L'inconscience du Parti québécois: une réponse

Tribune libre - 2007


Dans ses [2 chroniques à propos de l 'inconscience du Parti québécois, M. Pierre Daviau->4801] propose un enseignement de l'indépendance, ce que le Parti québécois aurait omis de faire.
Voici un résumé de sa proposition:
1- distinguer entre le NATIONAL (relations avec les autres collectivités) et le SOCIAL (sort des personnes et répartition des biens
dans une communauté)
2- enseigner l'indépendance aux québécois (expliquer, démontrer, inculquer, révéler) et faire comprendre la finalité de l'indépendance:
AGIR PAR SOI COLLECTIF À L'INTERNE ET À L'EXTERNE POUR LA TOTALITÉ DES POUVOIRS D'UN ETAT SOUVERAIN RECONNU
INTERNATIONALEMENT.
3- convaincre
VOYONS D'ABORD SA DÉMARCHE POUR EN ARRIVER À CETTE PROPOSITION
1- critique d' André Boisclair: erreurs passées, manque de jugement (changement de cap à propos du crucifix à
l'Assemblée nationale, main tendue aux syndicats, appui à une Commission sur les accommodements raisonnables), hyper-émotivité,
inconscience, inaptitude à gouverner...
2- critique du PQ: vent de jeunisme amenant l'élection de Boisclair, inconscience de ses membres, pardon trop facile, formules lapidaires pour expliquer
l'indépendance.
Pour évaluer le PQ et son chef et soumettre sa proposition d'éducation à l'indépendance, M. Daviau a pour sources
d'information l'expert en communication Michel Fréchette , des journalistes du Soleil, de La Presse,
du Journal de Québec et du Devoir (ce dernier relayant les arguments de Michel Fréchette) et l'auteur Maurice Séguin.
En tout respect pour M. Daviau, la seule source digne d'intérêt est, selon moi, Maurice Séguin. Je reconnais cependant
qu'actuellement le pitoyable travail des médias (voir les textes de Michel Vastel) en est un de désinformation au
détriment du PQ. Quant aux experts en information, j'en ai entendu plusieurs: ils sont très forts pour influencer les perceptions
(importance de l'image) et conseiller les politiciens! J'ai un doute...
La finalité de l'indépendance telle que décrite ci-haut par M. Daviau était, selon moi, contenue dans le préambule
de la question du premier référendum en 1980: ... "dans le but d'acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de
percevoir ses impôts (SOCIAL) et d'établir ses relations extérieures..." (NATIONAL). Bien sûr, les plus jeunes ne s'en souviennent
pas: 'ils n'y étaient pas.
Je veux bien que M. Daviau explique de nouveau cette finalité, pas seulement à des groupes qui le
lui demanderont, mais aussi par le biais de ses chroniques. Je serais très intéressée à le lire. Ce serait faire oeuvre
utile et le temps presse.
Pendant les campagnes référendaires, le PQ a expliqué pourquoi il était important de faire l'indépendance et ce que cela signifiait.
René Lévesque proposait une association avec le Canada. Mais, en 1995, il n'était plus question que d'arriver à une entente sur le partage
des "passif et actif" avec Ottawa pendant un an, après quoi, faute d'entente, il y aurait proclamation de souveraineté. Par contre,
entre les consultations populaires (élections et référendums), le PQ devrait expliquer à ses membres, par courrier, les finalités
de l'indépendance en des termes précis, compréhensibles, dans des phrases claires et courtes, donc faciles à retenir.
Autrement dit, l'absolu contraire du document appelé "Argumentaire" rédigé en langue d'experts , d'intellectuels, que je respecte,
mais que je ne comprends pas, encore moins ne retiens.
Voyons par exemple cet argument que j'entends de la part d'amis fédéralistes:
"Le Québec reçoit en péréquation plus qu'il ne paie en impôt au fédéral".. Il est inutile de répliquer que c'est faux.
Bien sûr que c'est vrai que c'est faux!
Voici une riposte efficace: "Tout l'argent que ça nous coûte pour envoyer nos impôts à Ottawa, où des fonctionnaires
discutent pendant des années à savoir ce qu'ils en feront, combien ils nous retourneront, plus tout l'argent que nous
coûtent les fonctionnaires provinciaux qui produisent des documents à la tonne, qu'ils utiliseront lorsqu'ils accompagneront
leur ministre aux rencontres fédérales-provinciales ou inter-provinciales, plus le coût du transport, d'hébergement,
les heures de travail supplémentaire et non productif, voilà un coût bien plus élevé si l'on considère en plus, toute l'énergie perdue
que l'on aurait pu consacrer à développer le Québec." Au ras des pâquerettes, c'est en ces termes que nous nous nous parlons
et nous comprenons.
N'oublions pas que la campagne électorale, il faut la gagner. Les candidats ont l'obligation de parler de la gestion de la province:
les hôpitaux, les écoles, les tribunaux, les infrastructures etc... continuent d'exister après une élection et il faudra
les gérer jusqu'à l'avènement de l'indépendance.
Si des Québécois ne comprennent pas encore les finalités de l'indépendance, c'est beaucoup grâce au travail
pitoyable des médias (écrits et parlés), tant dans les campagnes électorales qu'aux référendums. Pour mêler les
cartes, faire des interprétations farfelues et susciter des peurs, ils sont souvent des champions.
J'en reviens donc à la nécessité de l' enseignement proposé par M. Daviau.
Qui dit enseignement dit pédagogie. Et l'acte pédagogique se conjugue ainsi: établir un relation vraie avec l'élève, voir où se
situe sa compréhension des choses, savoir éveiller sa curiosité, soutenir son intérêt et l'aider à comprendre les notions pour
le rendre apte à les assimiler.
Un enseignement faisant appel à des concepts trop abstraits provoquerait à coup sûr le décrochage de la majorité
de vos "apprenants". Alors, il faut utiliser des notions concrètes autant que possible.
J'ai aussi beaucoup de difficulté avec l'introduction de M. Deshaies:
"Nous vous proposons une analyse de la scène politique québécoise."
En fait, il nous propose une analyse du PQ et de son option. En effet, la scène politique québécoise comprend aussi le Parti Libéral,
l'ADQ, QS et les autres petits partis. Il aurait donc fallu examiner les manques de jugement de M. Charest ( entre autres le
financement à 100% des écoles juives, la grande aventure du CHUM, le Mont Offord), ses nombreux reculs (dont celui du Suroît),
ses mensonges et tutti quanti; étudier le comportement opportuniste de Mario Dumont et sa démagogie sans oublier les
autres chefs. Effectivement, on est loin de là.
Messieurs Deshaies et Daviau ont déjà créé un début de MOUVEMENT en ce qui me concerne: j'ai repris le goût de discuter de
façon "constructive". A vous de m'encourager et d'élargir ma vision!
Thaïs Potvin


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