Julie: ne pas mettre ce texte en ligne avant le 9 août. merci GP

«L'horrible multiculturalisme canadien a tout contaminé» (Marcel Haché)

C’est une opinion, mais est-ce la fin-en-vue des indépendantistes ?

Chronique de Bruno Deshaies

Chronique de Bruno Deshaies, 29 juillet 2015

« La multitude qui ne se réduit pas à l'unité est confusion ;
l'unité qui ne dépend pas de la multitude est tyrannie. »
(Pascal, Pensées, 809, Paris, Gallimard, 1954, p. 1335. Bibliothèque de La Pléiade. )

«L’enquêteur enquêté est aussi celui qui enquête. » (Cf. note 8)

J’aurais préféré faire un commentaire à Marcel Haché sur ma chronique précédente mais, après réflexion, je constate que son commentaire a ouvert la porte à des problèmes plus étendus que ceux de l’électorat. L’élection d’un parti politique quel qu’il soit, souverainiste ou fédéraliste, sous n’importe quelles nuances, dépend des humeurs de millions d’enquêteurs. Chaque électeur évalue la situation selon ses propres «normes». Qui peut trouver la «norme» du commun dénominateur ?

Je ne crois pas trop, comme l’écrit Marcel Haché, si c’est «l’horrible multiculturalisme canadien [qui a] tout contaminé», mais je sais que le fédéralisme, quel qu’il soit sous quelle que forme d’union fédérale, n’est pas nécessairement la panacée à tous les maux de l’histoire de l’humanité. Car il est facile de confondre «union sociale (1)» et union fédérale. Le gouvernement du Canada a franchi la limite depuis longtemps. Par exemple, dans CANADA. Un siècle 1867-1967, cette publication édifiante du gouvernement canadien pour célébrer le centenaire de la Confédération, il est écrit en toutes lettres ceci dès les deux premiers chapitres intitulés :

- Voici le Canada
- Édification de la nation canadienne

Puis, en exergue sur la première page de Voici le Canada, on peut lire :

«Et il règnera depuis une
mer jusqu’à l’autre,
et depuis le grand fleuve jusqu’aux
confins de la terre…»
- verset 8 du psaume 72

Mais l’indépendance, comment allons-nous la faire ?

Sur la question du rôle de l’électorat et de la citoyenneté, j’ai pris connaissance récemment d’un ouvrage intitulé L’indépendance par le républicanisme. Son auteur, Danic Parenteau, nous propose comment faire un pays «par le républicanisme» avec en sous-titre : «De la souveraineté du peuple à celle de l’État». Le problème est de savoir en quoi le républicanisme serait-il mieux que le «libéralisme anglo-saxon» ? Et si l’un était mieux que l’autre, il faudrait faire un choix de société, c’est-à-dire savoir comment on voudrait vivre ensemble. Le problème est de l’ordre de l’organisation interne de la société. Mais l’indépendance, comment allons-nous la faire (2) ? Voulons-nous prendre collectivement cette décision ? Il faudra y travailler comme tous les pays l’ont fait avant nous afin d’acquérir leur indépendance. Le Canada-Anglais a choisi sa voie dans ses rapports avec l’Empire britannique, puis il est devenu indépendant comme d’autres ex-colonies de l’Angleterre dont les Treize Colonies britanniques mais sous le coup de semonce d’une Déclaration d’indépendance (1776).

Contre leur annexion au Canada, les indépendantistes québécois veulent obtenir leur self-government complet (à l’interne et à l’externe). Cette idée doit être affirmée haut et fort. Le PQ dans l'opposition à l’Assemblée nationale doit remplir ses obligations en tant que groupe parlementaire indépendantiste. Il a un devoir critique vis-à-vis du gouvernement actuel des libéraux fédéralistes intransigeants au pouvoir à Québec et soutenus, en plus, par tout le système canadian. C’est évident et c’est plus qu’une histoire de constitution du Canada. La preuve : le Canada fonctionne avec la réforme constitutionnelle de 1982 sans la signature du Québec ! Il faut en prendre acte et agir autrement. Voici ce que j’écrivais en 2001 :

«Ce n’est pas l’unité canadienne qu’il faut détruire, c’est l’unité québécoise d’abord qu’on doit promouvoir et réaliser par l’harmonie interne de la société québécoise et la collaboration avec les autres pays dans l’égalité de “status” (3).»

