Le ministre des Finances, Carlos Leitao, a concrétisé une promesse libérale en incluant dans le projet de loi qu’il a présenté, mercredi, à l’Assemblée nationale une disposition l’obligeant à déposer un état des finances publiques, analysé par le Vérificateur général (VG), avant les élections générales.
Il est prévu que le ministre publie un rapport préélectoral le premier lundi du mois d’août précédant la fin d’une législature en vertu des règles des élections à date fixe. Pour les prochaines élections qui doivent avoir lieu le lundi 1er octobre 2018, ce rapport serait diffusé le 7 août 2018.
Ce rapport, préparé par le ministère des Finances, comprendrait les prévisions et les hypothèses économiques contenues dans le dernier budget, le cadre financier du gouvernement dans le détail sur cinq ans, les prévisions de dépenses pour trois ans, établies avec le Conseil du trésor, pour chacune des activités du gouvernement et, enfin, les rapports liés à la Loi sur l’équilibre budgétaire et à la Loi sur le Fonds des générations.
Jointe au rapport se trouverait l’opinion du VG, qui aurait obtenu le projet du rapport neuf semaines auparavant afin de procéder à son examen.
Promesse brisée
« C’est la dernière fois qu’un gouvernement est allé en élection sans le parfait portrait des finances publiques », a déclaré Philippe Couillard durant la période de questions à l’Assemble nationale, alors que le Parti québécois et la Coalition avenir Québec l’accusaient d’avoir promis d’éviter un « choc tarifaire » eu égard aux services de garde tandis qu’il était parfaitement au fait du piètre état des finances publiques, une promesse qu’il n’a pas tenue.
Jeudi, l’opposition officielle présentera une motion de censure à l’endroit du gouvernement. La majorité libérale l’écartera.
Le leader parlementaire péquiste, Stéphane Bédard, a relevé que le premier ministre, dans son discours d’assermentation le 23 avril dernier, avait demandé à la ministre de la Famille d’« éviter un choc tarifaire aux familles de la classe moyenne en optant pour une indexation de tarifs ». Or Philippe Couillard avait en main le rapport du comité formé des économistes Luc Godbout et Claude Montmarquette qui concluait que le déficit du Québec en 2014-2015 s’élèverait à 3,7 milliards. Le chef de la CAQ, François Legault, qui avait traité mardi Philippe Couillard de « visage à deux faces », un terme non parlementaire, a souligné qu’une famille de la classe moyenne avec deux enfants et un revenu de 100 000 $ subirait un choc tarifaire de 1800 $.
La fin du mystère sur l’état des finances publiques
Le VG déposera un rapport avant chaque élection
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