Catherine Dorion a raison

L’urgence

Pourquoi je n'ai jamais choisi Québec solidaire

Élection Québec 2012

Militants, militantes. Opposants, opposantes, Curieux, curieuses.
Ça fait déjà un certains temps que le débat s’anime. La toute première fois, dans mon souvenir, où j’ai entendu la question, c’est lors d’un débat sur la souveraineté organisé par le CÉRAN (Centre étudiant de recherche et d’action nationale). Étaient invités, pour l’occasion, Bernard Drainville du Parti Québécois, François Saillant de Québec solidaire et Jean-Martin Aussant d’Option nationale. M. Saillant a alors demandé à M. Aussant pourquoi il ne désirait pas, vu la nature très progressiste de la plate-forme de son parti, joindre les rangs des Solidaires. La réponse fut tout aussi claire qu’efficace, pour le député de Nicolet-Yamaska, il était hors de question de joindre les rangs d’une formation dont le chef s’est réjoui de l’élection de 58 députés fédéralistes au Québec le 2 mai 2011. Cette réponse fut la même lorsque Marie-France Bazzo lui posa aussi la question sur les ondes de Télé-Québec.
Tout est là. La naissance et la progression rapide d’Option nationale se résument en l’absence d’un parti résolument souverainiste à l’Assemblée nationale. Bien évidemment, des députés et militants du PQ clameront qu’ils le sont, d’autres de QS aussi. Je les crois sincères. Individuellement. Mais leurs formations politiques respectives n’offrent que des «peut-être» ou des «si» à l’avènement de l’indépendance du Québec. Tandis que chez ON, c’est l’indépendance d’abord et avant tout. Je laisserai à une autre chronique la vision souverainiste du PQ, et m’attarderai à celle de Québec solidaire, puisque c’est d’elle dont il est question dans le texte de ma collègue et amie Catherine Dorion, candidate d’Option nationale dans Taschereau.
Je suis un ardent défenseur de la justice sociale, de l’égalité et de la coopération entre les humains. Le «Pays de projets» de Québec solidaire est très, très emballant. Il touche mes valeurs profondément et j’ai beaucoup de respect pour ceux et celles qui mettent temps, énergie et passion à le défendre. Mais si je suis d’accord avec le «pourquoi», c’est le comment qui me pose un problème. Ce que vous proposez, chers Solidaires, c’est une révolution idéologique, tant politique, sociale, qu’économique. Rien de moins. Mais c’est dans le processus que vous proposez que se situe ma grande réticence face à vos ambitions. Selon vous, l’axe de débats gauche/droite doit primer sur le souverainiste/fédéraliste.
Dans son intervention, Catherine stipulait que le débat gauche-droite est handicapé, puisque nous ne pouvons pas, en étant une province canadienne, instaurer complètement notre mode de pensée dans nos lois et nos institutions. Point. En fait, le programme de Québec solidaire me donne l’impression de m’inviter à rénover de fond en comble une maison où je ne suis que locataire. Un endroit où je suis soumis à l’autorité de quelqu’un qui n’habite pas chez-moi, mais qui a droit de regard sur une bonne partie de ce qui s’y passe. Alors, à quoi bon m’investir autant, si c’est pour me faire légalement et légitimement barrer la route par le propriétaire ? C’est le même phénomène que vit le Québec. N’est-ce pas frustrant d’investir dans les énergies vertes quand notre «proprio» se retire de Kyoto ? Et que dire du registre des armes à feu ? Soyez honnêtes. On peut vraiment faire un Québec progressiste et émancipé en tardant à quitter le Canada ? Pourquoi attendre ?
Dans sa réponse à ma collègue, Alexandre Leduc écrit ceci :

«Prenons des exemples concrets. Nous pourrons difficilement bonifier l’assurance-chômage en restant dans le cadre canadien. Même chose en ce qui concerne la révision des monopoles dans le domaine des communications. Cependant, il n’y a absolument aucune raison qui explique d’attendre quoique ce soit pour réaliser maintenant la gratuité scolaire, de réinstaurer la taxe sur le capital et une fiscalité progressiste, faire Pharma-Québec ainsi que d’augmenter le salaire minimum.»

