Ce n’est pas la souveraineté qui a perdu hier, mais la stratégie du PQ de toujours cacher son option, de toujours donner l’impression à l’électorat que, même pour les chefs souverainistes, il s’agit d’une sorte de maladie honteuse.
Si, au lieu de cacher le projet souverainiste, le PQ des deux dernières décennies s’était appuyé sur lui et sur les 40% de Québécois qui en ont fait leur rêve, le parti n’aurait pas éclaté en une multitude de partis (Option Nationale, Québec Solidaire, CAQ, etc.), l’appui à la souveraineté aurait augmenté, le PQ aurait formé un gouvernement majoritaire dès 2012 et le Québec serait probablement devenu un pays indépendant dès l’an passé.
Désormais, deux choix s’offrent au PQ : soit se suicider en abandonnant totalement et définitivement le projet souverainiste; soit revenir avec fierté à ses convictions profondes en utilisant les cinq années d’opposition qui commencent pour faire une promotion enthousiaste du projet auprès de la population, notamment en lui démontrant qu’il s’agit d’un projet rentable et payant.
Une lutte à finir devrait donc se produire au cours des prochains mois entre l’aile électoraliste du PQ et son aile souverainiste. Si les électoralistes gagnent la partie et tuent définitivement l’option, la population va comprendre qu’il s’agit encore une fois d’une déprimante petite stratégie électoraliste; ce qui va amener le déclin définitif du PQ au profit de la CAQ et de QS et ce, bien avant les prochaines élections.
Si, par contre, les souverainistes gagnent, le PQ va redevenir le grand parti plein d’idéal qui faisait jadis rêver la population et il pourra enfin se relancer dans une promotion active du projet dans le seul et unique but de le faire aboutir.
Quel sera son choix? Le déclin définitif ou le rêve mobilisateur?
Malheureusement pour nous tous et pour notre patrie, ce sont présentement les électoralistes qui sont à la tête du PQ; des gens qui pourraient fort bien parler de souveraineté uniquement pour en devenir les chefs pour ensuite reprendre la stratégie et le discours de perdants qui dominent le PQ depuis l’arrivée à sa tête du très brave Lucien Bouchard en 1996.
Quand on est souverainiste, on parle de souveraineté! Et on ne demande pas aux fédéralistes s’ils veulent un référendum…
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10 commentaires
Archives de Vigile Répondre
10 avril 2014Je suis de la génération X et je crois que le PQ n'a pas fait une campagne honnête! Je crois que la vérité aurait triomphé si le PQ avait fait leur campagne sur la VRAI identité des québécois. La charte les a coulé. On aurait dit qu'ils voulaient nous imposer une identité au lieu de parler de qui nous sommes et où est-ce qu'on PEUT aller si on a un projet de société commun, comme la souveraineté du Québec. Les gens sont mitigé en ce moment.
Moi, j'enseigne a mes enfants qui nous sommes, d'où ont vient. Qu'est-ce que le Canada, le Québec? Pourquoi on parle français et eux anglais? Ce genre de questions. Mais la plupart des gens ne se soucis pas de faire ce genre d'exercices. La politique n'est pas claire au Canada comme au Québec. C'est pas seulement la gauche ou la droite, c'est séparatiste ou fédéraliste, c'est aussi maintenant, séparatiste de gauche ou de droite et fédéraliste. Je crois que dénoncer publiquement et avec acharnement les injustices du passé et dans l'avenir, du Canada envers le Québec aiderai beaucoup la cause. Sommes-nous dans la constitution canadienne? Veulent-t-ils vraiment de nous ou seulement notre territoire? Biensûr nous connaissons tous les réponses à ces questions sur Vigile, mais le commun des mortels francophone, ne les connais pas à mon avis. Il y a un manque flagrant d'information sur notre histoire et du fait sur qui nous sommes!
Archives de Vigile Répondre
10 avril 2014Bill Facture, 8 avril 23h00
Allez sur google = Complot contre le Québec ...
AUSSI =
Les vrais hommes qui auraient pu faire l'indépendance sont = Daniel Johnson (père), Michel Chartrand, Pierre Falardeau et Pierre Bourgault...
Tous les autres l'ont détruits...
http://www.youtube.com/watch?v=ztO6LzHbvHI
Francis Déry Répondre
9 avril 2014Je seconde. Même que je l'avais déjà proposé. On appelle cela la "Prime de l'Anglais". À compétence égale, si on rajoute le bilinguisme comme exigence, alors il faut que le travailleur soit dûment rémunéré. S'il accepte d'apprendre et de maîtriser l'anglais avec gratuité au nom d'une quelconque fierté, cela devient du Stakhanovisme, ce qui sonne comme Masochisme.
