L’identité se noie dans la mer d’un pluralisme annihilant

La face cachée du multiculturalisme

61a53205b54567f110ce58d71f766a1d

Tribune libre

Le 8 octobre 1971, dans une déclaration devant la Chambre des communes, le premier ministre Pierre Elliot Trudeau établissait le multiculturalisme comme étant une politique gouvernementale officielle. Le multiculturalisme visait à préserver la liberté culturelle des individus et offrir une reconnaissance des contributions culturelles des divers groupes ethniques à la société canadienne.


Dans son discours à la Chambre des communes, le premier ministre Trudeau déclarait qu’aucune culture singulière ne pourrait définir le Canada et que le gouvernement acceptait « la prétention des autres communautés culturelles qu’elles aussi, sont des éléments essentiels au Canada. »


Et voilà, le « Canada terre d’accueil » était créé et devenait un dogme indéfectible qui orienterait dorénavant la politique d’immigration canadienne. À partir de la déclaration de cette politique, le Canada, y compris le Québec, ont mis de l’avant toute une série de mesures visant à reconnaître les droits et libertés des divers groupes ethniques venant s’établir au pays.


Si tant est qu’aujourd’hui le Québec, dans la foulée du multiculturalisme canadien, a érigé en étendard la diversité culturelle à tel point que la notion même de « peuple » se dilue progressivement dans la pluralité des cultures. Le peuple québécois s’est métamorphosé petit à petit en une entité vague et éthérée dont l’identité se noie dans la mer d’un pluralisme annihilant qui sape à la base toute tentative d’affirmation nationale…



Henri Marineau

Québec


Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2089 articles

  • 1 470 106

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



1 commentaire

  • André Gignac Répondre

    21 décembre 2017

    Monsieur Marineau



    La dernière phrase de votre texte résume tout. Les questions qui me chicotent de plus en plus:  pourquoi ce peuple sans doute conscient de ce qui se passe autour de lui surtout à Montréal, pourquoi ne réagit-il pas plus que ça à cette immigration démesurée, à ce multiculturalisme "canadian" en train de briser notre cohésion et notre élan national? Pourquoi ne réagit-il pas avec plus de vigueur et de détermination au déclin de sa langue et de sa culture? A t-il perdu sa fierté et le respect de lui-même? L'assimilation est-elle devenue irréversible? Est-il trop tard?



    Il est clair dans ma tête  que tous les partis politiques à Québec ont démissionné et que nous n'avons plus rien à attendre d'eux mais la rue est toujours là non?  Rien ne lève dans la population! Est-ce que ça vaut la peine de continuer? Un doute commence à s'installer dans ma tête; je me pose de plus en plus de questions à cet effet. Un gros merci pour tous les articles intéressants que vous publiez. Heureuses Fêtes! 



    PS: Une chose est certaine si l'indépendance doit se produire, elle se fera par le  peuple et non par ces politiciens vendus qui nous gouvernent tout croche et sans idéal collectif.



    INDÉPENDANCE OU ASSIMILATION!



    André Gignac 21/12/17