Un des phénomènes les plus marquants des derniers jours, c’est l’étonnante bonne humeur dont font preuve les souverainistes à la suite de l’immense raclée électorale subie par le Parti Québécois; une raclée qui ressemble à s’y méprendre à celle qu’a reçue le Bloc Québécois lors de la dernière élection fédérale.
Très clairement, les souverainistes ont réalisé avec une joie sans mélange que la récente élection avait sonné le glas de la vieille stratégie électoraliste du PQ des années soixante-dix qui consistait à toujours cacher le projet national dans le but de se faire élire; les seules exceptions à la règle étant les rares moments où il fallait soutirer de l’argent ou du travail bénévole des militants indépendantistes.
En donnant l’impression à la population qu’ils considéraient eux-mêmes la souveraineté comme une nuisance, les chefs péquistes ont été à l’origine de tout ce qui a empêché leur réélection : l’écoeurement et l’abstention électorale d’une partie de leur électorat de base, l’éparpillement d’une autre partie dans des partis comme la CAQ, Option Nationale ou Québec Solidaire et le manque flagrant d’intérêt des plus jeunes (à qui personne n’a expliqué à quoi servirait l’indépendance). Pire : le fait que le PQ continuait à se dire souverainiste a incité les fédéralistes à aller voter en masse pour le PLQ.
Comme il y a 40% de souverainistes au Québec, les militants indépendantistes doivent maintenant réinvestir en masse le PQ - je l’ai déjà fait – de manière à s’assurer que ses nouveaux chefs ne nous refassent pas les mêmes petits tours de passe passe électoralistes. Nous devons à tout prix les empêcher de parler de souveraineté uniquement pour prendre le contrôle du parti pour ensuite se taire sur le sujet pendant quatre ou cinq longues années. C’est la première étape à franchir et c’est de loin la plus importante…
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6 commentaires
Jean-Camil St-Pierre Répondre
14 avril 2014Il était une fois…
30 années se sont écoulées depuis la fracture de 1984, lorsque Parizeau, Lazure, Lorin, Leblanc-Bentey, Harel et bien d’autres claquaient la porte du parti. À l’époque, on qualifiait de « schisme » un tel bouleversement, clouant ainsi le Parti Québécois sur la chaise du marasme politique jusqu’au prochain référendum. Le message était clair, ces élus n’acceptaient pas que leur camp met en veilleuse l’article 1.
Je qualifie de « schisme » la soirée électorale de lundi dernier. Cessons de chuchoter à voix basse, cessons de brandir le mot «intégrité» comme un gage d’une gouvernance compétente, assumons nos allégeances souverainistes et crions-le à voix haute : SOUVERAINETÉ ! Un murmure ne fait pas trembler les colonnes du temple, mais un cri de vive voix rallie les hommes et les femmes. C’est le silence qui a coulé le PQ la semaine dernière, l’ambiguïté teintait les discours chancelants et moribonds tel un caucus du Parti Libéral.
Affranchissons-nous de l’indifférence et de la peur, alors nous échafauderons de grands projets et déploierons notre énergie collectivement à l’ébauche du plus bel accomplissement : La liberté!
Jean-Jacques Nantel Répondre
14 avril 2014Bonjour monsieur Bélisle,
Maintenant qu'est levée l'hypothèque de la vieille stratégie électoraliste du PQ, on peut enfin se remettre en marche vers l'indépendance, notamment en allant en parler aux plus jeunes, aux immigrants, etc.
Or, ce sont les futurs chefs du PQ qui auront régulièrement des micros sous le nez et qui auront la crédibilité nécessaire pour convaincre l'électorat. Les indépendantistes doivent donc s'arranger pour devenir de plus en plus présents aussi bien dans le PQ qu'ailleurs de manière à ce que ses nouveaux chefs comprennent qu'ils ne pourront plus jamais se faire élire s'ils ne défendent pas le projet avec honnêteté, vigueur et conviction, s'ils ne travaillent pas à l'union des forces indépendantistes, etc.