Quand je lançais cette idée, l'opposition est venu de ces petits salariés qui maîtrisaient mal l'anglais, parce qu'ils se voyaient dépréciés devant la perspective de ne pas recevoir cette prime. Disons plutôt qu'ils ne la recevrons point parce que le boss veut faire des économies.
Comprenons-nous bien. Il est nécessaire d'apprendre l'anglais. D'abord et avant tout pour lire et écouter, car il y a trop de connaissances enregistrées dans la langue de Shakespeare. Qui utilise Wikipédia pour des recherches rapides, s'aperçoit que les versions anglophones sont généralement mieux fournies. Le coût des manuels à l'université est généralement plus cher en français qu'en anglais. Prêcher pour que les masses estudiantines soutiennent nos maisons d'édition se heurte à leurs moyens financiers. Faut-il s'étonner du "copillage" ? Ici, je propose que l'ensemble de nos manuels passent en mode numérique. Les étudiants feront l'impression des chapitres (et la photocopie en groupe pour diminuer les coûts) au fur et à mesure de leur nécessité. Ainsi, on sauverait bien des dos du poids des manuels.
Bien sûr, il nous faut travailler pour alimenter en français le Web 2.0. Wikipédia.fr demande des équipes dévoués. Des individus seuls peuvent tenter de le fournir bénévolement, mais l'effort est trop gigantesque et relève du Stakhanovisme. Aussi, les conflits idéologiques de contenus doivent appeler à une gestion de consensus pour éviter les agendas et la censure.
Ensuite, il faut ensuite pratiquer la langue du Chèque Expiré, car les relations internationales obligent. Si on vise une position d'autorité, on peut être amené à s'exprimer dans la maudite langue. Ce qui a de bien avec les autres nationalités non-anglophones, c'est que l'usage imparfait, mais suffisant de l'anglais ne nous déprécie pas. Au contraire, si des anglo-saxons s'en mêlent, les autres tendent à se taire et les conférences deviennent moins productives.
Idem pour les postes annoncés qui requièrent l'usage d'une langue autre (espagnol, italien ou grec). Une prime encore plus élevée doit accompagner l'annonce. Pourquoi ? Parce que derrière l'exigence se cache l'exclusion ethnique. Une forme de racisme linguistique si vous préférez. Il nous faut combattre le multiculturalisme pour assimiler les immigrants en français.
Si le patrons vous dit que ses employés sont incapables de bien travailler en français parce qu'ils sont des immigrants provenant de pays spécifiques, alors ces immigrants n'ont pas leur place au Québec. L'utilité sociale de leur emploi revient à une forme de sous-traitance à l'étranger. Soit que l'on place des francophones à leur place, soit on commerce avec leur pays d'origine pour fournir ce travail. L'immigration de masse répond d'abord à un problème de surplus du capital-travail dans les pays d'origine, mais elle nous détruit avec le temps. Je peux comprendre les besoins saisonniers de la main-d’œuvre comme dans les milieux maraîchers, mais l'abus de l'importation de la main-d’œuvre ne favorise pas les familles en région. C'est plutôt à la structure économique qu'il faut redresser en conséquence. Si les écoles ferment en été, c'est que jadis les enfants étaient requis aux travaux des champs. Est-il nécessaire que les usines tournent sans arrêt en région ? Le banquier répondra que oui pour optimiser la rentabilité des équipements. Mais ce n'est pas humain. C'est la même logique de disponibilité qui nous empêche d'être malades ou d'enfanter plus de progéniture. On peut développer l'autarcie et réduire les problèmes de chômage en travaillant sur les cédules de production.
Archives de Vigile Répondre
8 avril 2014Monsieur Nantel,
Je vous remercie pour votre article.
Parmi les stratèges du PQ, se cachent peut-être un ou deux «Claude Morin» depuis 1996, dès l’arrivée de celui que vous nommez «le très brave» Lucien Bouchard, celui qui lyncha lâchement un grand patriote intègre, monsieur Yves Michaud.
Archives de Vigile Répondre
8 avril 2014Je comprend que le PQ perd des votes à ON mais QS reste un repère d'extreme gauche multiculturaliste sans identité pour qui la souveraineté n'est pas le motif du vote. Quant à la CAQ c'est ridicule de dire qu'il gagné des votes avec un PQ référendaire timide. La CAQ est plutôt de toute évidence un élément qui recherche la droite économique tout en fuyant le PLQ, en plus d'être la plus grande part du gateau à conquérir, il est le vote le plus mobile. Ce vote vers la CAQ est simplement causé par l'absence de droite au PQ depuis une décennie qui aurait toujours du être une coalition, sa seule mission électorale devrait être d'offrir un équilibre parfait entre droite économique et gauche sociale ce dont les voteurs caquiste sont tout à fait ouverts à accepter pour la plupart j'en suis sur.
