À partir des années 1960, au Québec, les religieux et religieuses sortaient à pleines portes, des couvents et des presbytères, pour se laïciser! Le crucifix, donné en exemple pendant le noviciat, invitait les sœurs et les frères religieux à imiter J.-C.-le-crucifié, qui s’est fait obéissant jusqu’à la mort et la mort sur la croix. Cet objet avait une grande importance et on le portait sur soi jour et nuit.
Les vœux étaient de règles, même si certains et certaines étaient entrées pour s’engager dans des œuvres humanitaires comme les Petites sœurs des pauvres. Il fallait faire vœu d’obéissance, sacrifiant la raison à des lois imposées par des supérieurs; vœu de pauvreté, invoquant le Jésus de la crèche, et vœu de chasteté, on ne pourra embrasser, – même si l’amour s’insurge -, puisque le baiser ne sera donné qu’au crucifix.
Pour moi, et pour plusieurs autres ex-religieux et ex-religieuses qui avons subi une mort à notre identité, comme hommes et femmes, et à toute sa légitimité, c’est offensant de revoir ce crucifix, symbole d’une soumission du peuple et de milliers de religieux et religieuses à une religion que nous considérons comme étant révolue. Il va de soi, que je me sentirai offensée d’avoir à subir un crucifix dans ma chambre d’hôpital au moment où je recevrai des soins ou au moment d’y mourir. Je suis mal à l'aise face à un crucifix maintenu à l’Assemblée nationale alors qu’il devrait être au Musée des religions de Nicolet. D’ailleurs, puisque sous le règne de Duplessis, le crucifix fut placé à l’Assemblée Nationale, comme signe d’alliance entre l’État et la Religion, advenant une charte incluant la laïcité, (divorce entre Religion et l'État,) il n’a donc plus sa raison d’être là. Le musée, c’est sa place pour qu’il puisse demeurer accessible à ceux qui ne voient dans cet objet qu’un bien patrimonial à conserver ou encore, pour être respecté par ceux pour qui cet objet est un symbole positif.
Aucun signe religieux ostentatoire ne devrait être toléré dans les institutions gouvernementales. Ceux qui osent dire que la Charte des valeurs québécoises est « Une mauvaise réponse à un faux problème » sont dans l’erreur. C’est un vrai problème! La preuve en est que, depuis 4 ou 5 ans, on en traite même devant les tribunaux. Tout récemment, trois juges de la Cour supérieure, dans la cause du maire de Saguenay écrivaient qu’il n’y avait pas de balises pour permettre ou pour empêcher les actes à caractère religieux.
Le préambule de la Constitution Canadienne parle de la Suprématie de Dieu, mais il ne dit pas quel Dieu est suprême. Devant l’affluence des religions, de multiples dieux apparaissent au Québec-Canada et ces dieux, de par leurs dévots, veulent aussi faire valoir leurs droits à la Suprématie. C’est là le nœud du problème. Comment faire cohabiter dans une même ville des citoyens qui vénèrent un dieu qui dit qu’ « il faut aimer ses ennemis » avec les tenants d’un autre dieu qui leur prescrit de « tuer les mécréants et de s’emparer de leurs biens ». On se tue pour des dieux alors que personne n’a fait véritablement la preuve de son ou de leur existence. La seule façon de vivre en cohésion, en paix et en fraternité au Québec est de faire une large place à la laïcité et à reléguer dans les lieux de cultes, les musées et les maisons les symboles religieux d’un autre temps.
Tout récemment, à Trois-Rivières, le Chanoine Panneton écrivait que même la bible confortait une laïcité au Québec puisqu’il y était écrit « Rendons à César ce qui est à César ». Il y a donc des religieux importants qui croient à l’importance et à la nécessité de remettre les choses à leur place.
Le 21 août dernier, en prenant une marche sur la plage Parlee Beach de Shediac, au Nouveau-Brunswick, j’ai vu à différents endroits de la plage, quatre familles musulmanes. Ces femmes me rappelaient singulièrement la religieuse que je fus, en étant habillée d’une robe longue et portant un voile sur la tête. Elles se démarquaient visiblement du reste des gens qui étaient en costume de bains. Or, en observant, j’ai vu que les hommes et garçons se baignaient torse nu; et leurs épouses, assises avec leurs filles n’étaient là que pour les regarder. Malgré la chaleur accablante, pas une d’elles n’a osé se baigner. Pire, l’une d’elle a marché dans l’eau, jusqu’aux genoux, en ne relevant pas sa robe. Elle est ensuite sortie de la mer, toute trempée, sans se changer. Je me disais qu’elle aurait sans doute aimé, tout comme son mari et les autres garçons, se baigner.
