Depuis l’échec de la « convergence », Québec solidaire et le Parti québécois sont bien plus que de simples adversaires. Pour reprendre l’analogie célèbre de René Lévesque sur les rapports Québec-Canada, ces deux partis se disant chacun souverainiste se comportent comme deux scorpions enfermés dans une même bouteille, s’empoisonnant l’un l’autre.
L’atmosphère est celle d’une guerre à finir. Mais attention, les deux scorpions ne sont pas de force égale. En déclin certain, le PQ est un animal politique blessé. En montée, QS n’hésite aucunement à tenter d’affaiblir encore plus son adversaire déjà vulnérable.
Recalé
Dans la foulée du départ de la députée Catherine Fournier du caucus péquiste, le combat mené par les dix députés solidaires pour recaler le PQ au rang peu envié de troisième groupe d’opposition en est la énième manifestation.
Aussi étoffée fût-elle, la décision rendue hier par le président de l’Assemblée nationale accordant à QS le rang de deuxième groupe d’opposition assène un très dur coup aux neuf députés péquistes restants.
Déjà confronté à une grave tempête interne depuis sa défaite historique du 1er octobre dernier, le Parti québécois en ressort encore plus chancelant. Aux dernières élections, le PQ avait pourtant remporté 38 492 voix de plus que Québec solidaire.
Cadeau
Or, le nombre de députés et non pas le vote populaire étant le critère décisif à l’Assemblée nationale, le caucus péquiste s’y retrouve maintenant en queue de peloton. Pour un parti ayant déjà gouverné, l’humiliation est affligeante.
Espérant encore pouvoir se reconstruire, ce glissement supplémentaire ne fera rien non plus pour mobiliser le PQ et sa base. À l’opposé, pour le gouvernement de la CAQ et l’opposition officielle libérale, c’est un autre cadeau tombé du ciel.
Ils n’ont plus qu’à s’installer confortablement et sortir le popcorn. Le spectacle désolant de ces deux scorpions politiques enfermés dans la même bouteille ne peut que les ravir de bonheur.