Profitant de la tenue d’élections municipales en novembre prochain, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, suggère d’imposer un régime minceur aux structures de la ville de Montréal. Sa réforme de la gouvernance présentée lundi matin propose de faire passer de 103 à 61 le nombre d’élus montréalais et de 19 à 12 le nombre d’arrondissements.
Montréal est devenue « ingouvernable » et il y a urgence d’agir, estime François Legault. Le chef de la CAQ suggère donc de réduire le nombre d’élus et de fusionner certains arrondissements de manière à ce qu’ils ne soient plus que 12 au lendemain des élections du 3 novembre.
Fusion d’arrondissements
Selon sa proposition, l’arrondissement d’Outremont serait fusionné à celui du Plateau-Mont-Royal, Rivière-des-Prairies -Pointe-aux-Trembles et Anjou seraient réunis tout comme Le Sud-Ouest et Verdun de même que Lachine et LaSalle. Les frontières de six arrondissements, dont ceux de Ville-Marie, de Rosemont -La Petite-Patrie et de Villeray -Saint-Michel -Parc-Extension, demeureraient inchangées.
La CAQ propose aussi de remplacer les maires d’arrondissement élus au suffrage universel par des présidents d’arrondissement désignés par leurs pairs, comme c’était le cas au moment des fusions de 2002. « Avoir 19 maires, ça donne l’impression d’avoir beaucoup de gouvernance, beaucoup de patrons », a expliqué François Legault, qui a évoqué - sans les nommer - les maires qui rendent « impossible » la circulation automobile entre le nord de la ville et le centre-ville.
Après les élections, la personne ayant accédé à la mairie de Montréal pourra aussi revoir le partage des pouvoirs entre la ville-centre et les arrondissements.
Lisée dit non
Pour que cette réforme voie le jour, l’Assemblée nationale devra adopter un projet de loi rapidement, estime M. Legault qui a au préalable consulté le ministre responsable de la Métropole, Jean-François Lisée, le porte-parole du Parti libéral du Québec pour la Métropole, Pierre Arcand, de même que les trois principaux candidats à la mairie de Montréal, soit Louise Harel, Richard Bergeron et Denis Coderre.
Jean-François Lisée ne semble pas enclin à se lancer dans un tel débat. « Nous avons pris l’engagement de ne pas retoucher aux structures dans un avenir proche », a-t-il indiqué au Devoir. Selon lui, il appartient aux élus montréalais de faire des choix. Le cas échéant, le gouvernement sera à leur écoute.
Bien que favorable à une réforme de la gouvernance à Montréal, et surtout à une révision du partage des responsabilités entre la ville-centre et les arrondissements, la chef de Vision Montréal, Louise Harel, estime que la proposition de la CAQ est difficilement réalisable à si courte échéance et qu’une consultation publique sera nécessaire.
En septembre dernier, le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, avait recommandé de réduire à 65 le nombre d’élus. Mais selon lui, la solution ne doit pas venir de Québec, mais des élus montréalais eux-mêmes en raison des traumatismes des fusions-défusions vécus il y a dix ans. La proposition de François Legault est « populiste », a-t-il dit.
Des économies ?
Ce n’est pas la première fois que François Legault aborde le thème de la gouvernance à Montréal. Lors de la campagne électorale provinciale de l’automne 2012, le chef de la CAQ avait suggéré de réduire à 50 le nombre d’élus à Montréal. L’ex-maire Gérald Tremblay avait réservé un accueil glacial à cette proposition, estimant qu’il s’agissait d’un « faux débat » et qu’éliminer des postes d’élus ne ferait qu’augmenter le nombre d’attachés politiques.
Quant aux 15 villes liées qui comptent 106 élus pour une population d’environ 210 000 habitants contre 1,6 million pour Montréal, François Legault n’envisage pas de réforme.
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain a salué les propositions de la CAQ. « Le statu quo est intenable », croit son président, Michel Leblanc.
Gouvernance
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