La femme

..et la religion...

Tribune libre

La femme
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La femme a déjà occupé, même dans la préhistoire, une place égale et même supérieure à l’homme, prestige qu'elle a ensuite perdu et qu'elle mettra des siècles à reconquérir. En effet, dans l'histoire antique, la divinité était représentée par une déesse-mère, et ce, dans toutes les civilisations. « On a retrouvé de nombreuses figurines de déesses-mères, la plus connue étant celle de l'obèse Vénus de Willendorf […]. Par contre, les archéologues et les paléontologues n'ont jamais exhumé de statuette représentant un dieu mâle […]. Comme il existe une corrélation entre le sexe de la divinité vénérée et le rôle de la femme dans les rituels sacrés, on en a déduit que les populations de l'époque étaient régies par une certaine forme de matriarcat et que les femmes tenaient une place importante dans les rites religieux. Durant l'Antiquité, les femmes pouvaient exercer des fonctions sacerdotales. Dans certaines sociétés, les prêtresses jouaient un rôle égal à celui des prêtres. C'était le cas des druidesses qui, chez les Celtes, avaient les mêmes attributions que leurs collègues masculins : divination, éducation des jeunes, participation aux assemblées qui élisaient les rois… […]Avec l’arrivée du monothéisme, les pères de l’Église ont interdit l'accès aux fonctions sacerdotales pendant au moins 2000 ans. Les trois "religions du Livre" (ainsi nommées parce qu'elles partagent le même texte fondateur : la Bible) ont expulsé l'élément féminin du divin. Le mot hébreu "Yahweh" est du genre neutre, mais ses équivalents – Élohim, Jéhovah – sont masculins, tout comme les termes Allah, Dieu, God, Dios… » (Châtelaine, décembre 2000).
Ce n'est que lorsque le mâle a compris qu'il avait lui-même un rôle à jouer dans la procréation que sa vénération pour la femme s'est graduellement éteinte, et il a cru qu'il lui était supérieur. De créatrice absolue de la vie, elle est passée au rang de réceptacle de la semence de l'homme, qui représentait la fertilité pendant l’antiquité, ce dernier était persuadé qu'elle n'avait dorénavant qu'un rôle secondaire à jouer dans la mise au monde de nouveaux êtres humains.
Le XXe siècle a marqué de façon prépondérante l'ascension de la femme au rang social et politique auquel elle avait droit en tant qu'individu autonome apte à prendre ses propres décisions et à contrôler les éléments de son existence – en tous lieux, dans toutes les sphères d'activité, sauf… au sein des religions (exception faite de quelques Églises protestantes et l’Église Unitarienne) chasse gardée des mâles qui se prétendent investis de pouvoirs conférés par Dieu et qui n'hésitent pas à Le représenter, à parler en son nom. Or, selon eux, Dieu refuserait encore et toujours le sacerdoce aux femmes. Encore faudrait-il faire la preuve qu'Il ait parlé en ce sens ! C'était le message de Jean-Paul 11 et de son successeur Benoît XVI. Loin d'avoir évolué, cette mentalité suggérant un Dieu misogyne n'est pas seulement stagnante, mais régressive. Toute évolution nécessite remise en question et réflexion, ce que, précisément, les autorités de l'Église refusent de faire en ce qui concerne des traditions établies et des dogmes. Une évolution saine mène à une révolution des schèmes de pensée. Or, une telle révolution représenterait une menace pour le système « androcentré » de l'Église qui veut perpétuer l’attribution des fonctions sacerdotales et d’autorité dans l’Église, qu’aux hommes. Au Canada, le statut de « personne juridique » ne fut accordé à la femme qu’en 1929 et le droit de vote, en 1940. Les évêques, se mêlant des questions politiques, s’opposaient à ce que les femmes se présentent aux urnes. Un demi-siècle plus tard, ils reconnurent que la gent féminine se composait de personnes à part entière et firent amende honorable. En leur nom seulement, pas au nom de l’autorité papale ou de la curie romaine.
Les femmes, à partir des années 60, ont compris qu'il leur fallait prendre leur place et non seulement une place dans une société qui ne souffrait aucune tentative de prise en charge. Elles ont prouvé et démontré que les femmes peuvent, autant que les hommes prendre la parole en public, écrire des best-sellers, diriger des entreprises, conduire des camions, accéder à la tête des gouvernements et concilier, bien souvent, leurs activités et leurs tâches avec les contraintes de leur vie familiale et parentale.
En 1994, 1200 femmes anglaises de confession anglicane ont été ordonnées prêtres. Leur Église avait statué, en 1975, que l'ordination des femmes ne pouvait rencontrer aucun obstacle fondamental d'ordre théologique. C’est pourtant le même Dieu que celui des catholiques !
En 1994 également, Mme Louise-Gélinas Martel et moi-même fondatrices du CLAC (Collectif libre d’actions concertées pour l’égalité de l’homme et de la femme dans la société et dans les religions,) avions manifesté devant la cathédrale de Trois-Rivières en faisant appel aux autorités d’Église pour qu’ils acceptent l’égalité des sexes en acceptant le sacerdoce de la Femme. Nous avions l’appui de groupes reconnus, telle l’Autre Parole, Femmes et Ministères, l’A.F.É.A.S, la conférence des Religieuses Canadiennes (CRC), ainsi que des théologien(ne)s les plus réputées et un grand nombre d’individus se sont prononcés publiquement contre la position du pape et de quelques autorités d’Église concernant la non-ordination de la femme non seulement nous n’avons pas été entendus, mais par la voix du pape, on nous a demandé « de nous taire et de fermer le débat. »
Par les accommodements religieux, encore une fois, l’égalité homme-femme et nos valeurs québécoises acquises péniblement sont menacées.