Ensuite, il analyse ainsi la démarche d’Option nationale :
«Cependant, et c’est là où réside notre désaccord, il est faux de croire qu’on ne peut rien faire «en attendant l’indépendance». On connait que trop bien la chanson :


– La gratuité scolaire? Oui oui on est d’accord, mais on fera ça après l’indépendance.
– La hausse du salaire minimum? Oui oui on est d’accord, mais on fera ça après l’indépendance.

Le PQ nous sert ce discours depuis qu’il a pris le pouvoir en 1976. Pourquoi? Car il s’est donné comme seul objectif l’indépendance. Le reste, ça dépend dans quelle direction souffle le vent. Le dossier de l’amiante cette semaine en est la dernière manifestation.»

Comme tout est une question de perception, j’aurais aussi le même reproche à faire. Mais à Québec solidaire. Car il y a, si je puis me permettre, un problème de rigueur historique ici. Selon Leduc, le PQ aurait mis l’indépendance d’abord, laissant tout le reste en second plan. Mais, dans les faits, qu’est-ce que le PQ a réalisé au cours de ses mandats à la tête du Québec ? Une réforme du financement électoral, la loi 101, la Caisse de placements et de dépôts, l’assurance-médicaments… toutes des mesures progressistes de très haute importance. Mais il n’a pas fait l’indépendance. Pire, il l’a pratiquement rejetée de son discours, tout comme les idées progressistes. Tout ça dans le but de faire place à un électoralisme basé sur un flou idéologique et un opportunisme navrant. C’est ça, la première raison du départ d’Aussant et de la fondation d’Option nationale. C’est très important de le retenir.
Toujours lors du débat au CÉRAN, Bernard Drainville a défendu avec énergie la démarche du Parti québécois qui vise à poser des gestes souverains et progressistes au sein du Canada en attendant de faire l’indépendance qui doit, toujours selon le député de Marie-Victorin, se faire au bon moment. Comme le PQ l’a toujours fait finalement.
M. Leduc propose donc :
«Cependant, il n’y a absolument aucune raison qui explique d’attendre quoi que ce soit pour réaliser maintenant la gratuité scolaire, de réinstaurer la taxe sur le capital et une fiscalité progressiste, faire Pharma-Québec ainsi que d’augmenter le salaire minimum.»

Ce que moi, personnellement, je comprends de ce discours, c’est qu’il est le même que celui de Drainville. Finalement, le plan de Québec solidaire ressemble-t-il à la gouvernance souverainiste de Pauline Marois ? Je crois que oui. Pour Option nationale, c’est la souveraineté D’ABORD ET MAINTENANT. Sinon, pourquoi Aussant aurait-il quitté le PQ pour se lancer dans l’aventure terriblement incertaine de fonder un nouveau parti ? Ou pour joindre les rangs d’une formation politique proposant une démarche qui a des airs de celle qu’il dénonce ? Par ailleurs, pour en finir avec le texte de M. Leduc, voici le dernier point sur lequel je voudrais me prononcer :
«Pour avoir étudié l’histoire politique du Québec, je peux vous dire que ça fait 40 ans que la gauche attend. Ce débat de stratégie a fait particulièrement rage dans les années 60 et 70 ainsi qu’en 1995 lors du dernier référendum. À ce sujet, les leçons de l’histoire sont assez claires : lorsque la gauche souverainiste met en veilleuse son programme social, personne ne le défend au parlement. La preuve la plus récente est l’affaire de la loi 204 sur l’amphithéâtre de Québec. Sans Amir Khadir, seul élu d’un parti identifié à gauche, l’affaire aurait passé inaperçue.»

