L’étrange pause de Legault

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La CAQ va-t-elle connaître le sort de l'ADQ en 2003, soit l'effondrement complet en campagne électorale ?

En prenant congé un samedi de campagne électorale, François Legault a sans doute aggravé la pénurie de main-d’œuvre et plombé l’indice de productivité du Québec !


Je caricature, mais à en écouter certains, on dirait que c’est le cas. « Il a clairement l’obligation de répondre aux questions. C’est le chef de parti, il a une responsabilité », pesta le ministre Sébastien Proulx.


« Ça va tellement mal qu’il tente d’appuyer sur le bouton reset », raillait-on hier sur la caravane libérale (que j’ai jointe pour quelques jours).


Évidemment, les libéraux ont intérêt à installer l’idée que la campagne caquiste a vraiment, totalement, assurément, durablement, dérapé.


Fête du Travail


On doit admettre qu’en s’arrêtant après quatre journées gâchées par les cas Le Bouyonnec et Caire, le chef caquiste a eu l’air de vouloir faire un pas de côté. Dans son entourage, vendredi, on certifiait que cela était prévu. On invoquait l’élection à date fixe, la campagne plus longue qu’à l’habitude ; et la fête du Travail lundi.


Remarquez, François Legault est en partie responsable de l’étonnement. Lui-même, en mai, avec des accents à la Lucien Bouchard, s’engageait à ne « pas prendre de vacances ». Philippe Couillard avait répliqué ainsi : « Méfiez-vous de quelqu’un qui dit qu’il ne prend jamais de vacances [...] ça m’inquiète beaucoup. »


Prévu ou non ?


Le 15 juin, M. Legault précisait qu’il ne s’arrêterait pas d’ici l’élection : « Je sais que Philippe Couillard, ça l’inquiète que je ne prenne pas de vacances cet été. Moi, ça ne m’inquiète pas, là. Je me sens en forme et puis, trois mois et demi, je suis capable de donner un coup comme ça. »


À l’époque, à l’évidence, la pause du 1er septembre n’était pas prévue. Certes, elle n’aura pas d’incidence sur le vote. Les autres chefs, hier, n’ont d’ailleurs pas tenté d’en tirer profit politiquement et ne l’ont pas traité de paresseux. Mais elle indique que la CAQ craint le pire. Peut-être le sort de l’ADQ en 2003 ; donnée gagnante quelques mois avant l’élection, elle finit avec quatre élus au terme d’une campagne catastrophique.