Quel gouvernement sérieux voudrait croire que des dieux demandent une telle chose? Que des dieux demandent aux femmes de se considérer moindre que les hommes? Quelle sorte de dieux alors? Comment peut-on tolérer ces symboles moyenâgeux dans nos endroits publics gouvernementaux comme les écoles, les hôpitaux et les services de garde? Un jour, il faudra même songer à élargir cette interdiction aux autres endroits du marché du travail. Pourquoi empêcher une femme de porter une burka parce qu’elle est pharmacienne dans un hôpital et tolérer qu’elle la porte chez PJC ou FAMILIPRIX? J’avoue avoir changé de comptoir pour un service chez Bureau en gros, parce que la musulmane voilée qui me servait à la caisse me rappelait trop mon passé religieux.
Andréa Richard ex-religieuse et auteure de Femme après le cloître et Au-delà de la religion.
Le choix d'une ex-religieuse
Crucifix: symbole de soumission
Tribune libre
Andréa Richard29 articles
Andréa Richard, auteure de "Au-delà de la religion", Septentrion.
Trois-Rivières, Qc.
Andréa Richard finaliste pour le gala Arts Excellence de Trois-Rivières Nous avons le plaisir de vous informer que le dernier titre d’Andréa Richard, Au-delà de la reli...
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Andréa Richard, auteure de "Au-delà de la religion", Septentrion.
Trois-Rivières, Qc.
Andréa Richard finaliste pour le gala Arts Excellence de Trois-Rivières Nous avons le plaisir de vous informer que le dernier titre d’Andréa Richard, Au-delà de la religion, se retrouve finaliste pour la 11e édition de l’événement Arts Excellence de Trois-Rivières dans la catégorie "Littérature". Sous la présidence de monsieur Michel Kozlovsky, le jury a choisi, parmi les 64 dossiers reçus, les artistes et organismes culturels qui se sont démarqués par une réalisation ayant eu lieu au cours de la dernière année. "Ce choix du jury tout en soulignant mon humble apport à la vie culturelle de Trois-Rivières, contribue à l’atteinte de mon principal objectif : faire connaître à un public encore plus large l’existence d’une spiritualité laïque et libératrice, bien ancrée dans le présent, par opposition à la spiritualité du passé axée sur la mort. C’est l’éclosion d’une contre-culture que je préconise en révélant une spiritualité d’avant-garde, positive et incarnée dans la vie de tous les jours, une spiritualité favorisant les grandes valeurs humaines et universelles, une spiritualité englobant l’amour, l’amitié et la sexualité assumée, une spiritualité de la vie !" Mon livre Femme après le cloître : est l’objet d’un film en préparation. et un film documentaire sur ma vie et mes oeuvres, réalisé par Michel Nussbaumer, de Suisse, paraîtra en 2010.
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28 commentaires
Archives de Vigile Répondre
31 décembre 2014Gilles Jean,
Malgré le soutien de O'Neill pour le crucifix, il y a une ressemblance générationnelle (défroquée, si on suit le livre de Francois Charles) beaucoup plus importante, mais plus subtile: O'neill le théologien rejette l'expression "sacrifice de la messe" (d'ailleurs centrale dans le concile) et l'accent sur la conception sacrificielle de l'office. Or le crucifix c'est exactement ca, le sacrifice, l'offrande.
On voit tout de suite la pastorale zoie et partaze, très probablement liée à la génération défroquée.
Archives de Vigile Répondre
31 décembre 2014Ce cas n'est pas individuel mais correspond à un profil sociologique, il est légitime de ce point de vue de parler de défroquée des ans 60 , avec passage par les religions zoie et partaze antiascétiques, et de génération défroquée; cf. Le livre de F. Charles (né 35, défroqué 76), La génération dèfroquée, postface par Hervieu-Léger.
De toute facon la génération défroquée n'a pas d'avenir.
Andréa Richard Répondre
14 septembre 2013M.Le Hir,
J'accepte les excuses de Vigile, et je vous remercie, vous faites preuve d'une grande dignité.
J'aime beaucoup vous lire, bien documenté, vous nous donnez souvent l'heure juste!
Respectueusement vôtre,
Andréa Richard
@ Richard Le Hir Répondre
14 septembre 2013Mme Richard,
Vigile vous présente ses excuses pour la mise en ligne malheureuse de certains commentaires qui dépassent outrageusement les limites du débat civilisé.
Cet incident met en relief notre insuffisance de ressources, et nous verrons à en tirer les leçons appropriées.
