Bedford le week-end dernier ont été pris en charge par MMA avec quelques jours de retard, dans la nuit de mardi à mercredi. Or le convoi serait monté vers le nord, jusqu’à Saint-Jean-sur-Richelieu, et c’est le Canadien National qui s’en serait alors occupé, selon les informations transmises à Mme Houde. Jusqu’à nouvel ordre, la compagnie expédie ses produits par camion puisqu’elle veut déterminer le coût de ce détour par Saint-Jean.
Il a été impossible de joindre la direction du CN pour déterminer l’impact de la situation de MMA sur ses propres activités.
Les autres clients de MMA dans la région de Brome-Missisquoi reçoivent des produits en provenance de l’Ouest ou expédient les leurs vers l’Ouest, a précisé M. Lévesque, du CLD. La rupture de la ligne à Lac-Mégantic aurait dans leurs cas peu ou pas d’incidence.
Pour l’économie québécoise, le chemin de fer est d’une importance stratégique considérable, a dit Pierre Fallu, associé principal de l’Institut ferroviaire du Québec.
« Il y a des entreprises qui auraient de la difficulté à subsister sans chemin de fer, affirme M. Fallu, qui dirigeait autrefois la Société de promotion de l’industrie ferroviaire. On compte au Québec plus de 160 sites industriels qui ont dans leur cour des installations ferroviaires pour charger des wagons et les amener sur une voie du réseau. »
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