Le multiculturalisme est dans le droit fil de la Charte des droits et liberté du Canada. L’idée est entretenue par un nombre incalculable d’universitaires d’un océan à l’autre au Canada. Depuis les années 1960, le Canada nous parle de «la mosaïque canadienne» à condition, bien sûr, de respecter l’unité canadienne. La cible est claire : convaincre un public, le plus large possible, afin de soutenir la politique officielle du multiculturalisme de l’État fédéral canadian. Cette question nous pose un grave problème démocratique.

Dans une série de treize chroniques sur «L’indépendance (du Québec)», j’ai commis une chronique sous le thème qui suit : « Rôle de l’état démocratique» (cf. Vigile.quebec 14-02-2002 et aussi «Treize leçons sur l’indépendance et l’interdépendance»,LEÇON -M-, p. 68. Dans cette foulée, j’aimerais rappeler les deux extraits du livre de Galbraith, Pour une société meilleure (1997) (4).

Personne n’aime admettre que son bien-être personnel puisse entrer en conflit avec celui du plus grand nombre. Mettre alors au point une idéologie plausible, ou du moins relativement acceptable, afin de défendre sa propre position est donc une démarche des plus naturelles. Il existera toujours une armée de brillants et talentueux « artisans » pour accomplir cette tâche (p. 16).

[...] la bonne société échoue, là où la démocratie échoue (p. 160).

Sous un autre angle, dans la même série de chroniques, on trouve la Position 10 : «L’état indépendant et le bien commun. Prévoir l’harmonie interne et collaborer avec les autres États.» INDÉPENDANCE : POUR OU CONTRE ? Vigile.quebec, 10.06.2001 et dans «Treize leçons sur l’indépendance et l’interdépendance »(cf. LEÇON -J-).

Voici la phrase de Myriam Revault d’Allonnes que j’ai mise en exergue pour cette Leçon :

Si nos sociétés sont construites sur la pluralité irréductible des individus et de leur liberté infinie, nous ne pouvons plus vouloir de bien commun.

L'accord de tous les individus sur une unique fin est inconcevable (4).

Le même dilemme se pose dans le cas des valeurs. À la limite, il peut soulever des problèmes inextricables entre le politique et les Églises ou les religions et les croyances. L’important consiste à distinguer quatre notions : le public et le privé, l’État et l’Église. Au-delà des luttes sociales, la lutte indépendantiste est NATIONALE. Voici un extrait de cette chronique.

La commune origine, la commune langue, tout comme l’occupation d’un même territoire ainsi que l’intégration de la société et l’intégration à la commune société ou d’accueil sont des réalités que tous les Québécois doivent partager entre eux. Le bien commun de la nation québécoise concerne le sort de toutes les personnes sur la base de l’égalité de droit pour tous, du fonctionnement du régime démocratique où les notions de public et de privé doivent être reconnues et respectées comme "accord commun" intangible. Le « public » est du domaine civil qui implique son poids de contraintes, inévitables, dans la vie collective d’une société et sur les individus. Pour sa part, le « privé » inclut tout ce qui est intime ou d’ordre strictement personnel ou qui ne concerne pas directement les autres. C’est l’affaire de chacun, individuellement, chez lui, ou comme on dit souvent : «C’est sa vie privée(6) .»

Multiculturalisme, fédéralisme, souveraineté et société nationale font partie du débat de l’indépendance du Québec comme telle ainsi que la question de démocratie. Les règles démocratiques sont reconnues par les Québécois. Le républicanisme n’est qu’une formule pour désigner un type de fonctionnement démocratique. Préalablement aux caractéristiques de fonctionnement de l’État, les Québécois doivent prendre position d’abord pour l’indépendance politique du Québec (7) .

Finalement. J’aimerais revenir sur l’idée d’un accord commun en société (cf. note 1 supra).

L’historien Maurice Séguin attire notre attention sur le fait que tout citoyen confronté à l’Actuel «se rapporte nécessairement à une conception générale de la situation […] du milieu où il vit» (8) . Il s’explique :

Tout citoyen, dans l’appréciation des événements quotidiens, se rapporte nécessairement à une conception générale de la situation politique, économique, culturelle ou sociale du milieu où il vit. Obligé de se prononcer fréquemment sur ces questions fondamentales, il ne saurait éviter de recourir à une explication historique. De sorte que la haute histoire des phénomènes primordiaux est en définitive, pour ceux qui ne sont pas des professionnels de l’histoire, la seule histoire importante et irremplaçable.

