A l'issue du sommet extraordinaire de l'UE sur la crise politique en Biélorussie, la chancelière allemande a déclaré que l'UE ne reconnaissait pas le résultat de la présidentielle dans ce pays qui a consacré la victoire du président Loukachenko.
L'Union européenne ne reconnaît pas le résultat de l'élection présidentielle en Biélorussie du 9 août et va prendre des sanctions contre des personnalités biélorusses : c'est ce qui ressort du sommet extraordinaire de l'UE consacré ce 19 août à la crise politique dans cette ancienne république soviétique.
Ainsi, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que l'UE ne reconnaissait pas le résultat de cette élection dont le président Alexandre Loukachenko est sorti largement en tête selon la Commission électorale centrale de Biélorussie et que contestent manifestants et membres de l'opposition biélorusses.
De plus, le président du Conseil européen Charles Michel a confirmé que Bruxelles allait imposer «bientôt» des sanctions sur un nombre «substantiel» de personnalités, en lien avec la crise politique en Biélorussie. L'UE est «aux côtés» du peuple de Biélorussie, a assuré Charles Michel.
Le 14 août déjà, les ministres des Affaires étrangères de l'UE avaient donné leur feu vert pour «sanctionner les responsables de la répression» des manifestations qui ont suivi la réélection du président biélorusse Alexandre Loukachenko.
L'opposante Tikhanovskaïa avait exhorté l'UE à ne pas reconnaître le résultat de l'élection
A la veille du sommet extraordinaire de l'UE, le 18 août, la candidate malheureuse à la présidentielle en Biélorussie Svetlana Tikhanovskaïa avait publié sur sa chaîne YouTube une nouvelle vidéo dans laquelle elle exhortait les leaders européens à ne pas reconnaître les résultats de l'élection présidentielle dans son pays.
L'annonce de la réélection d'Alexandre Loukachenko a déclenché dès le 9 août des manifestations dans toutes les grandes villes du pays, ces manifestations se sont renouvelées depuis, les protestataires ne reconnaissant par le résultat des élections. La police a réagi en procédant à des milliers d'arrestations dans les soirs qui ont suivi le scrutin.
Des personnes libérées ont témoigné à l'AFP de conditions de détention atroces : privation d'eau, de nourriture et de sommeil, passages à tabac ou encore incarcération par dizaines dans des cellules prévues pour quatre ou six personnes.
En outre, ce 19 août, un troisième décès de manifestant a été rapporté par le site d'information tut.by : selon ses proches cités par ce média, un Biélorusse est décédé à l'hôpital d'une blessure «par balle» reçue lors d'une de ces manifestations réprimées par la police antiémeute. Ce même jour, le ministère de la Santé a confirmé dans un communiqué la mort de Guennadi Choutov, 43 ans, suite à une «forte détérioration» de son état de santé, ne mentionnant pas la cause de ses blessures.
La veille du sommet extraordinaire de l'UE, le président russe Vladimir Poutine s'était entretenu par téléphone avec le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil européen Charles Michel. Il avait notamment souligné que «l'ingérence dans les affaires intérieures de la Biélorussie» et la «pression extérieure sur les dirigeants biélorusses» étaient «inacceptables». La Commission électorale centrale de la Biélorussie a rejeté toutes les plaintes au sujet d'une non-validité des résultats de l'élection présidentielle. Néanmoins, le 17 août, le président biélorusse avait fait savoir qu'une nouvelle élection présidentielle pourrait se tenir si une nouvelle Constitution était adoptée par référendum.