Salutations respectueuses
Richard Le Hir
Archives de Vigile Répondre
12 septembre 2013Francis Déry est l'un de ceux qui tentent de réhabiliter le national-socialisme allemand en douce, en recyclant les vieux fonds de propagande antisoviétique nazi et atlantiste. Lorsqu'il a attaqué Gabriel Proulx en janvier dernier, avec les « 1917, révolution khazare », « génocide ukrainien -holodomor- » et « Kaganovitch a mis sa soeur dans le lit de Staline », il n'y avait plus de doute possible : ce monsieur Déry est à la même loge qu'Alain Soral et Propagandes.info, il a probablement vu toutes les vidéos de Vincent Reynouard, écouté toutes les entrevues de Léon Degrelle disponibles en ligne, acheté les livres d'Hervé Ryssen et téléchargé tout ce qu'il a pu sur The Savoisien.
Depuis, je vois qu'il poursuit son prêche pour sa chapelle et nous avons aujourd'hui un dernier exemple. On voit qu'il prend également une tangente vieux-catholique (comme Degrelle), un peu comme cette alliance entre ceux-ci et nationaux-socialistes qu'on peut voir sur le net, avec la proximité de Pierre Hillard avec Soral, Philippe Ploncard, le sédévacantisme à télécharger sur le Savoisien, etc.
Personnellement, ce courant idéologique que représente M.Déry m'inquiète au plus haut point. Je ne le voit pas comme un obstacle au Nouvel Ordre Mondial mais bien comme une phase supérieure de celui-ci. Je considère la réaction de Ivan Parent envers M.Déry tout-à-fait justifiée.
Archives de Vigile Répondre
12 septembre 2013Vous écrivez Mme Richard,
"Le crucifix un Symbole de soumission"
Vous avez certainement plus que raison, mais il y a longtemps que cela n'est plus un objet de soumission pour vous, ainsi que pour les Québécois en général.
Cependant, quand j'analyse la situation que nous vivons présentement, comme citoyens Québécois, nous nous soumettons aux dictats venu d'ailleurs, comme manger religieux, tolérer des niquabées, des enturbannés et rien dire, même si cela nous déplais.
Cout dont, sommes nous une espèce a se soumettre a des objets ou des pratiques éternellement dans nos vies?
Archives de Vigile Répondre
12 septembre 2013En conclusion sur ce fil. Tel que dit plus haut, je respecte les opinions de ceux et celles qui sont allés "en religion" avant 1960 et qui en sont sortis. Chacun(e) son vécu! J'en connais qui ont gardé un souvenir amer..pis d'autres pour qui l'expérience a été vécue différemment
Aller "en religion", à l'époque, était valorisé socialement, la plupart du temps! Dans la grosse majorité des cas, c'était valorisé par les parents.
Pour ma part,le crucifix ne symbolise pas la soumission....en 2013.
Et je conclus en redisant que bon nombre de ceux et celles qui sont sortis, à ce moment-la, ont eu l'opportunité de se faire instruire...à peu de frais ou sans frais. C'est l'envers de la médaille! Alors que, dans la société civile, avant 1960, beaucoup de jeunes abandonnaient tôt!
Mais je comprends très bien qu'une personne ait gardé un souvenir amer d'une expérience pénible!
Archives de Vigile Répondre
12 septembre 2013@ Francis Déry
Je viens tout juste de visionner une partie du film que vous proposez au texte de Mme. Andréa Richard. S'il y en avait plusieurs comme vous, ici, au Québec, vous seriez dangereux. Il est totalement ignoble de proposer ce film en relation avec le texte de Mme. Richard. Vous êtes un vicieux personnage, dangereux. Quelle horreur! Comment se fait-il que Vigile publie de telles choses. Symboliquement c'est Mme. Richard que vous avez placée devant le mur avant de l'assassiner.
Toutes les religions ont eu leurs radicaux. Les catholiques aussi. Je croyais naïvement que cette caste était disparue depuis le moyen âge avec les Inquisiteurs mais vos commentaires suggèrent que cette graine infernale subsiste encore, même dans notre société dite évoluée, civilisée. Déprimant.
Ivan Parent
PS : Bravo pour le texte de Mme. Angélyne Vallée
Angélyne Vallée Répondre
11 septembre 2013Mme Richard,
Votre texte exprime une vérité historique s'échappant d'une époque que malheureusement certains phallocrates religieux refusent de quitter... Chacun ses choix!
J'ai quant à moi de l'admiration pour vous car votre audace et votre persévérance dans l'expression de votre vérité a permis, permet et permettra à d'autre personnes de découvrir leurs propres vérité et liberté.
Heureusement, des hommes de coeur comprennent l'engagement humaniste des femmes de coeur et travaillent de concert avec elles pour continuer d'évoluer. La laïcité qui garantit l'expression de toutes les croyances et des non-croyances fait partie de votre lutte; je le sais car moi, j'ai lu vos livres.
À certains commentaires pleins de mépris à l'égard de votre vécu et même de vous, j'aimerais ajouter des mots plus sages: la religion ne sera jamais aussi lumineuse que la vie elle-même d'un homme ou d'une femme!