Là aussi, il me semble que certains éléments majeurs ont été négligés dans cette analyse. Bien sûr, M. Khadir a fait un travail de premier plan dans la dénonciation du projet de loi sur l’amphithéâtre. D’ailleurs je tiens à souligner son apport colossal à la démocratie du Québec, qui lui doit une fière chandelle pour ce dernier droit du règne libéral. Il a brassé le gouvernement beaucoup plus à lui seul que le Parti québécois au complet.
Par contre, la réplique au projet de loi sur l’amphithéâtre la plus musclée n’est pas venue de M. Khadir. C’est une jeune avocate de Québec, maître Julie Mc Cann, qui a livré le meilleur plaidoyer contre le projet lors de la commission parlementaire. La chargée de cours en droit est maintenant candidate d’Option nationale dans Jean-Talon et a été en charge de la recherche et de la rédaction de quatre projets de loi soumis par ON lors de la dernière session parlementaire. Ces projets visaient à améliorer le sort des victimes d’agressions sexuelles, à alléger la loi 78, à réformer les institutions démocratiques et à faire du peuple québécois le propriétaire des ressources naturelles de son territoire.
Bref, depuis l’émergence d’Aussant et d’Option nationale, Khadir et Québec solidaire n’ont plus le monopole de la gauche à l’Assemblée nationale. Nous ne proposons pas de mettre l’axe gauche-droite en veilleuse. Nous disons seulement qu’il est la deuxième étape de notre processus. C’est tout. Nous soutenons qu’il est nécessaire, dans un premier temps, d’avoir la totalité de nos outils entre les mains avant d’entreprendre le grand chantier de notre pays. Je crois que nos actes suffisent à prouver que nous ne voulons pas faire une souveraineté aveugle, demander un chèque en blanc aux Québécois comme le fait le PQ. Nous avons un plan et ce plan tient compte du fait qu’il faut réformer en profondeur nos institutions. Nos solutions sont plus qu’avant-gardistes et pragmatiques. Car votre projet social aura d’énormes coûts. J’ai des gros doutes quant à sa faisabilité dans un Québec province où les dédoublements de dépenses ministérielles taxent déjà pas mal les citoyens. Oui, il faut rétablir des paliers d’imposition plus équitables. Mais l’indépendance permettra de récupérer des sommes d’argent colossales qui existent déjà mais qui sont mal investies.
L’urgence
Ici et maintenant. Parce que le Canada a pris une direction idéologique diamétralement opposée à celle du Québec. Parce que des économistes prédisent un meilleur avenir aux petites nations. Parce que le Nord du Québec est sur le point de se faire dévaliser par des étrangers. Parce que le français perd dramatiquement des plumes. Voilà pourquoi, l’indépendance.
Ici et maintenant. Faire le Québec progressiste que vous semblez souhaiter au sein du Canada de 2012 est impossible. Le gouvernement majoritaire est très à droite. L’opposition officielle est à gauche, me dites-vous ? Elle est plus forte que jamais ? C’est vrai. Mais cette gauche est-elle cohérente avec la vôtre ? Avec celle que nous souhaitons ici ? Thomas Mulcair est un ancien libéral provincial. Il a fait reprendre du poil de la bête à son parti en le poussant davantage vers le centre. Des rumeurs de fusion entre le NPD et le PLC courent toujours, trainant le spectre du scandale des commandites et de la loi sur la clarté référendaire. N’oublions pas que le NPD est dirigé par un ancien libéral provincial et que le PLC l’est par un ancien premier-ministre provincial issu du NPD. Bonnet blanc, blanc bonnet. Les néo-démocrates sont les plus grands partisans d’une centralisation forte des pouvoirs à Ottawa. Le député d’Outremont est un fédéraliste convaincu, un ancien membre d’Alliance Québec et un farouche opposant à la loi 101. Vous me direz que le NPD a émis la Déclaration de Sherbrooke. Où étaient les députés néo-démocrates francophones du Québec lors du Forum mondial de la langue française, afin de dénoncer le recul du français ou l’anglicisation de Montréal ? Mulcair n’est-il pas le député d’une circonscription à majorité francophone de la Métropole ? C’est donc ça, pour vous, un Canada où il est possible de faire les réformes que vous souhaitez ? Où il est encore possible pour le Québec de s’émanciper ?
Québec solidaire dit que le débat gauche/droite doit primer sur le débat souverainiste/fédéraliste. Son co-chef applaudi l’arrivée massive des néo-démocrates au Québec et plusieurs militants solidaires militent et collaborent avec le parti le plus centralisateur à Ottawa. Mais, ce parti se dit souverainiste. Il y a ici, selon mon humble avis, incohérence. Voilà pourquoi, je n’ai jamais joint les rangs de Québec solidaire et que Catherine Dorion a raison.
J’habite une grande maison. J’ai envie d’abattre les murs, d’ouvrir les fenêtres pour y faire entrer de l’air frais, d’y apposer les couleurs qui me plaisent, d’y inviter qui je veux. Mais pourquoi le ferais-je si, en bout de ligne, le propriétaire des lieux m’impose ses volontés qui vont à l’encontre des miennes. Si je suis sérieux dans mes ambitions. Si mon rêve est digne de ce nom et que je suis prêt à tout donner à ce rêve, il n’y a qu’une seule solution.
Faire de cette maison la mienne.
Christian St-Pierre
Candidat d’Option nationale dans Jean-Lesage.

