Estimant que les célébrations officielles de la Fête nationale s’apparentent depuis trop longtemps à « des montées de lait annuelles du mouvement souverainiste », la Coalition avenir Québec souhaite revoir de fond en comble leur organisation afin de les rendre apolitiques, une sortie rapidement dénoncée par Pierre Karl Péladeau.

« Tout le monde sait que les animateurs des spectacles et les artistes invités par le Mouvement nationale des Québécois (MNQ) le sont souvent parce qu’ils sont clairement affichés comme souverainistes », a constaté la porte-parole caquiste en matière de culture, Claire Samson.

Voyant les « appels à l’indépendance » se répéter pendant les soirées de la Saint-Jean-Baptiste, bon nombre de Québécois, qui ne se retrouvent plus dans ce discours, font désormais le choix de rester à la maison, croit la députée caquiste d’Iberville.

Or en bout de ligne, c’est aussi avec l’argent des contribuables Québécois que sont financées ces festivités officielles, rappelle la CAQ.

De l’argent public pour promouvoir la souveraineté

Pour le député caquiste Benoit Charette, il ne fait nul doute que les fonds publics confiés au MNQ servent non seulement à l’organisation des célébrations de la Fête nationale, mais également à la promotion de la souveraineté, et ce à l'année, ce qui est inacceptable selon la CAQ.

Sur son site Internet, le MNQ précise d’ailleurs que sa mission est de « faire du Québec un pays français et démocratique ».

Le député de Deux-Montagnes s’est même fait demander récemment par des citoyens « s’il faut être souverainiste » afin de pouvoir assister aux célébrations organisées dans sa circonscription, tellement la programmation est teintée par l’option souverainiste.

« La Fête nationale n’appartient pas aux souverainistes, a plaidé M. Charette. Il est temps de faire en sorte que tous les Québécois retrouvent le goût de prendre part aux célébrations officielles de leur identité et leur culture. »

Le PQ fustige la CAQ

En début de semaine, le MNQ, dans une lettre ouverte cosignée par des nombreuses personnalités publiques, s’est plaint de coupes de 20 % imputées à son budget, une sortie aussitôt appuyée par le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau.

D’ailleurs, le chef péquiste n’a pas tardé à répondre à la CAQ, via son fil Twitter, jeudi après-midi.

« Ce n'est pas parce que vous avez perdu Chauveau que vous devez vous attaquer à notre Fête nationale », a écrit Pierre Karl Péladeau.

Le porte-parole péquiste en matière de loisirs et de sports, Sylvain Pagé, s’est dit surpris et étonné de la prise de position du parti de François Legault.

« Ça fait quatorze ans que je suis député, et je n’ai jamais entendu de citoyens se plaindre à ce sujet comme le fait la CAQ », a dit le député péquiste de Labelle.

20 % de moins que promis

Le premier ministre Couillard a nié, cette semaine, toute compression imputée au budget des festivités de la Fête nationale, plaidant que c’est plutôt le gouvernement péquiste, au printemps 2014, qui s’était engagé à bonifier l’enveloppe qui y est consacrée.

Vérification faite, après leur arrivée au pouvoir, les libéraux ont bel et bien laissé le MNQ profiter d’une première bonification de leur subvention, l’an dernier. Devant l’état des finances publiques, les montants ont plus tard été ramenés au même niveau que sous Jean Charest, soit à un peu moins de 750 000 $ pour le comité de la Fête nationale à Montréal et à 3,64 M$ pour les festivités organisées ailleurs au Québec par le MNQ.

Si le gouvernement Couillard avait maintenu le dégel de l'aide financière décrété par le gouvernement Marois avant les dernières élections générales, les sommes allouées, pour l’ensemble des festivités, auraient dépassé les 5,3 M$ en 2016.