Dommage que les dogmes et les symboles aient tant paralysé les esprits... Plusieurs femmes ont fui ces cadres religieux trop étroits qui les infantilisaient. Bravo pour l'avoir fait et ainsi avoir suivi votre instint et votre conscience à cette époque. Ça prenait du courage. Merci d'en témoigner aussi! Malheureusement, certaines femmes encore aujourd'hui disparaissent dans le symbole islamique religieux qu'elles portent comme une prison ambulante car elles sont encore conditionnées par la folie de petits dieux mâles qui les contrôlent.
Pour revenir aux symboles... Il ne faut pas oublier que le symbole (le religieux y compris) reste seulement un objet inerte, tandis que la personne humaine, elle, est le visage-même de la vie qui s'anime dans son vécu. Lorsque j'ai donné naissance à ma fille et à mon garçon, je n'ai pas mis au monde une religion! Donc, elle n'est qu'un support à la vie dont plusieurs peuvent se passer. Comme les symboles...
Comme vous, je suis fière de ma féminité libérée qui humanise plutôt qu'endoctrine!
Archives de Vigile Répondre
11 septembre 2013Les croisades continuent toujours.
George W Bush est parti en croisade contre l'Axe du Mal, malgré la désapprobation du Vatican. On voit le résultat aujourd'hui.
Un malandrin comme François d'Assise est parti en croisade contre les Turcs, quitte à se battre seul. Devinez la suite.
Et maintenant, au nom de la Raison, un couvent de Carmélites fut guillotiné pendant la Révolution française.
Cette même Révolution a pratiqué le nettoyage de la population de Vendée parce qu'elle soutenait ses prêtres.
Et cette même Révolution est derrière la Croisade de Napoléon et de Kébler en Égypte et en Palestine.
La Ve République qui soutient les efforts de laïcisation au Québec veut faire la guerre contre le régime laïque de Syrie. Ce régime que vous idéalisez soutient des moujah ed-din wahhabites qui veulent couper des têtes chrétiennes avec des couteaux de boucherie.
Les nonnes catholiques faisaient partie des listes de personnes à éliminer par les Rouges durant la Guerre Civile espagnole.
Un sort semblable pour les nonnes, les moines et les prêtres après la Révolution d'Octobre en Russie.
(attention : beaucoup de nudité)
Enlève la mission sociale des prêtres et la pédophilie va continuer quand même. Comme à Selwyn House (Westmount).
Moniteurs de baseball, entraîneurs olympiques (cas Myriam Bédard, Geneviève Jeanson notamment), professeurs.
Il y a même des enseignantes qui couchent avec leurs jeunes.
Votre belle république française protège les pédos comme Roman Polanski. Frédéric Mitterand qui écrivit sur la pédophilie pratiquée en Thaïlande. Jack Lang et ses aventures au Maroc avec les jeunes garçons.
200 d'empoisonnement ? C'est pour cela que de nombreux Canadiens-Français ont traversé l'océan pour défendre l'Église attaquée en 1870. 2 siècles à remplir les missions sociales délaissées par un état provincial où la corruption était notoire. Le haut de la hiérarchie catholique pouvait être politiquement une marionnette de l'Empire puisque la Couronne avait son mot à dire sur le choix des évêques, mais les curés étaient proches des familles et maintenaient notre identité contre les forces dissolvantes de l'empire.
Et la Révolution Tranquille, c'est d'abord une Église qui s'écroule de l'intérieur, avec le conclave Vatican II, qui remet ses missions sociales à l'État.
Les Caisses Populaires sont quand même une institution que l'Église a favorisé. Peut-être que vous préférez la coupe des banquiers de Bay Street.
Archives de Vigile Répondre
11 septembre 2013Il faut rappeler qu'avant 1960, le Québec était la société la moins scolarisée en Amérique du Nord.
Donc, beaucoup de ceux qui sont sortis de communauté, ou de la prêtrise,au moment de la "Révolution Tranquille", avaient pu se faire instruire parce qu'ils "étaient en religion"...pis, dans bien des cas, sans frais.
Archives de Vigile Répondre
11 septembre 2013@ Francis Déry
Bravo pour ce commentaire. Je vois que vous connaissez le sujet, vous avez sans doute été religieuse, vous savez de quoi vous parlez!!! Vous n'avez pas honte d'écrire de telles choses frôlant l'ignorance crasse. Je crois que Mme. Richard a eu tort de publier ces « confidences » sur Vigile. Je pense qu'elle avait oublié qu'il y aurait sur Vigile de petit machos électriques qui ne rateraient pas l'occasion de lui lancer les pierres de leur intolérance. Ça me rappelle les petits dévôts des années '50, ceux que l'on appelait les grenouilles de bénitier. Relisez le texte de Mme. Richard en ouvrant vos œillères. Mettez un peu plus d'humanité dans vos pensées avant de juger. Désolant!