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17 commentaires

  • André Lavoie Répondre

    14 août 2012

    Je note avec intérêt la réponse de JM Ausant indiquant: "il était hors de question de joindre les rangs d’une formation (QS) dont le chef s’est réjoui de l’élection de 58 députés fédéralistes au Québec le 2 mai 2011."
    Je rappelle aux plus jeunes et à ceux et celles qui l'auraient oublié qu'en 1984 le PQ s'était engagé dans le "beau risque" et qu'un grand nombre de ses militants avaient travaillé pour le parti Progressiste conservateur "fédéraliste" de B. Mulroney, lequel prit le pouvoir en faisant élire 58 de ses candidats au Québec, le 4 septembre 1984. N'est-ce pas là plus compromettant que de voir A Khadir montrer de l'ouverture suite à l'élection de 58 députés NPD (dans l'opposition)?
    Bien sûr, il y a eu une crise interne au PQ dans les mois qui ont suivi cette élection, 5 ministres et 3 députés ayant démissionné, alors que leur parti était au pouvoir, rappelons-le.
    La réflexion de M. St-Pierre est pertinente mais perd un peu de crédibilité parce qu'elle manque de perspective. Il y aurait aussi lieu de corriger quelques erreurs factuelles: ainsi, la Caisse de dépôt et placement du Québec a été créée en 1965 plus de 11 ans avant l'arrivée au pouvoir du PQ.

  • Laurent Desbois Répondre

    21 juillet 2012

    Non à la souveraineté multiculturaliste de Québec solidaire
    La position de Québec solidaire pave ainsi la voie à la consolidation, au Québec, du multiculturalisme déjà bétonné par la constitution canadienne
    Daniel BARIL, 2 février 2012
    http://www.vigile.net/Non-a-la-souverainete

    Il est inquiétant que les deux dirigeants de la commission Bouchard-Taylor puissent être impliqués d’aussi près avec des partis politique, tel que Québec Solidaire et le NPD, faisant la promotion de la « laïcité ouverte ». Pouvons-nous réellement compter sur eux pour régler le débat sur l’identité nationale, la laïcité et les accommodements raisonnables? Ma réponse est non.
    Le 25 janvier dernier, le député de Mercier, Amir Khadir, affirmait que Québec solidaire était le seul parti capable de réaliser la souveraineté du Québec. Deux jours auparavant, Ruba Ghazal, porte-parole de Québec solidaire, participait à un débat sur la laïcité organisé par la librairie Paulines avec Jean-Marc Larouche et Guy Rocher, trois des auteurs du livre collectif Le Québec en quête de laïcité.

  • Laurent Desbois Répondre

    21 juillet 2012

    Et que dire des alliés progressifs de QS… le NDP???
    Bay Street et ses néobouddhistes d’Ottawa - 2e partie
    Jeudi, 03 mai 2012 |
    Écrit par Bernard Desgagné
    http://www.lequebecois.org/chroniques-de-bernard-desgagne/bay-street-et-ses-neobouddhistes-dottawa-2e-partie
    Le chantage proguerre et anticitoyen de l’inquiétante Mme Laverdière
    Mulcair et ses patrons de Bay Street

