La malhonnêteté intellectuelle du fiscaliste universitaire Luc Godbout : Tout pour défendre ses riches

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Les mercenaires à la solde des prédateurs

Un autre hypocrite qui feint de défendre la classe moyenne

Luc Godbout, professeur à l’université de Sherbrooke, est aimé du patronat, des journalistes et des politiciens. Pourquoi les affairistes l’adorent que vous me demandez ? Eh bien, c’est simple, c’est parce qu’il prône toujours les mêmes politiques fiscales et économiques que les patrons, comme celles de taxer la consommation et de tarifier les services publics et de diminuer les impôts sur le revenu, les taxes, les redevances, les droits, etc. des compagnies et des nantis. Voilà la façon de taxer «intelligemment» qu’il a dit (Le Devoir, 30 janvier 2012). C’est donc dire que le patronat itou tient à nous taxer «intelligemment» en bons lucides qu’ils sont.

Au moins, ce que j’apprécie de certains universitaires et chercheurs, c’est qu’ils affichent clairement leurs couleurs idéologiques. Mais je ne peux pas blairer des hypocrites comme les universitaires Luc Godbout et Pierre Fortin, qui travaillent souvent ensemble (Fortin a été le professeur de Godbout à l’UQAM), et qui, sous une apparence progressiste et un certain vernis scientifique, font semblant de prendre la partie du monde ordinaire ainsi que d’être neutre idéologiquement.

Dans les faits, ils sont inféodés jusqu’au cou au patronat. Si vous ne me croyez pas, observez leurs prises de position des dernières années. C’est une copie conforme des politiques véhiculées par le patronat et par les partis politiques qui carburent à la grosse droite.

Imposer davantage les gains en capitaux et les dividendes pénalisera supposément la classe moyenne
Vraiment, rien n’arrête Luc Godbout dans sa fourberie et sa démagogie coutumières qui visent la désinformation intégrale afin d’aliéner les gens pour qu’ils se soumettent aux diktats de la classe dominante. Lundi, le 1er octobre 2012, il a dit au journaliste Régys Caron du Journal de Montréal que : «En 2009, 85% des contribuables ayant déclaré des dividendes imposables, soit 693 865 personnes (quand ça fait son affaire, il est d’une précision inouïe) gagnaient moins de 100 000$ par année. En 2009, ils furent 268 141 contribuables à déclarer des gains de capital totalisant 2,4 milliards$ selon Revenu Québec». Alors que pour les dividendes, il ne fournit pas au journaliste les dividendes totaux imposables, il le donne pour les gains en capital.

Il est archi faux de prétendre que les 693 865 contribuables (sur un total de 6 178 583 qui ont rempli une déclaration d’impôt au Québec en 2009) qui ont déclaré des revenus fiscaux (qui souvent représentent qu’une infime partie du vrai revenu économique) de moins de 100 000$ et qui ont reçu des dividendes imposables font parti de la classe moyenne. Il y a plusieurs millionnaires parmi ceux-ci qui ont des compagnies personnelles et qui, pour payer moins d’impôt ont préféré se déclarer et se payer des dividendes ou en verser à des employés bidon, membres de leur famille, plutôt que de se prendre du salaire beaucoup plus imposé que les dividendes. Le reste de leurs gros revenus, ils l’ont laissé dormir tranquillement dans leurs belles petites compagnies (souvent à numéros). Et pas d’impôt à payer ou peu à la vente de leur compagnie en raison de l’exemption fiscale consentie par le fisc ou à l’achat d’instruments financiers dérivés qui font que leurs impôts sont reportés pour très longtemps. Et au décès, pas d’impôt à payer s’ils lèguent la business à leurs enfants grâce aux techniques fiscales de gel successoral, de roulement, etc. Monsieur Godbout le sait que trop bien. On appelle ça de supers abris fiscaux ou des vaches fiscales sacrées réservées à la caste supérieure.