Tâm An
Andréa Richard Répondre
11 septembre 2013En réponse à M.Déry.
Une telle lettre de votre part, de la hargne sentie, à mon avis ne devrait pas être publiée, et cela ne sert sûrement pas à votre image.
Vous écrivez : Pourquoi être entrée ? Parce que vous ne pouviez juger par vous-même. Peut-être une façon d’attirer l’attention de votre famille en croyant bien faire. - Non, je suis entrée parce qu’endoctrinée par un prêtre et une religieuse, qui m’ont dit que le Bon Dieu m’appelait…Dans ce temps là, la parole du prêtre était, n’est-ce pas, PAROLE DE DIEU. Non, ce n’est pas pour impressionner ma famille, ils étaient tout à fait contre; mais le curé leur a dit qu’ils iraient en enfer, si ils m’empêchaient d’entrer…
Les meilleures nonnes devenaient des gérantes de mission. Des femmes libérées qui accomplissaient des tâches hors-foyer. Nous leur sommes redevables, dites-vous, alors me serez vous redevable? - J’ai été petite sœur des pauvres; je pense donc être dans la catégorie que vous privilégié, puisque j’ai quêté dans les marchés de Paris pour nourrir les vieillards n’ayant en ce temps, pas de pensions et vivant dans la misère.
Vous semblez honorer ceux qui sont demeurés religieux(ses)et vous portez un jugement sévère et faux, sur ceux qui se sont réveillés et sont sortis, et que vous appelez un peu avec mépris, -les défroqués-. Je me serais attendu à plus de respect et de charité, de la part d'un catholique pratiquant!
Andréa Richard
Andréa Richard
Andréa Richard Répondre
11 septembre 2013En réponse à M.Déry.
Une telle lettre de votre part, de la hargne sentie, à mon avis ne devrait pas être publiée, et cela ne sert sûrement pas à votre image.
Vous écrivez : Pourquoi être entrée ? Parce que vous ne pouviez juger par vous-même. Peut-être une façon d’attirer l’attention de votre famille en croyant bien faire. - Non, je suis entrée parce qu’endoctrinée par un prêtre et une religieuse, qui m’ont dit que le Bon Dieu m’appelait…Dans ce temps là, la parole du prêtre était, n’est-ce pas, PAROLE DE DIEU. Non, ce n’est pas pour impressionner ma famille, ils étaient tout à fait contre; mais le curé leur a dit qu’ils iraient en enfer, si ils m’empêchaient d’entrer…
Les meilleures nonnes devenaient des gérantes de mission. Des femmes libérées qui accomplissaient des tâches hors-foyer. Nous leur sommes redevables, dites-vous, alors me serez vous redevable? - J’ai été petite sœur des pauvres; je pense donc être dans la catégorie que vous privilégié, puisque j’ai quêté dans les marchés de Paris pour nourrir les vieillards n’ayant en ce temps, pas de pensions et vivant dans la misère.
Vous semblez honorer ceux qui sont demeurés religieux(ses)et vous portez un jugement sévère et faux, sur ceux qui se sont réveillés et sont sortis, et que vous appelez un peu avec mépris, -les défroqués-. Je me serais attendu à plus de respect et de charité, de la part d'un catholique pratiquant!
Andréa Richard
Andréa Richard
Denis Julien Répondre
11 septembre 2013Madame Richard, vous faites partie de ces premières femmes courageuses qui ont refusé l'abus de pouvoir des autorités religieuses misogyne et phallocrates. J'ai un très grand respect pour ce que vous êtes!
Denis Julien Répondre
11 septembre 2013À vous lire Monsieur Déry, on a l'impression que les croisades, les guerres de religions, les bûchés, l'inquisition,ça n'a jamais existé!
Et tous ces jeunes violentés par les prêtres! Et nos ancêtres dont la vie fut empoisonnée pendant plus de 200 ans après l'Acte de Québec.
Je vous invite à lire le Traité d'Athéologie de l'auteur Michel Onfray, J'ai moi-même apostasié en 2007 pour me nettoyer de cette tare catholique qu'on m'a imposée à la naissance.
J'ai eu la chance d'avoir des parents agnostiques, évolués et qui étaient en affaire ce qui m'a permis d'ouvrir mes horizons. Ils n'étaient pas des bigots! MERCI! MERCI! MERCI!
Archives de Vigile Répondre
11 septembre 2013Vous êtes sortie il y a belle lurette du monastère. Mais vous êtes toujours restée accrochée et vous ne faites que saper l'expérience religieuse des autres.
Vous n'étiez pas faite pour cette vie. Pourquoi être entrée ?