Quand dire ne suffit pas il faut agir….
Aujourd’hui nous ne pouvons nous adresser à ces hommes misogynes et sourds, c’est donc aux femmes que nous nous adressons :
Femmes soumises
votre dignité n’est pas à genoux.
Levez-vous.
Prenez votre place,
Celle que l’on ne vous donne pas…
Si vous ne pouvez être traitée égale au prêtre,
Et au aux Imams
Avec qui vous travaillez,
Et avec les mêmes droits,
N’y soyez plus du tout.
Votre place est ailleurs.
Andréa Richard, auteure de Femme après le cloître.

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Andréa Richard29 articles

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Andréa Richard, auteure de "Au-delà de la religion", Septentrion.

Trois-Rivières, Qc.

Andréa Richard finaliste pour le gala Arts Excellence de Trois-Rivières Nous avons le plaisir de vous informer que le dernier titre d’Andréa Richard, Au-delà de la religion, se retrouve finaliste pour la 11e édition de l’événement Arts Excellence de Trois-Rivières dans la catégorie "Littérature". Sous la présidence de monsieur Michel Kozlovsky, le jury a choisi, parmi les 64 dossiers reçus, les artistes et organismes culturels qui se sont démarqués par une réalisation ayant eu lieu au cours de la dernière année. "Ce choix du jury tout en soulignant mon humble apport à la vie culturelle de Trois-Rivières, contribue à l’atteinte de mon principal objectif : faire connaître à un public encore plus large l’existence d’une spiritualité laïque et libératrice, bien ancrée dans le présent, par opposition à la spiritualité du passé axée sur la mort. C’est l’éclosion d’une contre-culture que je préconise en révélant une spiritualité d’avant-garde, positive et incarnée dans la vie de tous les jours, une spiritualité favorisant les grandes valeurs humaines et universelles, une spiritualité englobant l’amour, l’amitié et la sexualité assumée, une spiritualité de la vie !" Mon livre Femme après le cloître : est l’objet d’un film en préparation. et un film documentaire sur ma vie et mes oeuvres, réalisé par Michel Nussbaumer, de Suisse, paraîtra en 2010.