Les gains en capital «imposables» déclarés au fisc ne représentent qu’une minime partie des gains en capital «réels» réalisés par les riches, mais qui sont non imposables, comme les gains encaissés sur la vente d’entreprises et de firmes personnelles, sur les résidences principales, sur ceux de plusieurs centaines de millions de dollars payables théoriquement dans 20 ans seulement grâce au report d’impôt occasionné par l’achat à la banque de produits financiers. Et n’oublions pas que les gains en capital imposables ne représentent que 50% du gain total puisque seulement la moitié est imposable alors que 100% du revenu d’emploi est taxé. Avant 1997, 75% du gain en capital était imposable.

Je vais vous dire brièvement ce que le préposé aux bénéficiaires patronaux a omis volontairement de mentionner. En 2009, au Québec, 11 710 contribuables ayant déclaré des revenus «fiscaux» de plus de 250 000$, soit 2/10 des 1% des 6 178 583 contribuables, ont accaparé à eux seuls 43% de tous les gains en capital. Et 48 608 individus qui ont déclaré plus de 100 000$ de revenus «fiscaux», soit 8/10 de 1% du total des contribuables, ont réclamé 69% de tous les gains en capital. Je vais y revenir dans mon prochain article en analysant aussi les dividendes car c’est trop malhonnête de tordre ainsi les statistiques fiscales. Alors, monsieur Godbout, à qui profite vraiment la gigantesque et inéquitable faveur fiscale rattachée aux gains en capital ? À la classe moyenne ? Peut-être aussi aux moins nantis, un coup parti ?

Aussi niaiseux que prétendre taxer plus les gains de capitaux va pénaliser le ptit monde qui veut vendre son petit chalet dans la prairie… snif, snif !
C’est n’importe quoi et les médias embarquent malheureusement dans ce vaudeville grotesque. Imaginez, le patronat et sa suite ont été jusqu’à dire, la larme de crocodile à l’œil, qu’imposer plus le gain en capital va pénaliser et appauvrir le retraité modeste qui a travaillé fort toute sa vie et qui vient de se résigner à vendre son chalet afin d’assurer ses vieux jours.

Ce même monde ordinaire a été beaucoup plus durement pénalisé par les dernières hausses de 27% de la TVQ au Québec (2 points de pourcentage de 7,5% à 9,5%) et la tarification par les libéraux de plusieurs services publics que par la hausse des taux d’imposition sur les gains en capital envisagés par le nouveau gouvernement péquiste.

Question ben simple aux sainte nitouches : comme le gain réalisé sur la résidence principale n’est pas imposable, ça veut dire que le chalet représente, pour votre retraité affligé fiscalement, une résidence secondaire. Pas si pauvre que ça votre modèle de contribuable martyrisé par le fisc. Sachant qu’au Québec la majorité des gens sont locataires et ne sont pas propriétaires d’une résidence, combien alors d’individus détiennent une résidence secondaire ? Et pour ceux qui ont un chalet, combien vaut-il ? Plusieurs détiennent un chalet qui vaut à peine plus de 100 000$ et qui réaliseront de ce fait un modeste gain en capital à la vente. Ils seront donc peu touchés par la hausse d’impôt des gains en capital décrété par le parti québécois.

C’est tellement minable de nous servir le cas du pauvre individu qui a trimé dur toute sa vie et qui s’apprête à vendre sa résidence secondaire. On passe ainsi sous silence ceux qui seront vraiment touchés modérément par l’augmentation de l’impôt sur le gain en capital, c’est-à-dire les notables qui réalisent des millions en gains de capital justement parce qu’ils détiennent de gros capitaux mobiliers et immobiliers. La très grande majorité du monde ben ordinaire n’a pas de capitaux mais détient plutôt de très grosses dettes que nous dit Statistique Canada et d’autres groupes, même patronaux. C’est drôle, monsieur Godbout était un farouche partisan de la hausse de 27% ou de 2 points de pourcentage de la TVQ au Québec qui frappe, elle, de plein fouet durement toute la classe moyenne et peu la classe supérieure. Bien plus, il est favorable à une augmentation additionnelle de la TVQ au Québec. Après, ça vient nous jouer le coup du bon gars progressiste à la recherche d’équité en fiscalité afin de défendre apparemment la classe moyenne alors que dans les faits…


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