Parce que vous ne pouviez juger par vous-même. Peut-être une façon d'attirer l'attention de votre famille en croyant bien faire.
Une nonne doit s'oublier pour s'identifier aux archétypes de sa sororité et suivre une cause. Idem pour les frères. Tout comme dans le mariage, les individus doivent faire place au couple, puis à la famille. Et les nonnes doivent s'accorder pour que le groupe puisse être une entité viable qui produit un travail déterminé. Les sacrifices rappellent que le sacerdoce n'est pas à la portée de tous. D'où l'aura mystique autour de la sœur voilée.
Sans elles, Montréal ne serait pas construit. Ni les structures de mission sociale. Cheap labour pas syndiqué dirait-on dans les milieux gauchistes. Mais l'expérience communiste a démontré que beaucoup de choses ne se faisaient pas sans coercition. Ils ont bien inventé le stakhanovisme pour palier un manque d'ardeur du peuple. Mais encore là, cela relève d'une fraude intellectuelle avec beaucoup de propagande. Le service des nonnes ne se fondait pas sur une raison matérialiste, mais elles affrontaient les contingences matérielles au quotidien. Les meilleurs nonnes devenaient des gérantes de mission. Des femmes libérées qui accomplissaient des tâches hors-foyer. Nous leur sommes redevables.
Si vous aviez encore un cœur religieux, vous auriez plutôt chercher la règle la mieux adaptée à votre personnalité. Ou encore, à créer un ordre séculier avec une règle plus allégée. Mais non, vous préférez "bitcher".
L'Église a eu assez de problèmes avec les Alighiero Tondi et tous les inadaptés en vie laïque qui viennent parasiter pour bénéficier de la mystique. C'est la cause de son pourrissement. Or l'Église fut l'épine dorsale de l'Occident. L'Occident se désagrège et va bientôt s'écrouler de manière irrémédiable.
Connaissez-vous le groupe qui crie "Ni putes, ni soumises!" ?
Et pourquoi Amina Tyler a rompu avec ce groupe malgré avoir connu l'emprisonnement au nom de ce groupe ?
http://www.youtube.com/watch?v=FDC5TEFNrxo
Pourquoi vous lire chez Septentrion quand je ne lis que du bitchage de votre part sur Vigile ?
Votre nouvelle vie ne doit pas être si intéressante pour que vous cherchiez à créer une mystique d'ex-nonne.
Archives de Vigile Répondre
11 septembre 2013@ Andréa Richard
Entièrement d'accord avec vous lorsque vous écrivez que le crucifix est le symbole de notre soumission collective. Le jour que le PQ (si ce parti existe encore) se décidera à l'enlever des mûrs de l'Assemblée Nationale (je serai mort depuis longtemps!); ce sera parce que les dirigeants de ce parti auront enfin compris qu'il faut cesser d'être soumis à Ottawa pour réaliser l'indépendance du Québec. J'ai bien aimé votre texte.
André Gignac 11/9/13
Denis Julien Répondre
11 septembre 2013Madame Richard, c'est avec stupeur et désolation que je constate chaque jour les dommages de la religion sur les humains et encore plus particulièrement au Québec. Le débat actuel nous le démontre. La place du crucifix qui est un objet religieux ne devrait pas se trouver ailleurs,qu'à l'Archevêché de Québec qui en disposera comme bon lui semblera.
Andréa Richard Répondre
11 septembre 2013Monsieur Déry,
Qui êtes vous pour juger ainsi? Ce film d'une autre époque, ne reflète pas du tout mon vécu, loin de là! Chaque personne est unique, on ne peut généraliser. Pour ceux qui me connaissent, mon cheminement est tout autre... Vous devriez lire Au-delà de la religion, aux Éditions Septentrion, nous pourrons ensuite en parler.... ou bien Ni none ni pute,je suis femme, écrit par le professeur Ghyslain Parent, de l'Université de Trois-Rivières.
Andréa Richard
Archives de Vigile Répondre
10 septembre 2013Mme. Andréa Richard,
Vous aussi vous avez goûté au salissage de Maronani et consorts. Trop rustre pour comprendre un texte comme le vôtre. Vigile n'était peut-être pas l'endroit idéal pour vous exprimer de cette façon. Merci tout de même de l'avoir exprimé.
Tâm An
Archives de Vigile Répondre
10 septembre 2013Vous êtes sortie du couvent.
Mais le couvent n'est pas sorti de vous.
Vous en faites une fixation comme jadis vous fixiez ce crucifix dans les périodes de contemplation...dont vous n'avez jamais compris le sens de l'exercice.
Aviez-vous un sens d'identité personnelle pour entrer dans les ordres? Apparemment, non. Vous n'étiez pas mûre.
J'ai jadis lu des historiettes religieuses sur des saintes qui étaient refoulées des ordres parce que trop jeunes ou trop malades, mais qui ont persisté via des jeûnes et autres mortifications à intégrer un ordre.