  • Archives de Vigile Répondre

    21 juillet 2012

    Est-ce que Option nationale a été parachuté dans le décor politique québécois, à la cachette de ses membres sincères, et plein de bonne volonté, peut-être un peu naïf, voilà la question que chacun doit se poser personnellement, essentiellement, vu l'essor grandissant de Québec solidaire chez les québécois, afin de faire contrepoids, et d'étouffer dans l'oeuf Québec solidaire? La question mérite qu'on s'y attarde!
    Voici ce qu'écrivait M. Michel Rolland voilà peu de temps ici sur VIGILE.
    « Le PQ, dès son origine, a trahi les militants en faveur de l’indépendance… »
    « …Depuis l’origine du parti de René Lévesque, les indépendantistes vivent sous un toit qui n’est pas le leur. Certains le savent et le disent tout haut, sans gêne. J’en suis… »
    « …Ils cohabitent avec des gens qui disent une chose du bout des lèvres, mais qui, au fond d’eux-mêmes, n’ont pas de convictions sinon de l’opportunisme collé à leur pensée délétère, vaporeuse, calculatrice… »
    « …Ils cherchent des votes, veulent se faire élire, cherchent à embrigader à partir de slogans vides et solubles. Ils réussissent à prendre le pouvoir, après l’usure du pouvoir des adversaires, mais une fois couchés dans le lit de la gouvernance, ils ne se préoccupent guère de mener le combat dont ils ne parlent même pas avant et durant les élections. Dont ils ne parleront guère après les élections…. »
    Je suis d’accord avec Nestor Turcotte sur ces quatre points… et bien d’autres !
    Mais là où il me perd, c’est lorsqu’il dit :
    « …Vous êtes indépendantistes ? Vous voulez l’indépendance du Québec ? Il faut travailler à élire le candidat d’Option nationale… »
    D’abord, Option nationale aux relents d’Option Québec, n’a rien d’indépendantiste. Par son chef, par son nom même, elle pue le PQ à plein nez. Attendez de voir ce que feront ces pseudo indépendantistes lorsque Marois tombera. Ce petit monde électoraliste ne rêve que du jour du grand ralliement où ils se jetteront dans les bras du nouveau cheuf charismatique du PQ, celui qui saura balayer le Québec pour ne rien changer.
    Ensuite, et surtout, le Québec, comme tout l’Occident vit sous une Oligarchie, celle de la bourgeoisie capitaliste. Elle possède tous les médias, ne serait-ce que par la publicité qui les fait vivre. Une véritable dictature médiatique contrôle la pensée de l’électeur, lui dit pour qui voter. Elle contrôle tout ce qui se trouve et se trouvera à l’Assemblée nationale, sauf un gaulois, Amir Khadir. Cette Assemblée nationale larbine travaille dans l’intérêt de ses patrons de Wall street, se soumet aux indices de cotation, met en application les directives du FMI. Obéissante, elle vise le déficit zéro, réduit la taille de l’État, laisse le privé s’infiltrer partout dans le domaine public, même dans la Santé, met la hache dans le budget de la Santé, de l’Éducation, attaque les syndicats, gèle, réduit les caisses de retraite, laisse monter les prix, subventionne les entreprises, réduit leurs impôts, etc., etc..
    La réalité est que la démocratie, si elle a déjà existé, n’existe plus. Même si se formait un parti indépendantiste, composé de dizaines de milliers de membres celui-là, la dictature médiatique le détruirait, l’occulterait, pour ne laisser passer que ses valets du PQ, de la CAQ, du PLQ et d’ON, tout simplement parce que le capital craint par-dessus tout les nations indépendantes jalouses de leur indépendance.
    Notre premier devoir est de mettre en place la démocratie. Pas facile ! Pas facile ! Il nous faudra d’abord remettre l’information entre les mains des citoyens… mais de citoyens… en reste-t-il ? combien n’ont pas été anesthésiés par la médiasserie ? la pire violence que le monde ait jamais connu !
    Pire que les canons : le contrôle de la pensée par les médias.
    En tant qu’indépendantiste, je reste abstentionniste parce que c’est la seule manière de montrer à la pseudo démocratie en place que je vois son jeu et ne lui reconnais aucune légitimité !
    Michel Rolland