Notons pour terminer que rien n'interdit aux membres des autres partis indépendantistes de prendre une carte du PQ dans le but d'influencer ses futures décisions et prises de position. N'oublions pas que ce sont les électeurs (dont 40% sont souverainistes), et non les instances votantes du PQ, qui lui ont infligé cette raclée électorale; une raclée bien méritée selon moi!
François Ricard Répondre
14 avril 2014Avant de désigner un chef, il faut tout d'abord que le PQ décide s'il veut mettre le cap directement sur l'indépendance dans une et, possiblement plusieurs, élection référendaire. Ou s'il veut tout simplement offrir une gouvernance souverainiste.
Pour ce faire, pourquoi, dans un référendum interne, ne pas demander aux membres ce qu'ils veulent, quelle direction ils veulent prendre.
Si la décision est pour l'indépendance, alors il faudrait convoquer tous les membres, nouveaux et anciens, dans un congrès national pour donner une certaine forme à ce pays, établir un certain échéancier et identifier les avantages économiques, culturels et politiques de l'indépendance.
Une fois un programme bien établi, il faudra trouver le meilleur chef possible qui sera prêt à respecter la volonté des membres. Possiblement, pour être sûr de sa popularité, pourra-t-on demander à l'électorat, à ceux qui le désire, d'y participer.
Jean-Pierre Bélisle Répondre
14 avril 2014"Réinvestir" - Un terme vieillot mais tout de même imagé comme dans "réinvestir un château délabré".
"Réinvestir le PQ" ... Denis Julien était tout de même plus loquace que vous dans son article de septembre 2009 : "Les indépendantistes québécois doivent réinvestir le PQ !" - http://vigile.net/Les-independantistes-quebecois
Il y avait alors "urgence d’agir parce qu’il était minuit moins une" écrivait-il - Quelle heure est-il aujourd’hui à votre horloge grand-père Monsieur Nantel ?
Vous qui incitiez à voter P.I. qu’est-ce donc vous a fait subitement changer d’avis ? Le retour du charismatique Jésus-Christ par hasard ? - Il vous faut expliciter !
En tout cas, Monsieur Nantel, si je comprends bien votre plan d’attaque: tous les indépendantistes se précipitent séance tenante acheter une carte de membre du PQ. Puis ils attendent simplement qu’une instance les convoque pour l’élection de la nouvelle ou du nouveau chef du Parti, au suffrage universel direct, ... s’il ne s’agit que de cela, bien entendu.
Dans les circonscriptions, les poteaux de l’équipe Marois n’auront qu’à bien se tenir : comme écrivait Corneille :
Mes amis, vous verrez alors les miracles de rénovation et de remodelage dont sont capables ces "purs et durs de comprenure", comme se plait à les désigner avec dérision JCPomerleau, cramponné au sommet du Phare.
Ainsi donc, après s’être fait remarquer par de brillantes interventions et avoir tissé des relations, les indépendantistes rafleront tous les postes des conseils exécutifs et investiront finalement les paliers régionaux et national, avant que l’ancienne équipe puisse parachuter l’un des leurs dans la circonscription.
C’est ainsi, mes amis, que le phénix renaîtra de ses cendres !
Bon... j’ai tenté de résumer du mieux possible votre invitation à "réinvestir le PQ"... mais par déférence, je vous laisse nous expliquer vous-même les fins détails de votre plan.
Attention, tout de même "The devil is the details"
Pierre Cloutier Répondre
14 avril 2014La première chose à faire est d'envoyer aux poubelles le mot "souveraineté" qu'ils ont tellement galvaudé et rapetissé pour servir leurs ambitions personnelles.
Il faut radicaliser la lutte pour l'indépendance nationale et lever le poing en l'air - symboliquement et réellement - comme PKP l'a fait.
Il faut que les péquistes sortent de leur prison mentale provincialeuse, électoraliste et chouverainiste ronronnante et mollassonne.
Ils nous ont fait perdre trop de temps.
Pierre Cloutier
Archives de Vigile Répondre
14 avril 2014En tout respect, nous avons déjà un chef qui parle d'indépendance et c'est Michel Lepage, du Parti Indépendantiste (PI). Pourquoi chercher midi à quatorze heure ?