Manipulation de l'opinion

L'Idée fédérale, éducation non probabiliste

Les gros sabots bouseux de l'Empire Desmarais

Tribune libre

Le problème démocratique que constitue l'augmentation du nombre de sondages comme arme politique a déjà été discuté dans ces pages (voir l'Engagé, Détection de la propagande 102). Son utilisation tendancieuse atteint cette semaine une dimension épiphanique dans les pages de notre chère Presse[[1]] : un sondage financé par L'Idée fédérale proclame la ringardise de la question indépendantiste aux yeux des Québécois.
Rappelons que l'Idée fédérale, avec une inconséquence décomplexée, se définit comme un groupe de réflexion 'non partisan' dont les membres "considèrent que le fédéralisme est le système de gouvernement le plus apte à assurer la gouvernance intra-nationale et internationale dans le monde complexe d’aujourd’hui"[[2]] .
Les 'gouverneurs' de ce charmant organisme sont des présidents ou d'anciens présidents de SNC-Lavalin, Domtar, Canam, CIBC, Toronto Dominion, National, etc. À défaut de pouvoir confirmer que ces gens ont des Idées, nous pouvons confirmer qu'ils ont de l'argent.
Et que leur altruisme débordant ne trouve d'autres débouchés à cet argent que la subvention d'un organisme 'non partisan' desservant leurs intérêts. Car oui, L'Idée fédérale est un organisme de charité: tout don est déductible d'impôt, et a l'avantage d'être anonyme. Dans son article, la Presse a d'ailleurs omis de mentionner que L'Idée fédérale a été fondée et est dirigée par son éditorialiste en chef, André Pratte, aussi membre du "comité scientifique" du groupe.
Résumons : ce scientifique sondage non probabiliste [lire bidon [[3]]] est payé par un organisme de charité fédéraliste avec de l'argent qui échappe au gouvernement en raison de crédit d'impôt, dirigé par un patronat fédéraliste (entre autres d'anciens dirigeants de la Canadian Imperial Bank of Commerce, dont les 'filiales étrangères' lui ont fait économiser des milliards en impôt) et dont le champ d'activité bienveillante est l'Éducation, tel qu'en témoigne les listes provinciales et fédérales d'organismes de charité où il est inscrit.
Peut-être est-il temps de reconsidérer ce les critères du terme 'organisme de bienfaisance'.
[1] http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/national/201211/14/01-4593824-sondage-la-souverainete-nest-pas-demandee.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_national_4572_section_POS1
[2] http://www.ideefederale.ca/qui_sommes.php
[3] Statistique Canada sur le sondage non probabiliste : [...] Dans le cas de l'échantillonnage non probabiliste, puisqu'on choisit arbitrairement des unités, il n'existe aucune façon d'estimer la probabilité pour une unité quelconque d'être incluse dans l'échantillon. Également, comme la méthode en question ne fournit aucunement l'assurance que chaque unité aura une chance d'être incluse dans l'échantillon, on ne peut estimer la variabilité de l'échantillonnage ni identifier le biais possible. [...]


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    15 novembre 2012

    L’ « Idée » fédérale, une contradiction dans les termes!!! À moins que le signe de piastre compte pour autre chose que la perversion de toute idée, réduite à 1% de sa valeur.
    Merci pour cette lumière projetée sur les ténèbres de nos prédateurs mercantilo-financiers.
    Voilà pourquoi il s’avère urgent :
    1) Que les fondations payent de l’impôt; ce système de magouilles à rabais serait moins attirant. Ces organismes de « chèrité », non seulement ceux des banksters, mais les « populaires », profitent à la fois de subventions gouvernementales et font des placements en biens matériels et immobiliers – donc touchent des intérêts financiers indirects profitant à des actionnaires. Ils effectuent aussi, cyniquement, des collectes de fonds publiques (télévisées en plus!) sur le mode de l’émotivité culpabilisatrice et apitoyante.
    Le contribuable se fait donc vider les poches des 2 côtés, taxer par derrière, l’État subventionneur, et quêter par devant, les téléthons et autre campagnes de collectes de fonds. Finalement, le citoyen se faire rire dans la face par une kyrielle d’artistes complices égocentrés, carriéristes inconscients ou indifférents à l’exploitation de la masse populaire et du bien commun. Vous avez dàjà vu Félix Leclerc entrer dans ce jeu médiatico-mercantile, vous? Moi, je ne m’en rappelle pas.
    Que d’inconscience sociale face au développement humain et beaucoup d’artistes, particulièrement ceux qui roulent à/sur l’argent, vivent, protègent et couchent (je ne l’entends pas que lit-téralement) avec les prédateurs, affairistes, corporatistes et banquiers.
    Tout un ménage à faire qu’aucun pouvoir d’État dit social-démocrate n’osera opérer: en mettant sur pied une commission genre Accueil Bonneau, formés d’avocats à buts non lucratifs et dévoués à la cause de la saine gestion économique de l’État. Nous manquons d’un angélisme réel et de collecteurs de fonds désintéressés.
    Prenons en exemple ce juge qui vient de s’offrir bénévolement, Arthur Boylan (quand même un peu de pub, ça nuit pas pour la clientèle éventuelle! Et quelques bouteilles de vin…) pour jouer au médiateur dans le conflit de la LNH.
    S’il y avait une générosité équivalente pour éliminer les injustices socio-économiques plutôt que de se poser en défenseur du sport entre millionnaires/milliardaires? Le système judiciaire remplirait un rôle plus proche des citoyens plutôt que de leurs exploiteurs, les médias et compagnies.
    2) Que des exigences éthiques en gestes concrets soient demandées des donateurs dans le domaine même qu’ils prétendent « aider » avant de leur permettre de s’inscrire sur une liste de façade. Ces banksters sont d’une ironie du plus haut morbide anti-social : si leur « champ d’activité bienveillante est l’Éducation » c’est exactement dans le sens de la malveilance, la désinformation, la propagande mensongère et le contrôle de masses populaires. De l’authentique dé-éducation. Comme quoi une vision d’asservissement à l’économie rend l’imbécilisation prospère et sa propagation nécessaire. À quand un sondage sur le sens éthique des causeurs de faillites d’État-nations?
    Éveilleurs de citoyens au pouvoir (lesquels?) contre les prédateurs, les banquiers, les affairistes néolibéraux, unissez-vous! l’union économique par le bas passe par vous, pas par les détenteurs d’empire qui planent comme vauteurs insatiables au-dessus de toute décence du vivre humanitaire.
    Monsieur Genetxea, j’attends votre prochaine exploration de nid de coquerelles mis à jour.