Les vœux d'obéissance absolu ont pour but de faire accepter des règles strictes à des filles dont la maturité n'est pas assez développée et qui risquent de sombrer dans des hérésies si elles utilisent leur statut pour générer des nouveautés qui dérangent l'ordre.
Par exemple, Thérèse d'Avila, dont le grand-père était Juif maranne, pouvait être influencée par la Kaballah via le Sefer Ha Zohar, ou encore par le mouvement proche du Gnosticisme, les Alumbrados (Illuminés).
Le voile contribue à la mystique de la nonne. Il représente un déplacement de la personne dans l'espace-temps pour la rapprocher de la Sainte Famille en Palestine. L'Islam n'a pas créé le voile. Cet objet marque un statut de la femme supérieur à celui de l'odalisque et impose un respect chez les hommes.
Au Moyen-Âge, la nudité n'était pas un tabou en Europe. Le meilleur état pour se baigner reste la nudité. Ce qui est encore le cas au Japon. C'est plutôt la démocratisation de la Bible avec les lectures de l'Ancien Testament qui ont forcé les campagnes anti-nudité. Est-ce que le David de Michel-Ange aurait pu être exposé à Rome ?
Finalement, vous me faites penser à un vieux film que j'ai vu récemment. Libre à vous de vous identifier.
Archives de Vigile Répondre
10 septembre 2013Je me permets de rappeler qu' une grande partie de ces défroqués, au début des années 60, sont sortis avec une éducation, avec diplôme(s).J'en connais des tas! Dont deux dans ma propre famille.
Souvent ils(elles) étaient allés(es) dans les Ordres pour faire plaisir aux parents.
"La foi gardienne de la langue", disait-on,à l'époque.
Certains(es), comme Mme Richard, en ont gardé un souvenir amer. Je respecte cela! Et je le comprends! D'autres se disent que, sans les communautés religieuses, ils n'auraient pas pu avoir l'éducation et la scolarité obtenues quand ils(elles) étaient en religion.
Archives de Vigile Répondre
10 septembre 2013Cette ouverture vers votre vie personnelle précédente m'a émue. Merci de nous faire partager un angle de la vie religieuse que peu de gens connaissent. J'ai un ami qui était religieux enseignant et qui, aujourd'hui, malgré les années, a conservé une aigreur quelquefois explosive sur cette période. La pilule n'a pas encore passé. Sous prétexte d'un mythe divin, on a transformé un nombre très important de talents en "cheap labor" qui, bien sûr, faisait l'affaire du système qui se déchargeait ainsi de responsabilités qui auraient dû lui incomber.
Merci encore de nous partager ces événements à tout le moins délicats.
Tâm An
Alain Maronani Répondre
10 septembre 2013'Pourquoi empêcher une femme de porter une burka parce qu’elle est pharmacienne dans un hôpital et tolérer qu’elle la porte chez PJC ou FAMILIPRIX ? J’avoue avoir changé de comptoir pour un service chez Bureau en gros, parce que la musulmane voilée qui me servait à la caisse'
Vous lui avez appliqué le MEME traitement que certains demandent quand ils se rendent dans un hopital...n'etre vu que par un homme ou une femme...etc..
Elle travaillait surement au salaire minimum chez Bureau en Gros...ce qui explique que tout le monde ne se précipite pas...
Peut-etre cela pourrait traverser votre esprit qu'elle n'avait pas le choix et que la stigmatiser un peu plus ne fait que l'isoler encore...en bonne chrétienne.
Allez-vous créer 'La Police Des Oripeaux', chargée de poursuivre les contrevenants, pourchassant le hijjab, la kippah et le crucifix par monts et par vaux ? Quel est le prochain accoutrement sur votre liste ?
L'islam n'est pas soluble dans la démocratie, comme toutes les autres religions, il suffit de voir les emmerdements des juifs séculaires avec les juifs religieux en Israel..., l'interdiction du divorce et de l'avortement par un clergé catholique irlandais borné, les catholiques réacs de CIVITAS en France, etc, il est indispensable de mettre en place des règles qui doivent gouverner notre vivre ensemble.
A la différence de la majorité des opinions exprimées sur Vigile je ne vis pas dans la hantise d'immams s'installant ici et nous dictant leurs lois...je ne demande pas que l'on rebatise les rues, que l'on démonte la croix sur le Mont-Royal, etc...les églises font partie du patrimoine, il faut entretenir les plus significatives, quand elles ne sont pas transformées en condo...etc..
Déconfessionalisation des écoles religieuses privées supportées par le Québec (un sujet soigneusement évité, ce n'est pas un hasard).