Le pragmatisme dont fait preuve Maurice Séguin n’est pas indissociable de l’analyse de la philosophe Joëlle Zask qui s’inspire de John Dewey. La citoyenneté entre dans le champ de l’opinion publique. Le citoyen qui fait partie de l’électorat n’est pas complètement dupe. Il a «une conception générale de la situation» et «il ne saurait éviter de recourir à une explication historique». Il est à sa façon un «enquêteur» qui est lui-même «enquêté» par les gouvernements et les partis politiques. Et en tant que consommateur, il est bombardé par la publicité. L’équation dans les deux cas, est particulièrement complexe. L’électorat, comme on le sait, est volatile et le consommateur capricieux. Sur les deux plans, le sujet politique et le sujet économique, sont dans le même statut.

Joëlle Zask expose son explication sur le sujet politique :

Défini comme l’ensemble des personnes affectées, un public est d’abord passif. Surmonter cette passivité est la tâche qui lui incombe avant toute autre. La disparité des éléments qui le constituent n’est surmontable qu’à travers une action effective et organisée. Cette disparité est d’autant plus importante qu’avec l’industrialisation, la guerre mondiale, un marché de plus en plus international, l’interdépendance des activités tend à devenir planétaire. Les conséquences dont se ressentent les individus jusque dans le détail de leur vie proviennent d’activités dont l’origine est aussi éloignée que confuse. Pour Dewey, l’opinion publique est un jugement du public portant sur les affaires publiques. Par l’entremise de cette opinion, les personnes concernées localisent leurs intérêts communs et en assurent la publicité de sorte que les activités qui leur portent préjudice soient réglementées par les institutions mandatées à cet effet. Or le public passif est si dispersé, si vaste et chaotique, ses membres sont affectés par des influences si variées qu’il lui devient impossible de « s’identifier lui-même » (cf. note no 1, segment no 27).

Tout un chacun de nous porte des jugements.

L’enquêteur enquêté est aussi celui qui enquête. Il se pose des questions sur leurs gouvernements et leurs représentants politiques. Si les objectifs de «faire du Québec un pays» et aussi «réussir» sont réalistes, le Parti québécois doit s’interroger sur la réaction des «enquêteurs». Une politique publique de l’indépendance ne peut ignorer d’aucune façon cette condition de la vie en société. Le «beau risque» a échoué et l’après référendum de 1995 n’augure rien de mieux. Et vingt années plus tard, «toujours deux Canadas qui ne peuvent se fusionner» (9).

Les indépendantistes-péquistes solidaires du PQ doivent réaliser qu’un «enquêteur» les guette − consciemment ou inconsciemment. Il est à la fois un sujet passif et un sujet actif. Comment faire pour que le sujet «passif» devienne un sujet «actif» qui lui soit favorable ? C’est le plus lourd défi de monsieur Pierre Karl Péladeau. Il n’a aucune marge d’erreur. L’indépendance se prépare ; elle ne s’improvise pas. Comme chef du Parti indépendantiste, il devra faire la différence entre les hâbleurs et les combattants fervents. Le DÉFI de l’opinion publique est plus considérable qu’il ne pourrait l’imaginer.

«Quand les choses suivent leur cours sans rencontrer de difficultés, aucun désir n’émerge et aucune occasion ne se présente
de projeter des fins-en-vue (10).»

(30)

(1) Ou, autrement dit, un «accord commun en société» ou même une «union sociale plurielle». L’article de la philosophe Joëlle ZASK, «Le public chez Dewey : une union sociale plurielle», serait pour nous une excellente source de réflexion. Publié dans un collectif intitulé Pragmatismes (voir la Revue de sciences humaines, Tracés, 15/2008 : p. 169-189. Résumé. La citoyenneté est une institution problématique. Au cours de l’histoire, le citoyen se voit tiraillé entre deux exigences : [1] participer ou [2] acquérir les compétences requises pour juger correctement des affaires communes. Le but de cet article est de montrer que seul un accord social fondé sur la pluralité des voix peut assurer une coordination entre ces deux exigences. On trouve dans la philosophie de John Dewey un bon exemple de combinaison [1] entre le fait de prendre part et [2] celui de développer une opinion publique véritable : le « public » est présenté comme une communauté d’enquêteurs. Afin d’insister sur l’originalité de cette conception, on distinguera le « public » des formes d’union fondées sur l’identité de leurs membres, tels la « masse » ou le «peuple».

