Il a été annoncé hier que la Caisse de dépôt et placement du Québec, le bas de laine des Québécois, investirait à nouveau le marché israélien par l’entremise d’une compagnie fondée en partenariat avec la famille Bronfman de Montréal. Les Bronfman sont proches des milieux libéraux depuis toujours.
La compagnie en question s’appelle Claridge CDPQ Israel. Elle sera contrôlée également par la Caisse et la famille de Stephen Bronfman. Stephen Bronfman a donné des milliers de dollars aux libéraux au fil des ans. Comme les autres membres de sa famille d’ailleurs.
Pour l’heure, on ne connaît pas les sommes investies par la Caisse dans cette aventure au pays israélien.
Ce n’est pas la première fois que les Bronfman, des anglophones d’origine juive de Montréal, investissent en Israël. Ils avaient fait des affaires là-bas dès le début des années 1990 par le truchement de Claridge, la société d’investissement de la famille. La Caisse les appuyait déjà, entre autres par le truchement du Fonds Renaissance.
Claridge a été fondée en 1987. La société très discrète (elle n’a ni site internet, ni vitrine, ni rien de tout ça) contrôle des milliards de dollars. Elle s’implique principalement dans l’alimentation, l’énergie, le divertissement et l’immobilier.
Claridge a été dirigé de 1987 à 1999 par Robert Rabinovitch, mandarin libéral et grand admirateur de Pierre Elliott Trudeau. Il a aussi été le bras droit de Gérard Pelletier, ministre libéral de la même époque. En 1999, Jean Chrétien nomma Rabinovitch à la tête de Radio-Canada. Le sénateur libéral Leo Kolber, proche de Jean Chrétien et à l’origine de l’affaire Yves Michaud, a aussi été impliqué des années durant chez Claridge. Jonathan, le fils du sénateur, était d’ailleurs jusqu’à tout récemment l’homme de confiance des Bronfman en Israël.
En 2000, le fondateur de Claridge, Charles Bronfman, a été accusé d’avoir fait un don de 500 000$ à une association soupçonnée d’avoir financé illégalement les activités politiques du premier ministre israélien du temps, Ehud Barak.
Début des années 1990, Claridge acheta 25 % du capital d’Osem, compagnie spécialisée dans les produits alimentaires, ainsi que 18 % d’ECI Telecom, fabricant d’équipement téléphonique. Elle possédait aussi 2 % de Teva Pharmaceutical. Toutes trois des compagnies israéliennes.
Mais à la même époque Claridge devint également actionnaire majoritaire de Koor, le principal conglomérat industriel d’Israël. Koor concentrait ses activités dans les secteurs de l’alimentation, la construction et l’électronique. En 1997, Claridge possédait 24% des actions de Koor (400 millions$). En 2000, elle en possédait 29%. Jonathan Kolber fut placé à cette époque à la tête de Koor.
Parmi les filiales de Koor l’on retrouvait Tadiran Communications.
Dès les années 50, le fondateur d’Israël et sioniste David Ben Gourion organisa l’industrie militaire du pays qu’il dirigeait. Pour se protéger efficacement de ses voisins. Celle-ci reposera sur les épaules d’Israël Aircraft Industry (IAI); Israël Military Industry; et Rafaël (recherche et développement d’armements nouveaux). Trois entreprises publiques qui feront historiquement affaire avec une vingtaine de sous-traitants, dont les principaux sont la Soltam (artillerie) et la Tadiran (télécommunications) appartenant à Koor.
De par sa situation géopolitique, Israël a développé une expertise militaire reconnue de par le monde. Cela permet aux compagnies israéliennes de vendre des armes aux autres armées du monde. Tadiran, qui a été dirigée des années par Hezi Chermoni qui se décrivait lui-même comme un Sioniste assumé, en vendit à l’international comme les autres. Celle-ci s’est principalement spécialisée dans la vente de systèmes de communication militaires tactiques et dans les services de sécurité.
Parmi les autres filiales de Koor, l’on retrouvait Elbit System. Cette filiale se spécialisait dans le matériel de surveillance et la commercialisation de drones militaires.
L’annonce d’hier indique que les deux partenaires réunis à l’intérieur de Claridge CDPQ Israel comptaient multiplier les investissements dans les secteurs de la technologie civile et de l’innovation. La compagnie sera dirigée par un lieutenant des Bronfman, Oded Tal.
Il sera intéressant de surveiller ce en quoi s’impliquera vraiment cette nouvelle compagnie en Israël dans les prochaines années. Afin de vérifier si elle n’investira pas, par la bande, dans une industrie militaire qui est liée à une situation géopolitique des plus déplorables. Car il serait évidemment inacceptable que la Caisse fasse fructifier les retraites des Québécois à l’aide de l’industrie de la mort…
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