  • Archives de Vigile Répondre

    21 juillet 2012

    /…Marco Fortier La Presse - La division du vote souverainiste inquiète l’ancien chef du Bloc québécois Gilles Duceppe, qui appelle les électeurs « progressistes » à se ranger derrière le Parti québécois aux élections imminentes…/
    /…Un récent sondage Léger Marketing a accordé 9% des appuis à Québec solidaire, 1% à Option nationale (parti fondé par Jean-Martin Aussant, qui a claqué la porte du PQ) et 19% à la CAQ de l’ancien péquiste François Legault, souligne M. Guay…/
    /…« Votez stratégique, votez utile ». C’est la ritournelle que les propagandistes péquistes ressassent à chaque élection à l’intention des électeurs, issus de la mouvance progressiste souverainiste, en désaccord avec l’orientation néolibérale qu’a adoptée cette formation depuis le début des années 1980. Cette tactique, pourtant éculée, a eu du succès jusqu‘ici. On estime notamment qu’elle a ravi des milliers de votes à Québec solidaire lors des scrutins de 2007 et 2008. Et la même histoire risque de se répéter lors des prochaines élections…/
    /…Ça fait déjà un certain temps que le débat s’anime. La toute première fois, dans mon souvenir, où j’ai entendu la question, c’est lors d’un débat sur la souveraineté organisé par le CÉRAN (Centre étudiant de recherche et d’action nationale). Étaient invités, pour l’occasion, Bernard Drainville du Parti Québécois, François Saillant de Québec solidaire et Jean-Martin Aussant d’Option nationale. M. Saillant a alors demandé à M. Aussant pourquoi il ne désirait pas, vu la nature très progressiste de la plate-forme de son parti, joindre les rangs des Solidaires. La réponse fut tout aussi claire qu’efficace, pour le député de Nicolet-Yamaska, il était hors de question de joindre les rangs d’une formation dont le chef s’est réjoui de l’élection de 58 députés fédéralistes au Québec le 2 mai 2011. Cette réponse fut la même lorsque Marie-France Bazzo lui posa aussi la question sur les ondes de Télé-Québec…/
    /…Le « Pays de projets » de Québec solidaire est très, très emballant. Il touche mes valeurs profondément et j’ai beaucoup de respect pour ceux et celles qui mettent temps, énergie et passion à le défendre. Mais si je suis d’accord avec le « pourquoi », c’est le comment qui me pose un problème. Ce que vous proposez, chers Solidaires, c’est une révolution idéologique, tant politique, sociale, qu’économique. Rien de moins. Mais c’est dans le processus que vous proposez que se situe ma grande réticence face à vos ambitions. Selon vous, l’axe de débats gauche/droite doit primer sur le souverainiste/fédéraliste…/
    L’axe de débats gauche/droite n’exclut pas nécessairement l’axe de débats sur le souverainiste/fédéraliste. Pourquoi y voyez-vous une contradiction ? L’un ne va pas sans l’autre, et l’autre ne va pas sans l’un !
    Si voter stratégique ne fait que maintenir le néolibéralisme au pouvoir, alors pourquoi Gilles Duceppe nous exhorte à le faire, le faisant, pour qui travaille-t-il en réalité, qu’il en soit conscient ou pas, et si la réponse va dans le sens du néolibéralisme, pourquoi l’Option nationale monte au barricade et dénonce Québec Solidaire ???
    Si je regarde aujourd’hui le théâtre politique, avec le recul que me permet le temps, Québec Solidaire avait vu juste, et le peuple du Québec aussi. Savoir reconnaître pour qui travaille celui qui est en face de nous est toute la question ? En fait, Option nationale n’aurait maintenant plus aucune raison apparente de dénoncer Québec Solidaire, et si elle maintient sa position, nous sommes en droit de nous demander pourquoi ? Et par la même occasion de répondre à notre propre question, à savoir, que voulons-nous de la politique québécoise, qu’attendons-nous de nos politiciens, un changement partiel, un changement cosmétique, un changement de façade, ou bien, un changement réel et en profondeur, alors, encore une fois, je ne vois pas toujours pourquoi, Option nationale répugne et affirme que chez les Solidaires, le problème, c’est qu’ils souhaitent appliquer une révolution idéologique, tant politique, sociale, qu’économique, alors dites-moi, où est le problème, et dites-moi aussi pourquoi Option nationale, eux, ne désire pas, ne loge pas, à la même enseigne, que Québec Solidaire, et donc, si je comprends bien, qu’au contraire du méchant Québec Solidaire, eux, souhaite garder la même idéologie, le même régime politique, sociale et économique ? Alors j’attends vos réponses ! Ça va m’aider à y voir plus clair, et vous aussi, je l’espère, par la même occasion ! La question est qui est qui ? Les programmes politiques, quels que soit leur beauté, leur rigueur, leur vision, attirent beaucoup de poissons, mais quelle genre de personnes les appliquent, et dans quelle direction ?