Egalité homme-femme dans les pratiques de l'état ou les lieux ou s'exercent la puissance publique (hopitaux, écoles, CLSC, etc..).
Neutralité des lieux ou s'exercent la puissance publique et particulièrement l'Assemblée Nationale, espace qui représente l'ensemble des Québécois. Le crucifix doit rejoindre le musée des religions a Joliette ou ailleurs (exposé à l'Assemblée Nationale si vous voulez).
Neutralité des espaces publics (piscines, centres de sports, parcs, etc..).
Ce sont les pratiques qui me soucient, pas les apparences !!!
Il m'est TOTALEMENT égal que l'infirmière qui s'occupe de moi porte un hijab ou que le cancérologue qui s'occupait de ma femme au Jewish ait eu une kippah, je veux qu'ils soient compétents, ou que la personne qui s'occupe d'enfants en bas-age dans un CPE porte un hijjab...
Il m'est TOTALEMENT égal que les gens construisent des églises, des mosquées, des synagogues, a la condition que l'état ne contribue pas et que ceci respecte les zonages municipaux, ceci concerne la spère privée, pas l'espace public.
Pour ceux qui s'inquiète de l'influence sur les jeunes enfants...et autres bêtises de ce genre, rassurez-vous le système économique va s'occuper rapidement d'en faire des consommateurs serviles...
Archives de Vigile Répondre
10 septembre 2013Louis O'Neil a fait partie de ces "défroqués" du début des années 60, tout comme vous.Il ne partage pas votre point de vue.
"Ce crucifix qui dérange", écrit-il. Je le cite:
"Mais il y a néanmoins beaucoup des gens qui associent cet objet religieux au message social que nous a transmis le crucifié originaire de Nazareth. On décèle dans ce message des éléments précieux, tels par exemple la culture de la vie, l’égalité de tous les êtres humains incluant l’égalité homme-femme, la liberté, la justice sociale, le devoir de partage, la défense des droits des plus démunis, la solidarité, la non-violence, la primauté de la personne face à la domination de l’argent. On se dit que ce serait bénéfique pour tous les citoyens si ceux et celles qui prennent les décisions politiques et adoptent des lois s’inspiraient de cet héritage véhiculé dans l’Évangile, transmis à travers les siècles et symbolisé par un crucifix."
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/387029/ce-crucifix-qui-derange
Archives de Vigile Répondre
10 septembre 2013Louis O'Neil a fait partie de ces "défroqués" du début des années 60, tout comme vous.Il ne partage pas votre point de vue.
"Ce crucifix qui dérange", écrit-il. Je le cite:
"Mais il y a néanmoins beaucoup des gens qui associent cet objet religieux au message social que nous a transmis le crucifié originaire de Nazareth. On décèle dans ce message des éléments précieux, tels par exemple la culture de la vie, l’égalité de tous les êtres humains incluant l’égalité homme-femme, la liberté, la justice sociale, le devoir de partage, la défense des droits des plus démunis, la solidarité, la non-violence, la primauté de la personne face à la domination de l’argent. On se dit que ce serait bénéfique pour tous les citoyens si ceux et celles qui prennent les décisions politiques et adoptent des lois s’inspiraient de cet héritage véhiculé dans l’Évangile, transmis à travers les siècles et symbolisé par un crucifix."
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/387029/ce-crucifix-qui-derange
Archives de Vigile Répondre
9 septembre 2013L'influence de la tradition judéo chrétienne fait partie de notre Histoire, qu'on le veuille ou non....avec ses plus et ses moins.
Pour moi, le crucifix à l'Assemblée nationale ne fait que rappeler cela.
Tiré du livre de Claude Gravel. “La vie dans les communautés religieuses L’âge de la ferveur 1840-1960".Paru en 2010 par Claude Gravel.
Titre du chapitre: Des bâtisseuses d’hôpitaux à une époque où les subventions étaient rares
"A la fin des années 1950, les communautés de femmes étaient propriétaires de 105 hôpitaux dans la province, dont certains gigantesques(notamment St-Jean-de-Dieu). ....Il y avait bien plus. Les religieuses catholiques administraient à la même époque 36 des 66 hôpitaux situées à l’extérieur de la province de Québec".
Pourquoi des religieuses dans l’enseignement?
« Au milieu du X1Xe siècle, les Canadiens français brûlèrent leurs écoles plutôt que d’avoir à payer des taxes pour les entretenir, un épisode connu sous le nom de « Guerre des éteignoirs ».
"Et l’enseignement primaire, dans les quartiers urbains comme dans les villages, qui aurait pu constituer un débouché naturel pour bien des jeunes filles, leur était refusé. Elles coûtaient trop cher aux yeux de la population, même à 200 piastres par année! C’est dans ce climat que, peu à peu, se fit jour une solution qui satisfait tout le monde : les religieuses.".