(2) Voici la réponse de Danic Parenteau : «L’indépendance du Québec doit marquer une rupture avec le présent ordre économique canadien et l’instauration d’un système politique plus à même d’incarner une certaine vision sociale. (p. 158-159)» Quant à l’indépendance, voici ce qu’il suggère : «La démarche que nous proposons est tout autre chose [que les «demandent traditionnelles du Québec»], puisqu’elle vise à aménager le peuple québécois, réuni en assemblée constituante, à se doter de sa propre constitution politique. (p. 185)» Pour la souveraineté de l’État du Québec, doit-on penser que ce sera dans la semaine des quatre jeudis ?

(3) Bruno Deshaies, «Position 10 : L’état indépendant et le bien commun. Prévoir l’harmonie interne et collaborer avec les autres États.» INDÉPENDANCE : POUR OU CONTRE ? Vigile.quebec, 10.06.2001 ou «Treize leçons sur l’indépendance et l’interdépendance » (cf. LEÇONS -D- et -J-).

(4) Traduit de l’américain par Jean-Michel Béhar, Paris, Seuil, 1997, 160 p. Titre original : The Good Society : The Humane Agenda. Une sorte de programme pour l’humanité dans la perspective du sujet économique.

(5) «La question du bien commun est-elle relative à la politique ?»Dans Les Nouvelles d’Archimède (mars avril 2000), no 23, p. 15). Site consulté le 25 juillet 2015.

(6) «Des valeurs, de la société et de la pluralité des individus. « Loi divine » ou « loi civile » ? Dans Vigile.quebec, jeudi 19 décembre 2013. 484 visites + 2 messages. Consulté le 27 juillet 2015.

(7) Cf. LEÇON -A- : «Prendre position d’abord» dans «Treize leçons sur l’indépendance et l’interdépendance.»


(8) Dans Les Normes : Introduction, division 0.2 : «Importance de la grande histoire». Les éditeurs de cet ouvrage par Comeau et Tousignant ont modifié le mot «rapporte» par celui de «reporte». Nous maintenons, comme l’auteur du tapuscrit, le sens du mot «rapporte» d’un point de vue logique, c’est-à-dire d’établir entre un objet de pensée et un autre un lien mettant en évidence leur dépendance. Pour reprendre le langage de John Dewey, « tout citoyen» est un «enquêteur» et un «enquêté».

(9) Maurice Séguin, «La notion d’indépendance dans l’histoire du Canada.» Montréal, juin 1956. Dans Les Normes (tapuscrit 1965-1966). Lire la suite…Soixante années plus tard qui peut mettre en doute cette évidence. Voilà ce que nous apprend, sans prétention ni prévention, la Grande histoire des deux Canadas.

(10) John Dewey, « La théorie de la valuation.»(Segment no 2) dans Tracés. Revue de Sciences humaines, 15/2008, mis en ligne le 01 décembre 2010, consulté le 26 juillet 2015. Dewey fait la distinction entre la fin ou la conséquence [autrement dit «les objets pris comme fin»] et la fin-en-vue. Dewey dixit : «La fin ou la conséquence atteinte est toujours une organisation d’activités, en entendant par organisation la coordination de toutes les activités intervenant comme facteurs [autrement dit, ce qui entraîne la fin atteinte]. La fin-en-vue est l’activité particulière qui œuvre comme un facteur de coordination de toutes les autres sous-activités engagées. (Segment no 18) » Il précise ensuite : «Il n’y a rien d’étrange ni de paradoxal dans l’existence de situations où les moyens entrent dans la constitution même des objets de fin qu’elles ont contribué à faire advenir : bien au contraire, de telles situations se présentent chaque fois qu’un comportement réussit à projeter intelligemment des fins-en-vue, orientant l’activité vers la résolution du problème antécédent. Ce sont les cas où les fins et les moyens se séparent qui sont anormaux et s’écartent d’une activité conduite par l’intelligence. (Segment no 19)»

Dans la situation actuelle du Québec, l’indépendance pour les Québécois et le Québec, c’est la fin-en-vue (ou la fin visée). Le continuum de la fin et des moyens est indissoluble, car les moyens s’ajustent â «l’activité vers la résolution du problème antécédent» puisque «les moyens entrent dans la constitution même des objets de fin qu’elles ont contribué à faire advenir». En ce sens, la souveraineté du peuple qui conduirait à l’indépendance du Québec ne peut pas être désorientée vers le républicanisme qui n’est pas la fin-en-vue mais la valuation d’une autre fin ou conséquence, soit d’un autre objet pris comme fin. Dans cet ordre d’idées, le cheminement des indépendantistes ou souverainistes subit de nombreuses dérivations idéologiques. Au plan historique, force est de constater que mettre le cap sur l’indépendance n’est pas une évidence en tant que fin-en-vue. La dispersion des forces souverainistes autour de la fin visée est manifeste. D’où l’éclatement, l’écartèlement, l’émiettement et même de l’épuisement du sujet collectif national. Est-il encore possible de réunir le public québécois sur l’«accord commun collectif» de l’indépendance sans broncher ?