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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mars 2010


    Pauline Marois considère que le fait d'être une femme nuit toujours à son ascension vers le pouvoir.
    Elle dit même avoir dû se faire violence et aller contre sa nature profonde, pour se conformer au moule de chef politique, en modifiant son image et sa personnalité, a-t-elle confié en entrevue à La Presse Canadienne, dans le cadre de la Journée internationale des femmes.
    Suite de l'histoire par Jocelyne Richer

  • Serge Charbonneau Répondre

    7 mars 2010

    Bravo et merci pour cette magnifique leçon d'Histoire Mme Richard.
    Comme je disais à Mme Payette sous son texte
    « Ce niqab venu d'ailleurs » :
    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/284295/ce-niqab-venu-d-ailleurs
    Ça fait du bien de lire une femme qui parle avec sa tête, son coeur et son Histoire.
    Je disais qu'il y avait trop peu de femmes dans ce débat.
    Vous compensez enfin cette lacune.
    Merci.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mars 2010

    Bravo madame Richard!
    J'ai lu avec beaucoup de plaisir votre livre: Au- delà de la religion chez Septentrion. Vous vous définissez comme agnostique. Et bien, moi, je vais encore plus loin.
    Figurez-vous que j'ai officiellement apostasié et encourage les hommes et les femmes du Québec à en faire tout autant afin de devenir des hommes et des femmes libérés totalement de l'emprise de cette secte catholique qui empoisonnait l'existence de nos ancêtres pour en faire des êtres soumis et serviles.On en voit encore les résultats sur le plan politique aujourd'hui. Quelle surprise agréable, lors de mon retour de France, cette lettre officielle de l'Archi-idiocèse (Comme idiotie) de Québec qui confirme la réception et l'acceptation de ma décision de m'être libéré de la pensée magique catholique, des ses stupidités révélés et autres mentras aliénants.
    Afin de favoriser le cheminement de mes compatriotes, voici une suggestion de livres assez instructifs sur le sujet:
    Petite Critique de la Déraison Religieuse, Yves Lever, Éditions Liber.
    L'esprit de l'athéisme ou Introduction à une spiritualité sans Dieu, André Comte-Sponville, Éditions Albin Michel.
    Traité d'athéologie, Michel Onfray, Grasset.
    Pour en finir avec Dieu, Richard Dawkins, Éditions Robert Laffont

  • Grarlam Répondre

    6 mars 2010

    Vous m'instruisez quand vous parlez de la place des femmes de la préhistorie.
    Les hommes n'y voyant que du feu dans la mise au monde des humains, la femme était menaçcante pour l'homme car celle-ci detenait la clé de la porte d'entrée dans l'existence pour tous les humains incluant les hommes et ceux-ci se devaient de tenir compte de l'immense pouvoir qu'elle avait et de la respecter en consequence, sinon...
    La femme avait un pouvoir direct sur la vie.Les hommes croyaient qu'elle décidait qui allait vivre et qui n'allait pas vivre en ce monde.Autrement dit, la femme avait le pouvoir sur la vie pour la vie terrestre.
    La place étant déjà prise, la religion ne pouvait pas s'arroger de pouvoir pour cette vie terrestre.
    La religion a donc inventé une histoire sur une vie apres cette vie terrestre, et s'est donné le pouvoir sur ceux qui allaient vivre ou ne pas vivre apres cette vie. Elle a inventé des lieux, l'enfer, le ciel , les limbes, le purgatoire ou iraient ceux qui qui quitteraient cette vie présentement sous le controle des femmes..
    Le hommes de religion sont entrés en lutte contre les femmes pour le monopole du controle de la vie et les ont combattues de toutes leurs forces.
    Mais il semble, que dans leur cervau reptilien, ils craignent encore les femmes et n'osent pas slacker la corde de peur que le tout leur échappe et que les femmes reprennent le pouvoir qu'elles ont déja eu.
    Heureusement, c'est ce qui semble se produire, les hommes délaissent la religion et ses enseignemnts biaisés et tentent de revenir au bon sens qui les guidait dans l'antiquité

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mars 2010

    Merci!
    Mireille Des Rochers