Ce matin, Rakia Fourati et Isabelle Kersimon m'ont inspirées la réflexion suivante au sujet de l'islamophobie et des faux laïques.

Au sujet de l'islamophobie, en France comme ailleurs, la logique est la même. Elle est simplissime: culpabiliser la société et l'accuser de tous les maux. Racisme et xénophobie sont donc devenus des mots clés pour qui veut étouffer toute critique et toute dissidence.

Bye bye le débat public! Certains lui préfèrent les poursuites judiciaires.

Et ils sont de plus en plus nombreux à se bousculer aux portillons de cette cohorte du prêt à penser. Je soupçonne même l'existence d'une sérieuse concurrence. Oui, oui, je vous assure. C'est tout un spectacle qui s'offre à nous. A qui pleurniche le mieux. A qui pleurniche le plus. A qui pleurniche le plus fort. A qui fait semblant de pleurnicher sans pour autant paraître pleurnichard. Evidemment, pour ceux qui se complaisent dans la victimologie, la pleurniche est un art vidé de son sens premier, c'est à dire, son potentiel subversif.

Nous aussi nous avons nos associations bidons et nos pleurnichards et pleurnichardEs poudrées, ces virtuoses de la fourberie qui font exactement le contraire de ce qu'ils prétendent.

Je ne parle pas seulement des Charkaoui et des Chaoui qui veulent se faire passer pour des pères Noël version hallal, bien entendu, en se faisant pousser une barbichette et en égrenant deux sourates du Coran apprises sur le tard pour se donner une légitimité que leur labeur et leur parcours leur ont toujours refusés. Aux côtés de ces deux-là, on retrouve au Québec, une pléthore de dinosaures halal qui ont trouvé de confortables niches dans plusieurs mosquées pour distiller leur venin dans la tête des gamins. Ne comptez pas sur l'émission Enquêtes de Radio-canada pour enquêter -faire son boulot, quoi- sur le sujet. Le refrain est connu de tous: " ne stigmatisons pas les musulmans!". Bien. Passons.

A l'autre bout du spectre, on retrouve une autre catégorie de pleurnichards qui ne se revendiquent pas tout à fait du halal à 100%. Enfin, si. Non. Peut-être. Pas tout à fait. Vous avez compris quelque chose? Non. Ne soyez pas inquiets, je vous en prie. Leur démarche est précisément conçue pour brouiller les cartes. Tenez, prenez l'exemple de Bouazzi et de ses sbires, par exemple. Ils se revendiquent de la ''laïcité'' MAIS pas que. C'est vrai ils sont "laïques" MAIS n'ont de bons mots que pour les islamistes. Ils sont "laïques" MAIS ont soutenu sur leur site Internet une campagne de financement pour payer les frais des avocats de Chaoui, un imam radical qui combat la démocratie. Ils sont "laïques" MAIS ont milité en faveur du maintien d'une mosquée illégale à Laval. Ils ont même demandé au maire de la ville d'enfreindre la loi pour rendre légale la mosquée. Tiens, donc. ''La loi ne nous convient pas, changeons la! '' C'est simple comme bonjour! En somme, Bouazzi et ses sbires sont "laïques" mais ne croient qu' aux Pères Noël hallal. Voilà, le sens de la "laïcité" que défendent Bouazzi et son association. Voilà, le sens de l'État que promeut Bouazzi: les deux genoux à terre face aux islamistes.

Et lorsque la très laïque Rakia Fourati vient mettre les "laïques MAIS", les "laïques PAS QUE", Bouazzi et son association, face à leurs monstrueuses contradictions, sur leur page facebook censée être ouverte au public, dans sa pluralité, sa diversité et sa complexité, alors ils ne trouvent rien de mieux à faire qu'à lui couper le sifflet: l'éjecter, purement et simplement. Allez, oust! Tu n'es pas d'accord. Surtout, ne dis pas pourquoi. Tais-toi. Voilà, l'esprit autoritariste qui anime l'Association des musulmans et des arabes pour la laïcité au Québec, qui cela dit en passant enfreint les règles les plus élémentaires du fonctionnement des associations à caractère public. Un insignifiant détail!

Je finirai par saluer le courage, l'intégrité et la pugnacité de mon amie Rakia Fourati. C'est vrai qu'elle n'est pas reposante pour un sou. Mais reconnaissons lui, une chose. Elle ne lâche pas le morceau. Jamais. Elle sait débattre et argumenter. Et elle le fait bien. C'est certainement grâce à des pionnières comme elle que la Tunisie s'est débarrassé de son tyran. Mais ce pays n'est malheureusement pas au bout de ses peines.

Car l'islam politique avec ses tyrans, petits et grands, a juré de faire de ce pays une théocratie. Le mot vous fait peur? On va arranger ça. Une théocratie style Pas que. Cette entreprise de destruction de la Tunisie moderne n'aurait pas eu lieu sans les compromissions des démocrates Pas que et des démocrates Oui Mais avec les intégristes.

Cela est déjà un autre débat.

Sur ce, je vous salue. Je salue les LAÏQUES qui ne se cachent ni derrière des MAIS, ni derrière des PAS que. Des laïques tout simplement. Des laïques pour qui la fraternité a un sens au-delà de nos origines et de nos appartenances ethniques, culturelles, religieuses ou philosophiques. Des laïques qui savent reconnaître les ressemblances et ne sont pas portés à exacerber les différences.

Je salue les humains en VOUS. POINT.