Featured b9f184bd28656f5bccb36b45abe296fb

Bruno Deshaies209 articles

  • 301 341

BRUNO DESHAIES est né à Montréal. Il est marié et père de trois enfants. Il a demeuré à Québec de nombreuses années, puis il est revenu à Montréal en 2002. Il continue à publier sa chronique sur le site Internet Vigile.net. Il est un spécialiste de la pensée de Maurice Séguin. Vous trouverez son cours sur Les Normes (1961-1962) à l’adresse Internet qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 (N. B. Exceptionnellement, la numéro 5 est à l’adresse suivante : http://www.vigile.net/Les-Normes-en-histoire, la16 à l’adresse qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-15-20,18580 ) et les quatre chroniques supplémentaires : 21 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique 22 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19364 23 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19509 24 et fin http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19636 ainsi que son Histoire des deux Canadas (1961-62) : Le PREMIER CANADA http://www.vigile.net/Le-premier-Canada-1-5 et le DEUXIÈME CANADA : http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-1-29 et un supplément http://www.vigile.net/Le-Canada-actuel-30

REM. : Pour toutes les chroniques numérotées mentionnées supra ainsi : 1-20, 1-5 et 1-29, il suffit de modifier le chiffre 1 par un autre chiffre, par ex. 2, 3, 4, pour qu’elles deviennent 2-20 ou 3-5 ou 4-29, etc. selon le nombre de chroniques jusqu’à la limite de chaque série. Il est obligatoire d’effectuer le changement directement sur l’adresse qui se trouve dans la fenêtre où l’hyperlien apparaît dans l’Internet. Par exemple : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 Vous devez vous rendre d’abord à la première adresse dans l’Internet (1-20). Ensuite, dans la fenêtre d’adresse Internet, vous modifier directement le chiffre pour accéder à une autre chronique, ainsi http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-10-29 La chronique devient (10-29).

Vous pouvez aussi consulter une série de chroniques consacrée à l’enseignement de l’histoire au Québec. Il suffit de se rendre à l’INDEX 1999 à 2004 : http://www.archives.vigile.net/ds-deshaies/index2.html Voir dans liste les chroniques numérotées 90, 128, 130, 155, 158, 160, 176 à 188, 191, 192 et « Le passé devient notre présent » sur la page d’appel de l’INDEX des chroniques de Bruno Deshaies (col. de gauche).

Finalement, il y a une série intitulée « POSITION ». Voir les chroniques numérotées 101, 104, 108 À 111, 119, 132 à 135, 152, 154, 159, 161, 163, 166 et 167.





Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Marcel Haché Répondre

    5 août 2015

    Comment vous répondre, Bruno Deshaies, vous qui croyez beaucoup à la promotion de l’Indépendance, qui croyez peut-être que si l’Indépendance du Québec n’est pas encore advenue, c’est simplement que sa promotion n’en a pas été faite adéquatement ni justement ?
    Comment vous répondre, en effet, si l’implacable « fédéralisme » à la canadienne paraît pouvoir sortir de son chapeau mille procédés pour que Nous Nous tenions tranquilles, et toujours-toujours de plus en plus tranquilles par ailleurs, comment vous répondre si, à la fin, c’est la mozaique et l’aventure canadienne qui triomphent encore et toujours ?
    Nous existons bel et bien. L’ « aventure canadienne » nous nie depuis bien avant la Confédération. Le danger vient de ce que nous pourrions Nous renier nous-mêmes éventuellement. Mais, si Nous sommes niés et si en plus Nous Nous renions, c’est la mozaique toute canadian qui Nous noie à la fin comme au quotidien.
    Vous posez exactement la grande question qu’il faudrait se poser plus souvent : « comment » la faire, cette satanée Indépendance, plutôt que « pourquoi » la faire ?
    Si, pour toutes sortes de raisons, l’électorat québécois s’intéresse peu au « pourquoi » de l’Indépendance, cela ne signifie pas que les indépendantistes devraient renoncer et brûler leur drapeau, bien évidemment, cela signifie seulement qu’ils devraient pouvoir s’entendre entre eux sur le « comment ». De ce point de vue, il y aurait comme urgence…
    Il y eut de nombreuses générations de patriotes avant les indépendantistes. Ils ne se sont pas dit très-très souvent, tous ces patriotes, combattons et mettons fin au fédéralisme canadien. Ils l’ont néanmoins combattu, le fédéralisme-contre-Nous ! Ils l’ont combattu de l’intérieur. L’ont combattu à l’intérieur des institutions politiques qui étaient les leurs, gardant leurs chances aux prochaines générations, leur remettant la possibilité et le devoir d’apporter chacune, elles aussi, leur pierre à l’édification de la Maison de la Nation.
    Par exemple, la Révolution Tranquille, tardive dans notre Histoire, mais remarquablement unique au Canada, cette révolution sociale, les patriotes en étaient partie prenante. À ses débuts, tous les partis politiques québécois qui comptaient vraiment étaient des partis patriotes. Mais un seul parti a cessé de l’être depuis…depuis 1982…avec les dangers qui s’ensuivent depuis qu’il forme notre gouvernement. Dangers permanents de saccager les acquis précieux de la Révolution Tranquille, bien sûr, sous le fallacieux prétexte de la rigueur budgétaire, alors qu’en réalité ce gouvernement veut en découdre avec les consensus mêmes qui ont constitué de la Révolution Tranquille.

