Le chef des Gardiens de la révolution a averti les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et Israël de ne pas franchir «les lignes rouges». Washington et ses alliés sont accusés par Téhéran d'être à l'origine de la récente vague de manifestations en Iran.
«Tous les ennemis extérieurs seront vaincus s'ils agissent contre l'Iran», a averti, le 25 novembre, le commandant en chef des Gardiens de la révolution, Hossein Salami, lors d'une manifestation monstre de sympathisants du gouvernement organisée à Téhéran. «Cette guerre est finie», a-t-il poursuivi, devant la foule qui scandait en retour : «A bas l'Amérique», «A bas Israël» et «A bas les séditieux».
Nous les détruirons s'ils franchissent nos lignes rouges
Dans la même veine, Hossein Salami a lancé : «Nous avons fait preuve de patience face aux mouvements hostiles de l'Amérique, du régime sioniste [Israël] et de l'Arabie saoudite contre la République islamique d'Iran, mais nous les détruirons s'ils franchissent nos lignes rouges.»
Cette démonstration de force intervient après plusieurs jours de manifestations, lors desquelles de nombreuses personnes sont mortes, et pour lesquelles Téhéran tient les Etats-Unis et ses alliés responsables. Washington a ouvertement affiché son soutien aux manifestants, qui sont descendus dans la rue à partir du 15 novembre en réaction à l'annonce gouvernementale d'une hausse du prix de l'essence, en pleine crise économique liée au rétablissement et au durcissement depuis 2018 de sanctions américaines contre l'Iran.
Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, avait déclaré sur Twitter, le 16 novembre : «Comme je l'avais dit au peuple iranien il y a presque un an et demi [lors d'une précédente vague de manifestations en Iran] : les Etats-Unis sont avec vous.» La Maison Blanche avait publié, dans la foulée, un communiqué assurant du «soutien des Etats-Unis aux Iraniens qui manifestent contre le régime qui est censé les diriger». L’administration Trump condamnait dans ce communiqué «l’utilisation de la force létale et des mesures de restrictions dans le domaine des télécommunications contre les manifestants».
Ces déclarations avaient immédiatement fait réagir le ministère des Affaires étrangères de la République islamique, qui avait fustigé, dans un communiqué diffusé dans la nuit du 17 au 18 novembre, des remarques «interventionnistes» et «hypocrites» équivalentes à un «soutien […] à un groupe d’émeutiers».
Selon les chiffres officiels iraniens, la vague de contestation a fait cinq morts (un civil et quatre membres des forces de l'ordre) et d'importants dégâts matériels. Le bilan humain est contesté par l’ONG Amnesty International, qui estime, pour sa part, qu'au moins 143 personnes ont été tuées par les forces de l'ordre.
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