La situation de Deutsche Bank, plus grande banque allemande, inquiète de plus en plus. Certains intervenants la comparent même à Lehman Brothers, dont la faillite avait contribué au krach boursier de 2008.
Deutsche Bank est-elle en perdition ? Autrefois fleuron de la finance allemande, le géant bancaire, un des plus importants de la planète par la taille de son bilan (1.600 milliards d’euros), n'en finit pas de s'effondrer en Bourse, plombé par ses errements passés et par des inquiétudes grandissantes sur sa santé. L’action, qui vaut moins qu’en 2009 (au pire de la crise financière de la fin des années 2000), a perdu 89% depuis le sommet de mai 2007 et 50% depuis début 2016. Un effondrement boursier qui alimente de fréquentes spéculations d'augmentation de capital.
L'établissement souffre durement des incertitudes liées au Brexit. S'y ajoute la fragilité chronique des banques italiennes, qui sème le doute sur la solidité des autres acteurs européens. Ces difficultés, communes à l’ensemble du secteur, se greffent sur des faiblesses propres à Deutsche Bank, récemment qualifiée de "source majeure de risque" par le Fonds monétaire international (FMI). Le groupe allemand "apparaît comme le plus important contributeur net aux risques systémiques au sein du secteur bancaire international, devant HSBC et Crédit Suisse", a en effet averti le FMI.
Pour ne rien arranger, la filiale américaine de Deutsche Bank a échoué pour la deuxième fois consécutive à des tests de résistance organisés par la Réserve fédérale américaine (la banque centrale des Etats-Unis). Il semble bien loin le temps où Deutsche Bank faisait la fierté de toute l'Allemagne, comptant parmi les fleurons de l'industrie financière mondiale et promettant un objectif de rendement de ses fonds propres de 25% sous l'ère de son ancien patron, Joseph Ackermann. Une époque qui fut aussi celle de tous les excès.
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