    Cette supposée rigueur des rouges n’est d’ailleurs rien de plus qu’un enfumage : sous ses apparences de remise en question des acquis de la Révolution Tranquille, ce gouvernement, issu d’un parti devenu antipatriote, cette « rigueur budgétaire » lui sert de masque pour le fait qu’il porte en lui le reniement même de ce que Nous avons toujours été.
    Que faire d’autre alors que de lui ravir le Pouvoir ? Et, pour lui ravir le Pouvoir, est-ce que la « promotion » de l’Indépendance par un parti indépendantiste n’est pas précisément le meilleur moyen qui fasse dans la terne réalité qui est la nôtre, que les rouges le gardent ce maudit pouvoir qu’ils ont maintenant sur la Nation ? C’est, en tous les cas, ce que tendent à montrer les malheureuses expériences électorales du P.I. et d’O.N. C’est sans compter la « vague orange », qui pourrait nous engloutir encore.
    La question est lancinante : « comment » la faire, l’Indépendance, si son « pourquoi » n’a jamais réussi à donner le coup d’envoi électoral suffisant ?
    Le « coup d’envoi » électoral ne peut provenir que de Nous, et de Nous d’abord.
    Mais un coup d’envoi électoral pour faire encore un autre de ces maudits référendums de losers ? Oh que non ! Cette avenue, malgré des débuts en apparence prometteurs, est devenue un véritable cul-de-sac, dans lequel s’enferment encore ici et là quelques indépendantistes, alors manifestement (voir tous les sondages) que tout l’Électorat s’est échappé de ce qui est devenu un véritable piège.
    Vivement un coup d’envoi simplement électoral, pour faire ce qu’il y a à faire, oui, oui, « à faire » : un redressement de notre situation nationale, un redressement national. Plutôt, donc, qu’une constituante, qui fasse la promotion de quoi que ce soit, y compris en particulier d’un autre référendum, (qui le déstabiliserait à coup sûr), vivement un gouvernement qui fasse de la politique, de la Politique très dure, mais flexible, mais surtout très dure, c’est-à-dire un gouvernement qui gouverne durement par lois et règlements son plan de redressement.
    Un redressement national, CELA SE FAIT. Nul besoin de l’annoncer à tout vent, comme le référendum… Cela « se fait » d’ailleurs comme l’indépendance elle-même pourrait se faire. Un tel gouvernement décidé, mais décidé… se mettrait donc à façonner l’opinion, plutôt qu’il ne la convierait… Il ferait l’Indépendance plutôt qu’il ne l’appellerait. Ce serait un gouvernement sorti pour de bon de l’incantation. Un Redressement, cela se fait par des politiques gouvernementales, des lois et règlements suffisamment dures, capables d’orienter les volontés (et les mauvaises volontés, comme la loi 101 à ses débuts…) Dans ces conditions, le « mystère Québec » ne subsisterait pas deux mois… Cela vaudrait bien mieux que le meilleur des slogans et tout l’arsenal des trucs de magie. Car l’Indépendance ne relève pas de la pensée magique, elle relève de l’Espoir, qui a plutôt à voir avec la réalité la plus terne qui Nous est faite. On jase.
    Salutations