Archives de Vigile Répondre
8 avril 2014Peu importe la façon d'expliquer ou de faire comprendre aux québécois les avantages que nous apporteraient la souveraineté; il ne faudra jamais sous estimer les adversaires de cette noble cause qui ne reculeront jamais d'un pouce sur cette question. Ni dans un proche avenir, ni dans cent ans.
Je n’ai jamais fais de magie, mais voici quelques ingrédients qui pourraient s'avérer être fort utile: savoir faire entrepreneurial, innovation technologique, être proactif, séduire les irréductible.
On aura beaucoup à faire pour les convaincre.
Archives de Vigile Répondre
8 avril 2014Plus je vous écoute ou que je vous lis, monsieur Nantel, plus je vous trouve très perspicace. Vos solutions d'éveiller les gens sont fort simples et pleines de gros bon sens. Toutefois, je partage votre point de vue pour que le PQ et son nouveau chef mettent de l'avant un projet de «rêve mobilisateur» comme vous dites. Je vous verrais très bien dans le giron de ce parti. J'adhère au point de vue de monsieur Pelletier pour «expulser de son programme l'option de référendum et voter une déclaration d’indépendance du Québec une fois élu à la majorité ... rien de moins.» Son point de vue devrait être retenu et discuté comme hypothèse plausible. Après près de vingt ans, j'ai repris le goût de m'impliquer et ce, dans mes moyens quoique modestes malgré la débâcle d'hier. Continuez votre bon travail de persuasion.
Jean-Jacques Nantel Répondre
8 avril 2014Notons qu'une des façons les plus efficaces, les plus faciles et les plus neutres de faire régresser l'anglais au Québec, c'est de, par exemple, fixer un salaire horaire minimum à 11$ pour un poste où seul le français est exigé et à 12$ pour le même poste si l'anglais est également exigé.
Comme l'employeur exige plus de qualifications de la part de l'employé, il doit le rémunérer en conséquence avec pour résultat que, pour augmenter leurs profits, les patrons anglophones eux-mêmes vont faire tout leur possible pour réduire au minimum le nombre d'emplois où l'anglais est exigé. Et le Québec deviendra sans cesse plus francophone.
Archives de Vigile Répondre
8 avril 2014Bonjour,
À mon humble avis, si le PQ veut re-devenir crédible, il doit écrire un programme officiel tout neuf.
Un programme officiel qui, lui, sera compatible avec ses promesses et ses discours. « Les paroles ne suivaient pas les babines. » Autrement dit, les faits disaient autre choses que les paroles des candidats et députés du PQ.
Et si le PQ veut devenir ( et non re-devenir car avant 1974 le PQ ne proposait déjà qu'une association avec le Canada ) une formation vraiment indépendantiste, il doit expulser de son programme l'option d'un référendum (piège à cons) et proposer de voter une déclaration d'indépendance du Québec une fois élu à la majorité ... rien de moins. Cela jusqu'à ce qu'il obtienne la faveur populaire et non jouer de la carotte au bout du bâton.
Le PQ doit aussi expulser de son programme toute consécration de l'usage de l'anglais au Québec, consécration de l'anglais qu'encourageaient Madame Marois, par exemple avec sa réforme scolaire de 1997, et notamment Jean-François Lisée.
Le PQ ne doit considérer que la formation d'une seule société de langue française au Québec, pas deux comme c'est présentement le cas de son programme, l'une francophone et l'autre anglophone n'ayant comme excuse qu'une minorité dite historique et ne formant que 3,5 % de la population du Québec. C'est ridicule. La démocratie c'est le pouvoir de la majorité, pas de la minorité.
Et sinon à quoi sert de faire un pays québécois si c'est pour le rendre bilingue ?
Ce ne serait que la poursuite de l'anglicisation à grande échèle que le maître anglais nous impose avec l'immigration de masse, comme sa constitution d'ailleurs, au sein de sa fédération elle aussi nous ayant été imposée par un vote parlementaire.
Un nouveau PQ « inclusif » doit proposer aussi une baisse drastique de l'immigration, s'il veut vraiment intégrer ses nouveaux arrivants et éviter la formation de ghettos ethniques.
Finalement, un PQ nationaliste proposera une politique familiale beaucoup plus crédible et encourageante. Et pas de l'inter-culturalisme débilitant.
Mais ce n'est que mon opinion.
Bonne journée !
Pierre Cloutier Répondre
8 avril 2014Et la première chose à faire, M. Nantel, c'est de faire disparaître le mot "souveraineté" qui rappelle trop la "gouvernance chouverainiste ronronnante et mollassonne" pour le remplacer par le mot "indépendance" et ne pas hésiter à mettre le poing en l'air comme l'ont fait, soit dit en passant, les libéraux dans Roberval, sans qu'on le remarque.
Ensuite se doter d'un chef charismatique et déterminé et préparer un plan d'action sur l'indépendance qu'il faudra appliquer à la lettre.
Pierre Cloutier