  • Archives de Vigile Répondre

    20 juillet 2012

    M. St-Pierre, vous m'impressionnez. J'espère qu'il en sera de même des citoyens de votre comté, et qu'ils vous feront confiance. Vous êtes à la hauteur de la qualité de candidatures que j'ai pu voir jusqu'à maintenant chez ON. Bravo!

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    17 juillet 2012

    @ André Vincent:
    Vous résumez plutôt bien la situation. Charest doit être sacré dehors, parce qu'après 10 ans de travail de pillage et sabotage du Québec, nous ne pouvons pas lui laisser obtenir un quatrième mandat (du jamais vu!), ou sinon le Québec est simplement foutu.
    Nous nous offrirons le luxe de discuter idéologies, entre partisans de différents partis souverainistes, si et seulement si nous nous débarassons des libéraux. Autrement, c'est comme discuter du sexe des anges.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2012

    Dans les cirsconstances actuelles, CHAQUE VOTE POUR ON OU QS EST UN VOTE POUR JEAN CHAREST. Cette phrase, je vais la répéter tout au long de la campagne qui s'annonce. Je vais aussi dire et redire qu'il y a URGENCE NATIONALE, et sur ces deux points, personne ne peut me contredire.
    Il ne peut y avoir de « oui mais» gna gna, puisque chaque vote pour ON ou QS est, dans les faits, un vote pour Jean Charest, ce maître de la division.
    Aux dernière élections fédérales, le Québec a voter avec son coeur, et avec comme résultat... ; cette fois-ci, il faut voter avec sa tête.
    Il faut d'abord que Charest décrisse, tout comme il était primordial que Duplessis le fasse en 1960. On a vu ce qui est arrivé après : ce fut la débacle, l'ouverture, puis la prise du pouvoir par le PQ.
    Chaque chose en son temps. L"élection du PQ n'empêchera pas ON ou QS de se développer, de grandir, et si le PQ ne fait pas ce qu'il doit faire dans son prochain mandat, alors il en paiera le prix. Mais au moins, pendant ce temps, le Québec cessera de rapetisser au profit des «autres» et des petits copains.
    André Vincent

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2012

    Bravo pour ce texte M. St-Pierre.
    Daniel Delorme
    Ancien Solidaire et nouveau membre d'Option nationale.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    17 juillet 2012

    «Dans son intervention, Catherine stipulait que le débat gauche-droite est handicapé, puisque nous ne pouvons pas, en étant une province canadienne, instaurer complètement notre mode de pensée dans nos lois et nos institutions.».
    Ottawa, particulièrement sous un gouvernement conservateur (ou de l'Alliance Canadienne et du Reform Party, maintenant ainsi déguisés), mettrait à n'en plus finir des bâtons dans les roues d'un nouveau gouvernement de gauche formé par QS. Et ce, quitte à violer la constitution canadienne, en sautant à pieds joints dans les champs de compétence de la province du Québec.
    Si QS souhaitent vraiment instaurer les changements sociaux dont ils rêvent, pour le Québec, leur meilleure chance d'arriver à le faire, à mon humble avis, serait de proposer un plan qui fonctionne, pour enfin réaliser l'indépendance! Carrément!

  • Gilles Ouimet Répondre

    17 juillet 2012

    Voilà pourquoi nous ne ferons jamais l'indépendance. Nous nous croyons assez fins pour mener deux combats à la fois. Ceux qui ont essayé ça dans l'histoire se sont cassé la gueule. L'indépendance n'est pas affaire de gauche ni de centre ni de droite mais de tout ça à la fois. Québec Solidaire représente le plus ce que je souhaite pour le Québec mais malheureusement, dans le contexte actuel, ce sont ceux qui nuisent le plus à la cause primordiale, soit la souveraineté. Je voterai pour eux après l'accession à l'indépendance ce qui m'apparaît vraiment comme une perspective de plus en plus improbable.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2012

    Indépendantiste depuis les années '60 et de l'aile gauchiste de la mouvance, j'ai «dérivé» un temps vers QS. Jusqu'au moment où cette formation politique a sans crier gare basculé du côté fédéraliste, sous prétexte que le NDP prônait des idées progressistes et de gauche, en l'occurrence à peu près celles du Bloc. Par opportunisme ou parce que les fédéralistes du parti se sont imposés? Y a-t-iol là de quoi bientôt confirmer que QS est devenue l'aile provinciale du grand frère fédéraliste NDP? Comment QS peut-il imaginer réaliser son programme de gauche avec le NDP quand celui-ci a entamé un mouvement vers le centre, de quoi ressembler aux anciens libéraux fédéraux? Je choisirai plutôt les valeurs sûres de l'aile gauche du PQ ou peut-être bien celle de Aussant. Eux, ils sont Québécois.

  • L'engagé Répondre

    17 juillet 2012

    Un texte comme je les aime, transparent, étoffé, solide sur le plan argumentaire, rationnel.
    On vous reprochera le contraire, mais il est possible de prendre vos affirmations, de les contester par des interprétations, des nuances ou d'autres citations, c'est la preuve d'une pensée solide, qui ouvre le débat.
    Un gros merci!
    À mon sens, vous et Catherine Dorion venez très bien d'expliquer l'importance d'ON. On peut ensuite critiquer sa raison d'être, mais c'est alors critiquer la raison d'être d'un parti qui fait de l'indépendance sa raison d'être.
    Pour des indépendantistes, ça sera dur à faire sans hypocrisie...

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2012

    Votre vision est très bien présentée.Continuez,vous êtes
    très convainquant.

  • Renaud Guénette Répondre

    16 juillet 2012

    Juste un mot. MERCI

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2012

    "Selon vous, l’axe de débats gauche/droite doit primer sur le souverainiste/fédéraliste"
    Je ne crois pas qu'il s'agisse de la vision exacte de QS. Ils veulent que la souveraineté et le projet d'une société où règne la justice socio-économique soient proposés ensemble comme un "package" finalement.
    J'ai entendu des Solidaires dire qu'on ne peut aborder la souveraineté sans avoir une idée claire du genre de pays et de société que l'on veut dans un Québec souverain.
    Ceci dit, les élections telles qu'on les connaît ici au Québec sont une arnaque destinée à perpétuer le statu quo social, économique et politique. Des élections à tous les quatre ans ne peuvent être qualifiées de système démocratique. Pour avoir une véritable démocratie, il faudrait que la population soit consultée dans toutes les décisions importantes concernant la nation, bref il faudrait avoir une sorte de démocratie participative.
    Donc, je m'attend à voir un parti de l'establishment remporter la victoire aux prochaines élections, c'est à dire soit le parti libéral, le PQ ou la CAQ. Et peu importe lequel de ces trois partis sort gagnant, on verra une continuité avec ce que fait le gouvernement actuel, c'est à dire une gestion du Québec selon les intérêts de la riche élite capitaliste de la finance et des affaires au détriment du bien commun.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2012

    M. St-Pierre,
    Votre message est d'une fraîcheur qui me rassure. Vous faite parti de ces nouveaux jeunes loups qui ouvriront bientôt les portes de l'indépendance du peuple québécois. Toute la communauté Vigilienne, et de plus en plus tout le Québec, vous découvre avec émerveillement. Jamais aucune formation politique dans l'histoire du Québec n'a rassemblé autant de talents. Votre dévouement me touche.
    Votre pensée politique s'est affermie ici-même sur Vigile au contact de celle, rigoureuse et implacable, de vos pairs. Votre conscience n’en est que plus large et admirable.
    Bienvenue chez-vous.
    Bon courage !